l ’a donné auC ie l, à Jupiter, à Mars,
à Osïris , &ê. on à diffère ns astres, soit
fixes, soit planètes , dont le Sabisme
avoit consacré le culte. Le Ciel ou Ura-
ïius , maître souyerairi de l’uniyers ,
premier roi ou premier dieu dans toutes
les Cosmogonies, celui qu’adorôient
les Perses stjus le nom de Jupiter ( i ) ,
étoit aussi révéré en Assyrie, sous celui
de Bélus ou de seigneur et de roi, si
nous en croyons Suidas , et les commentateurs
de l’Iliade , Didyme ct Eus-
iatte (2). Hésycliius joint au Ciel Jupiter
fils de Neptune’, appellé aussi Bélus',
Ce Jüpiter, fils de Neptune , ne peut
être que le fameux Nrmbrod , ou
-Orion. , à qui la Mythologie donne
pour père Neptune. Car le grand Jupiter
, dans la théologie des Grecs, n’est
point le fils , mais le frère de Neptune,
L ’épithète de Jupiter est une dénomination
générale, qui fut donnéeau Ciel
chez les Perses, au Soleil ailleurs,et à la
planète de ce n om. Ici elle est attribuée à
Jupiter Ourios,ouàla belle constellation
d’Orion -, placée* à c$té*'du Taürëâu ,
et que les Egyptiens àppelloieut l ’aStre
du Soleil, d’Qrus , ou d’Apollon , saûs-
■ doute parce qu’il aecômpagne le Taureau
du printemps , dont il annonce
le retour par son coucher Héliaque.
Voici ce,que dit à ce sujet Cedrenus. (3)
Nembrod , qui porta le nom d’Orioii,
bâtit Babyloné, pt régna lé premier
sur les Assyriens. 11 s’ayvpella aussi Saturne
, du nom de la planète. Il eut
pour femme Sémiraniis , qui inventa
les: freins , et qui construisit les Pyramides,
Oh lui donne aussi le nOiri dte
Rhéa. Elle fit redouter sa puissance âüx
mortels. Elle eut pour en fans .Jupiter ,
..Junon , Bélus et Nlnus , qui''épousa
-sa mère et bâtit Ninive,
En rapprochant ce passage de ceux
que nous avons cités plus haut, et qui
font de Bélus le fondateur de Bany- 1 2
(1 ) Herod-'l. 1. c’. 13U
(2) Dîdymus & Euith. ad Iliad,
O ) Cedren.’p. 13; ' ' . - «ftl
Cÿ Quint:Çurt.,l. 5. p. 4,
lone (J) , et le premier roi d’Assyrie , 1[
est évident, que ce Bélus se trouve être
le même qu’Orion , qui étoit effective,
ment fils de Neptune , comme le Bé,
lus dont parle Hésycliius , et qu'il au.
pelle du même nom qu’Uranus ou le
Ciel, dont Orion fait partie. Orion ainsi
que Nembrod furent réputés grands
chasseurs, à cause des deux constella,
tions du grand et du petit Chien qui le
suivent, et de celle du lièvre qui le
précède. Cedrenus prétend,que les Chai-
déens sont des colonies' de Tyriens(5),
et que les Assyriens attribuèrent à
Nembrod la nature divine, et le placèrent
aux cienx, sons le nom d’Orion,
Il ajoute qu’il inventa le premier la
chasse, et que c’est pour cela qu’on a
placé le chien près de lui ; qu’on lui a
donné aussi le nom de la planète Sa-
fürne.
La Chronique d'Alexandrie (6) fait
de Nembrod un Géant tel qu’Orion et
le fondateur de Babyldne. Elle dit, que
les Perses le mirent au nombre des
dieux et des astres , sous le nom d’Orion.’
D’autres livres le font venir d’E,
gypte en Assyrie (7), où, disent-ils, te
nom de Ninus lui fut donné. Comme
Persée apprit aux Perses le cultë du
feu , Nembrod l ’apprit aussi aux Assyriens.
On observe ici , que le fameux
Pèrséé,par son lever Héliaquè, et Orion
par son coucher Héliaque, annoffeoient
'le ‘printemps, époque à laquelle sé fai*
soit la Consécration du feu nouveau,
chez tous les peuples, parce qu’alors le
Soleil repasse dans nos régions , et
vient embraser la terre de ses feux puis*
I sans , et ranimer la nature dans nos climats,
Aussi disoitcott de Persée’ , qu’il
avoit fait descendre le feu céleste sut
la terre , et qu’il en avoit établi le culte
qn Perse (8j,
Le nom de Saturne , que l’on donne
à Nembrod ou à Orion , lui -étcjt
(5) Ibid. p. 14.
(6/Chronic Alex. p. 85.
