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clius a voit aussi son temple , et une
statue travaillée en or et en ivoire. Près
de lui étoient des Bacchantes en marbre
blanc. Les Bacchantes sont des femmes
consacrées au culte de ce Dieu , et qu’il
saisit de son enthousiasme. Les autres
statues restent cachées ; mais celles-là,
une fois par dm, pendant une nuit ,
sont portées au temple de Bacchus ,
après avoir été tirées d’un lieu appelé
Cosmêtérion. Le cortège tient en
main des torches allumées , et entonne
des hymnes dans le rit du pays. La
marche est ouverte par la statue du
Dieu., appelée Baccheion, et fermée par
celle de Bacchus Lysien , que Fhanès
le Thébain apporta de Thèbes, par ordre
de la Pythie.
Près, de Phlye (i) , en un lieu appelé
T y rai a , où se trou voit le temple de
Cérès Prostasie , dont nous avons.parlé
.plus haut ,. on voÿoit la statue de Bacchus
unie à celle des deux Déesses Gérés
et Proserpine , dont la figure étoit
à découvert. Ce sanctuaire n’étoit ouvert
qu’aux femmes: ;.! / <
Au centre du PéloponèsCyprès à’Om-
phale ny , était un ancien temple de
t Bacchus , un d’Apollon , et un autre
d’Isis. La statue de ces deux premières
. Divinités était visible ;. celle d’Isis ne
l ’étoit qu’aux seuls Prêtres.
•9 Bacchus (3) avoit aussi son temple à
Argos. La statue qu’on lui .avoit consacrée
passoit pour y avoir été apportée
de î ’Eubée. Les Argiens rappor-
t Voient aux temps de la guerre de Troye
l’origine du culte de cette Divinité , de
■ qui ils avoient reçu des secours , après
leur naufrage près de Capharée. Exposés
aux rigueurs du froid, et à la faim,
tils,avoient invoqué les Dieux. Ils furent
Conduits à un antre de Bacchus, où
étoit la statue du Dieu , et beaucoup
de chèvres sauvages rassemblées. Les. Argiens
se nourrirent de leur chair, et se
(«) Ibid. p. 54. J,
(a) Ibid. p. 56.
(3) Ibid. p. 65.
Couvrirent de leur peau ; et de retour
chez eux, ils y consacrèrent la statue
du Dieu, qu’ils avoient emportée avec
eux , et pour qui ils conservoient du
respect, encore au temps de Pausanias.
Cette histoire des Chèvrè'S, dont l’antre
de Bacchus étoit rempli , n’est qu’un.e
fiction relative' àu culte de ce Dieu,
uni à celui du’ Bouc et de la Chèvre
céleste , placée snrleTaureau, et qui fut
une des mères deBacclius , sous le nom
dAmalthée. C ’est une fable sacrée des
Argiens, adorateurs d’/o , ou du signe
du Taureau: ; :
Vérius Uraïiie , (4) soit la Luné qui a
son exaltation ait Taureau , soit la planète
qui y a son domicile, celle qui,
dans Sanchoniaton, couronne son front
d’une tête de Taureau, avoit Son temple
contigu à celui de Bacchus , Dieu dont
1 le front fut également armé des Cornes
du Taureau , et dont la garde fut confiée
aux Etoiles de ce signe, ou aux Plyades.
La fable de Persée , qui se lie nécessairement
au ^ signe équinoxial du printemps
, et dont l’image est dans lés
deux, au-dessus des nourrices de Bac-
chus, est une fable Argienne. Onvoyoit
à Argos lé souterrain où fut enfermée
Danaë sa mère. On y chantoit les
combats de Perse’e et de Bacchus Cre-
sius , et leur réconciliation. Bacchus y
avoit enterré son amante Ariadne.
Dans ce même pays , en avançant
du côté de Tégée (y) , Bacchus et Pan
recevoient un culte public. On y celé-
hroit même , en honneur de Bacchus,
une fête appelée Turbo., peut-être à
cause des cérémonies tumultueuses des
Bacchantes. A Epidaure (6) , où l’on révérait Es-
culape et son Serpent, dont l’emblêine
étoit’ consacré dans les mystères de
Bacchus, ce dernier Dieu y avoit aussi
son temple ; et Diane , qui sou-
(4) Pausan. Corinth. p. 66.
(3) Ibid. p. 67.
(6) Ibid. p> 71 .
