Astronome d’Egypte -, Eratosthène,
nous a indiqué sa place. Elle est .,
suivant ce savant, dans la Constellation
de la Vierge , dans le signe du
Zodiaque, où les Grecs et les Perses Î" >eignoient mie femme portant un épi.
jés premiers disoien t ,; qu’elle étoit la
même que Gérés , mère de Proserpine,
la Déesse même des mystères d’Eleusis ;
celle à qui on attribuoît l’invention de
l’Agriculture , par allusion à l’épi qu’elle
tient, et qui donna primitivement son
nom au signe. Car les Perses appellent
ce signe l’jfÿz' ; et il paroît, que la femme
symbolique n’y fut placée qu’après,pour
représenter soit la Terre , soit la Lune ,
soit l’Année , soit la Nature ('h,). Il y a
beaucoup d’apparence, que , .comme
l ’on plaça l’image du Soleil dans laCons-
tellation de l’Ingeniculus, et dans celle
d’Opliiuchus , on plaça aussi celle de la
Lune, ou d’Isig, dans le signe de l’Epi,
appelé la Vierge depuis.
Quoi qu’il en soit de l ’origine de cette
figure de femme , placée dans lé signe,
où primitivement on ne péignoit qu’uii
épi, il est certain, d’après tous les Astronomes
anciens, qn’on la prenoit pour
Cerès, et qu’elle en portoit lé nôm (i).
Ainsi, sous ce rapport, elle doit être un
emblème de la Lune ou de l’Isis Egyptienne
( z) , quTIérodote , Plutarque , et
d’autres Auteurs ont dit être la même
Divinité , que les Grecs honoraient sous
‘ le nom.de Cérès. Mais ce n’est pas seulement
une conséquence,quinous conduit
naturéllement à cette opinion , puisque
nous avons un témoignage formel et
expressif dans les écrits d’un savant, qui
vivüitdans le pays où l’on révéroit Isis j
c’est-à-dire dans l’ouvrage d’Eratosthène
(i), Astronome d’Alexandrie. «Onparle
diversement sur cette Constellation, dit-
il ; les uns veulent que ce' soit Cérès , les
autres Isis, d’autres Àidrgatis, quelques
uns la Fortune, et ils la peignent
sans têté ( l)» . Voila donc'des Tradi-
(0 Hygin, i, i , c. 26. Geroe. Cæsar, c, 8.
Theon 121.
tions, qui nous montrent l’image d'Isis
dans la Vierge céleste. Voyons si les-
symboles, qui l’accompagnent dans les
d e u x , ont quelque rapport avec ceux’
îpii accompagnoi'ent la pompe Isiaque.
La Vierge eëleste monte sur l’Horizon
, tenant un faisceau d’épis,
accompagnée et précédée même en-
partie - d’un long Serpent, sur lequel
est posé un Cratère , ou une coupe, Ce
reptile s’alonge le'long dé son-flanc
gauche ; tandis que vers sa jambe droite-
en monte un autre, dont la tête touche
son pied , et dont le reste du corps
se développe derrière elle. Elle se trouve'
donc placée entré deux Serpens, qui
tous deux l’accompagnent, et dont elle
est précédée en partie , et en partie suivie.
Voilà le tableau du Giel ; examinons
celui de la pompe Isiaque, et la figure
symbolique d’Isis, que vit Apulée. «Isis ,
» dit cet Auteur, m’apparut , ayant à
» droite et à gauche deux Serpens ,
>> dont la tête sembloit s’élever., et au-
».-dessus du sillon-, que formoit leur
» corps, s’étendoient plusieurs épis»;
La, Déesse tfenoit dans sa main une
coupé d’or, dont un Serpent formoit
l’ansè, et au-dessus de laquelle il alon-
geoit sa tête. Ce tableau n’est-il pas
exactement celui du Giel ? La Goupe
et le Serpent ,- sur lequel s’appuie la
Coupe, et qui s'étend" en avant au-
dessus d’elle, ne sont-ils pas àla; gauche
de la Déesse, comme ici ? Que lit-on
dans les Sphères anciennes, dans les
Décans de làJ Vierge ? Virgo-pulckra-,
capiLlitiôprolixo, duas Spiçasgestans ;
pars caudaé Dracoms (Jratcr, et ail
premier Décan de Libra , la Vierge appuie
son pied sur cap'iÛ déaéàms'. Le
premier Dragon , dont 1* quéué se lève
stvéc le corps de la- Vierge, -et avec
la Coupe, c’est l’Hydre. Le second-,
dont : la tête se 1 lève avec ses - pieds ,
c’est le Serpent d’Ophiuchus, comme on.