(7) ifcid. p'M g t ' • *
(8) Ibid. p. 23.
eommun avec Bélus, comme nous l ’avons
vu plus haut, dans les passages
de Sefvius et d’Isidore de. Séville. En-
6èbe , dans sa Chronique , dit que l’an
2S de Thara mourut Bélus, le premier
joi des Assyriens, dont ces-peuples
firent un dieu sous le nom de Saturne.
Ceci peut s’appliquer très-bien à Orion
ou à l ’astre d'Orus , qui , pomme nous
font dit Cedrenus et la Chronique d’A lexandrie
, fut le premier roi cl’Assyrie,
et fut placé au nombre des dieux ,et des astres,sous le nom d’Orion et de Saturne.
Quelques-uns., dit Théophile,
donnèrent les.honneurs divins à Chione
ou à Saturne , et l'appelèrent Bélus et
Baal(x). Dainasçius, dans la vie d'Isidore
, dit pareillement, que les Syriens
et les Phéniciens appellent Saturne
Hel et Bel (z), ..
Je sais que, le nom de Saturne ayant
été donné au Soleil -lui-même , çettg
épithèté de Bel luiconvient autantqu’à
Orion ; mais oesnoms peuvent ne point
s’exclure et les désigner 1 un ctTautre.
C’est ainfi que le nom d’PIorus, donné
à Oiion chez les Egyptiens , indiqua
souvent aussi Horus, soleil priutanuier,
ou Apollon. Ce qui arriye nécessairement
, tontes les fois qu’il s'agit-d’une
épithète ou-d’une qualification générique.
Il suffit que nous sachions, que le titre
de Bel, ou de Bélus a été donné par excellence
au Soleil ; qu’il a été aussi donné
au Ciel,ou à Uranus, à Orion, à Chro-
fie , ou Saturne, à Jupiter et à sa Planète
, et même à Mars. En effet, le même
Cedrenus (3) nous dit, qu'après Ni-
nus les Assyriens eurent pour roi Thor
ou Thurus, qui fut aussi appellé Mars ,
à cause de son caractère Belliqueux, Il
ajoute, que les Assyriens le nommèrent
le diçuBaal,ouBel,,et qu’ils lui rendirent
les honneurs divins, après lui avoir élevé
une colonne. Ce Bel Thurus prit le
(i)Theçphil. ad Autolyc«iI. J.
(*) Pliot. codex 242* . j. .t * • . . .. • r 1'*
(3) Ibid. p. 15.
nom de Mars , lè même que celui cle la
Planète (4),;, comme le premier Bélus ,
Qu'Orion e,Yoi.t pris celui de ..Saturne.
C’est une chose assez importante à
remarquer, que clansJa séi ie de ces rois
on trouve aussi- celle des Planètes
Saturne , Jupirér,,, Mars, et; que tous
prenojent le,titre de Bélus, ou de seigneur,
ce qui est assez naturel chez un
pen.pledivré au Sabisme. Ils firent de cé
dernier Baal, ou Bélus ie .dieu des combats,
La Chronique , et Suidas prétendent
, qu’il est le même, dont il elt parlé
dans Daniel la). ,
,, Cette même : généalogie fait naître
Venus d’un certain Afer , fils de Saturne
; et Mercure de Jupiter Faune’, fière
d’Apollon ,i et de Persée, (6) Faune clons-
na à son fils un nom emprunté; de celui
de la Planète de Mercure., On voit
donc .ici tout le système planétaire figuré
sous ie nom de Baalim , de seigneurs
on de rois, dans l’anoienne histoire des
Babylonien^, qui avoient fait des astres
fixes et des Planètes , autant de chefs
etdeprinces, personnifiés dans les légeii-
desqsapraesv ,Ces'princes n’ont , existé
qu’au .Ciel, comme les, Uyuastes. d’E.
gypte,, pomme Osiris,, Isis, Hôrus, Her*
cule , ilacchus, Persée &c. et tous> les
autres princes fameux dans les-généac
logies xles anciens Rois ou Dynas tes de
l ’Egypte , de la Phénicie, de l’Assyrie,
dé la;Gièce &c. Aussi »,dan,s la filhuion
de ces Bauliai , ou Béjus d’Assyriel,,retrouvons
nous les, êtres physiques elles
astres personnifiés dau$ d’autres fables ,
tels qn’Epaphus , Libye , Io , ; Agénor ,
Cadnius &c. L ’histqire du Ciel devint
donc, dans,les allégories; sacrées, une
prétendue histoire de rois, qui avoient
gouverné , l,es peuples soumis à l'in-
fluenceides astres , ,et qui étoient devenus'autant
de',G;énies tutélaires pour les
nations , qui adoroient la nature , et
ses agens les plus brillans , c’est-à-dire
(4! i y l . p. 16,
(5) Suid. v Thurus. Cbronir. p. tÿ.
^QCsdrenp.jij.: ' ... •- -■ •