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vent l’accompagne, y avoit son bois
sacré. _v
On retrouve a Egme ce meme l^ieu,
(1) avec Diane , Apollon , et Esculape.
Ces dernières Divinités ne sont, comme
Bacchus , que des formes différentes
du Dieu Soleil, dont le culte se trouve
souvent uni à celui de Diane. Cette
même Divinité y prenoit aussi la nouvelle
forme d’Hécate, et les • Eginètes
étoient initiés à ses mystères (j>) , qu’ils
disoient avoir reçus d’Orphée ; quant à
Bacchus , il y étoit représenté Barbu.
La même Diane avoit son temple à
Trézène (2) , où elle étoit honorée sous
le nom de libératrice. On disoit que
c’étoit ün monument de la reconnois-
sance de Thésée. On y avoit élevé des
autels aux Divinités infernales ; et on
prétendoit, que c’étoit par-là que Bac-
chus avoit retiré Sémélê, sa mère , des
enfers , et qu’tlercule en avpit tiré le
Cerbère. Près de là étoit le tombeau de
Pidiée, sur lequel étoient trois trônes
de marbre blanc , où cet ancien Roi
rendoit autrefois la' justice avec deux
autres Juges. Il y a beaucoup d’apparence,
que tout ceci étoit une représentation
de la fable des enfers , dans laquelle
Pithée et ses assesseurs figuroient,
au lieu de Minos , d’Eaque et de Rada-
manthe. Nous ferons voir ailleurs, que
la théorie des enfers étoit une partie
des spectacles que l’on donnoit, et des
dogmes que l ’on enseignoit dans les
mystères. La descente de Bacchus aux
enfers , assez semblable à celle de Christ,
appartenoit à cette fiction sacrée.
Près du temple de cette Diane de
Trézèna^) > appelée Lyçéeiie , ou lumineuse
, étoient quelques autels ; le
premier, consacré à Bacchus , et les
autres aux Thémides, ou Justices \q).
Bacchus y recevoit le surnom de Sauveur,
d’après l’ordre d’un certain Oracle.
On attrihuoit l’établissement de ce
( 1) Ibid. p. 7a.
(2) Ibid. p. 73.
(3) Pausan. Corinth. seu Argolic. p. 74;
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culte à Pithée. Pausanias prétend , que
c’étoit un autel du Soleil Sauveur j ce
qui revient absolument au même pour
nous, qui prétendons que Bacchus,
comme Christ, n’est que le Dieu Soleil
Sauveur du monde , soit Bacchus fils
de la "Vierge Cérès , soit Christ fils de
la Vierge céleste, ou l ’Horus Egyptien ,
fils d’Isis , noms différens de Ta même
Constellation, Thémis, Cérès, Isis,
Virgo Deipara, etc.
Diane-, sous le nom d’Iphigénie (4),
se trouve encore unie à Bacchus chez les
habitans d’Hermionée. Bacchus y prend
le nom de Melainaigide , ou de Chèvre
noire. On donne en son honneur, tous
les anS , des fêtes lyriques, et des combats
de vaisseaux , ou des spectacles de
Plongeurs. Il paroît que dans cette ville,
Neptune , Orion, ettoutes les Divinités,
qui président à l’élément humide,étoient
principalement honorées. Cérès Chtonienne
y recevoit aussi un culte distingué
, comme nous l’avons vu plus haut.
A Lerne , où l’on célébroit les mystères
de Cérès Prosymne, dont le culte,
comme nous l’avons remarque plus haut,
étoit uni à celui de Bacchus (5) , qui
prit aussi le nom de Prosymnus, on y
voyoit une statue du même Dieu ,
qui y prenoit le surnom de Sauveur,
comme celui de Trézène. Vénus
Marine y avoit pareillement sa statue.
Comme a Trézène, on y montrait également
le lieu par où Bacchus étoit descendu
aux enfers, pour en retirer Seinelê
sa mère. On voit, que par-tout les mêmes
fables se répètent, et que chacun fixe
chez soi le lieu des aventures de ses
Dieux, comme-nous l’avons déjà remarqué.
Quant aux mystères, qui s’y célébraient
en honneur deBacclius, Pausanias
(6) croit devoir ne point lever le
voile sacré qui les couvroit. C’étoit,
comme en Egypte , près d’un marais ,
(4) Ibid. p. 77-
(5) Ibid. p. 89.
(6) Ibid» p. 80.