peut s’èn assurer par rinspeçtion d’une
( 1) Erjtostb. ç. 9,
Sphère. La mante ou le grand voile noir,
parsemé d’étoiles , qui couvrais la
Déesse , convient parfaitement, à; une
Gonstellatiôn..La,longeeohe-yelnre:,,qi}o
lui donne Apulée dans ces mots, ubeib
rimi crines , prdlixique per DlvuitS
Colla molliter deûueoant, apparten-oit
aussi à. la Vierge, comme nous l’àv.on^
vu plus haut ; dans la description qu’ei>
donnent les ; Sphères Persiques. Çette
Constellation etoit au bord Oriental,
à la . pleine Lune, de l’équinoxe, dq
Printemps, et la. Lune .pleine se trou-
voit placée - aux pieds dq cette, .belle
Constellation. Il n’est pa§ retonnant de
voir , sur son 1 habit, semé d’étoiles,, la
Lune dans son plein, comme nous le dit
Apulée, G’étoït exactement le 1 tableau
qu’offroit le Ciel, à la fête de la pleine
Lune du Printemps ; car c’étoir. à cette
époque , que la vit Apulée, puisque la
Déesse lui dit ; dans,ce jour, qu’un
culte religieux m’a consacré ; jour où
les tempêtes de l’Hiver viennent de
finir,- et- où lanier? est enfin navigabl e;
ce qui annonce le Printemps. La Couronne
de fleurs de la Déesse indique
la même ..époque,, et, Ja rojie variée de
quatre couleurs , relatives aux élémens ,
peint bien l’état du monde, sublunaire
et de la terre. D’ailleujfs Apulée .peint
le jour , un peu après , avec, .tops les
traits, du Printemps, o., ,
/Considérons mainteaiantlestàbleaux ,
qile nous préseptola pompe Isiaque, (/).
On y voyoit. une Ourse apprivoisée ,,un
Singe,, et un Ane: représentant le/Pégase.
Le Singe., eià ; fygmp. .de Berger,,
portoit une Coupe,,,d’or j et Ppjrrse étoit
semblable à une,Matÿpne,: assise .sujr une
.espèce de Chais%,’jf1pjlà;lej:tableaux,, ou
. les animaux mystiques , , quiéforprqient
le cortège qui précédait, la ,Qée,sgej. î
Jetons les ,yeux. sur. la Sphère; On.
place , sous la division de la.Vietge ;,$i-
liquüstrum, unç-;Ourse, Postezia. Clrsae,
la Coupe, Craier, la grande Ourse et
(1) Uranol. P e ta y .t , 3. 1
le Singe austral, et une figure de Ber-
ger.VLa même. .Ourse,.se trouve aussi
aux dernipys,degrés,du Lipn, à la tête
de la, Constellation de la, Vierge, avec
l’Ane .et-le Pégase, Fiais Asini, Finis
Equi y et ce. Cheval est le Cheval céleste
, qui se couche au lever de la V ierge,
et. qui se lève .à son coucher, de manière
'à,, être toujours èn aspect avec
elle, comme l’inspection d’une.Sphère
le.déniontre, et comme on peut le voir
clans,,le,calendrier,'d’Eratosthène ( 1 ) ,
qui dénomme les Constellations, qui se
lèvent ou se couchent avec la Vierge,
et qui faisoient la fonction de ce qu’on
appel oit, Paranatellons. Ce sont ces
flaranatellons, dont Chérémon'et plusieurs
Prêtres Egyptiens nous disent,
qu’on fit usage dans les fables sacrées ,
que la pompe Isiaque mettoit en représentation
, puisqu’il est vrai de dire, que
les animaux célestes , lé Cheval Pégase ,
l ’Ourse céleste et le Trône , le Singe
-austral et la Coupe ,se trouvent, dans la
Sphère-, unis à la Vierge, image d’Isis,
comme les emblèmes qui les représentaient
sq: trouvent figurer aussi, dans la
pompe Isiaque ou dans la procession.
,de la,Déesse. Elle étoit annoncée, dans
sa marche sur la terre, par les mêmes
animaux qui l ’annonçoient dans les
d eu x ,, et qui forai oient soncpftègè, sous
le nom de Pqranatellpns. Fx&ii. cette
cérémonie sur la terre nous offre absolument
,1’image des deux. Qu’on ne
,soit pas surpris, que nous imaginions
igçatuitement des rapports entre les animaux
de, la procession d’Isis, et la
..marche jdèS deux ', puisque Clément
;d’lüexandrie.Ijii-même (2 ) a vu , dans
lqs qiiatre animaux symboliques des prô-
.cessions Egypfiennés , des emblèmes re-
datifsv^à. la .marché du Soleil dans le
, ^iqd^ique et .des rapports avec les
j équinoxes,, lejs Solstices et les deux Hé-
.mis,p.lïèr.es. Cècï tenoit entièrement au
génie astrologique de la Religion des
(2) Clem. Alex. Strom. 1. 5, p. 567,