7<> O R I G I N E D E T O
C h a u t q u ah a n t e -d e u x i è m e .
Ee commencement du livre suivant
nous présente le spectacle de l’amour ,
qui s’empresse d’obéir aux ordres de sa
mère ( 1 ) ; il lance deux traits, l’un
contre Je dieu du vin , l’autre contre
le dieu des eaux f 2). Bacchus devient
amoureux de ia jeune Nymphe j il en
admire la beauté ( 3 ),■ sans pouvoir rassasier
ses yeux C4 )/ il prie le soleil
de retarder sa marche , et de prolonger
le jour ( 5 ) , afin qu’il puisse jouir
plus long temps de la vue de ses charmes.
Ici , le poêle nous décrit les effets
de l ’amour de Eacchus , et l’expression
de ses premiers désirs ( 6 )
ainsi que les traits différents de beauté,
qui l ’enflamment ( 7 ). On y voit aussi
quelques phrases, où perce la jalousie
de Bacdhus contre Neptune ( 8 ) sa
timidité, ses craintes., sont également
bien peintes C 9 ) :. c’est un amant respectueux,
qui soupire pour une belle ,
a qui il n’ose faire l’aveu de sa passion
(10); il s’approche d’elle , et feint
de la prendre pour la chaste Diane (11.).
Beroë souiit à cette méprise apparente ,
et s’enorgueillit de la ressemblance (12}.
Enfin , Bacchus timide , incertain ,
suivant sans cesse les pas de la Nymphe,
finit par mettrePan dans sa confidence
(i3). Le rusé Pan sourit et malheureux
lui-même dans ses amours
il s’intéresse au succès, de ceux d’un
U S L E S C U L T E S ,
autre (14) ; il donne à Bacchus quel,
ques avis (15). Ce dieu s’en va joyeux,
s’adresse à la belle , et s’ôffre pour
jardinier. (16). Il se donne pour un
homme instruit dans la connoissance
de l ’influence des astres , sur l ’agricul-
ture (17). On trouve même en cet endroit
des détails curieux sur l ’Astronomie
rurale. Ces offres officieux sont
rejetés de la nymphe, qui n’y répond
que par le silence Cx8). Il emploie
d’autres ruses (19;), qui ne réussissent
pas mieux ; il ne rêve qu’elle pendant
son sommeil (20). Enfin, il finit par
se découvrir à Beroë , par lui dire son
nom , et lui raconter ses victoires sur
les Indiens (21), et sur-tout ses découvertes
utiles , telle que celle du
vin (aa M
C’est alors qu’il prend un ton plus
assuré vis-à-vis d’elle : il lui dit qu’il
préfère à l-'Olympe le séjour , où elle
habite , l’hymen de Beroë au sceptre
de Jupiter ( 23). Il lui expose les motifs
qui doivent la rendre sensible aux
plaisirs de l’amour, étant née de Vénus
(24) , et du sang d’Adonis (2) il.1
lui cite le triste sort des nymphes rebellés
à la voix de l ’amour ( z6) , il !
s’attache sur-tout à déprimer Neptune
son rival, et l’invite à préférer ses
présens à ceux d’un dieu qui n’a fait
que le malheur de ses amantes (27).
LaNymphe,insensible aux flatteries de j
Bacchus , et à ses brillantes promes- ?
ses , ferme les oreilles à la séduc- j
(O v . §
(2) v 16.,
(3) V. 40.
(4) V. 48.
(•5) v. 52.
(6~) v . 70.
(7y V. 75'
(8) v. 115;
(9) v. 140.
(10) v . 15a.
( 1 1 ) v. 315.
(.12) V. 2 25.
6 3 ) v. 255.-.
(14) Y. 2.60..
figlv. 285-
(ifi) V. 280..
(17) v- z85-
(187 v. 313.
(19) Y. 314.
(20) V . 33S..
0*0 v- 35S -
(22; v. jlSo.-
(*3) v. 365-..
CM) 372-
(25) r . 376;-
(26) v. 385..
(2-7)- V. 4102.
O U R E L I G I O N U
Kon ( 1 )• Sa résistance irrite la passion
du dieu( 2 ). Neptune paroît à
Ion tour , voit la nymphe ( 3 )■ , et en
devient éperduement amoureux. Il
frie Vénus de s’intéresser au succès
■ e ses voeux ( 4 ) i tl se répand en éloges
, sur la beauté de la jeune Beroë,
Bu’il préfère à toutes les Nymphes ,
et aux grâces ( 5 ).- Il l ’invite à quitter
la terre-, et à venir habiter l ’empire
des eaux-Junon, lui dit-il, tiendra
le sceptre du ciel avec Jupiter ,
ist Beroë celui des mers avec Neptu-
rie ( é ) j il cherche à la séduire par
jfes plus rfiagnifiques promesses ( 7 ) , et
pjar le tableau de la cour brillante-
iu ’eile aura. Ino nourrice de Bac-
Ihus sera forcée, lui dit-il, de préparer
votre appartement ( 8 ) , et confondue
dans la foule de vos esclaves.
M,es discours de Neptune ne sont pas
«coûtés plus favorablement, que ceux de
Bacchus , ni les présens des deux rivaux
mieux accueillis (9) les uns que les autres.
H Vénus , qui ne peut accorder sa fille
àf ces deux rivaux , déclare que le sort
q’un combat décidera de la préféren-
|e (io),et que Beroë sera la récompense
du vainqueur.. On fait prêter
■ erment à l’un et à l ’autre (11 ) , que
le sort du combat sera une décision,,
gui sera respectée des deux parties.
■ es deux amans jurent par Jupiter ,
|ar la Terre ( 12 ) ,. et par l’Ether, et
par le Styx. Les Parques ratifient le
Serment ; les dieux descendent du ciel,
pour être témoins du combat (j3).>, et
N I V E R S E L L E. 77
s’assoient sur les sommets du Liban.
Un prodige annonce à Neptune la
victoire ( i4 ) j c’étoit un épervier ,
qui, fondant sur une colombe , l’emporte
avec lui , en planant sur la mer.
Malgré ce présage défavorable pour
Bacchus, ce dieu n’en tentapâsmoins-
le sort des armes (i5).
C h a n t q u a r a n t e -t r o i s i è m e .-
Beroë semble incliner plus en faveur
de Bacchus , qu’ën faveur de Neptune
(16). Ici le poëte nous décrit l ’armure
des deux- rivaux (17) ; ainsi que
la disposition de leurs troupes. Parmi
les chefs de l’armée de Bacchus , on
distingue OEnusle Vineux (18), OEno-
pius Le buveur de vin, Staphylus lar
grappe (19). Ce dieu encourage ses
guerriers (20)' , et propose un défi
plein de mépris aux: différentes troupes
, qui doivent composer l’armée
de Neptune. Celui-ci , de son côté,,
anime aussi ses soldats ( 21 ) , par un.
discours, où il ne ménage pas davantage
Bacchus (22)- Neptune achevant
sa harangue pompeuse , où: il étale
toute sa puissance , soulève les mers
d’un coup de son trident (2.3 ). Un Triton
sonne la charge d’un côté ( 24 )
tandis que Pan la sonne de l ’autre.
On voit paroître Prothée, fameux par
les changemens déformés (55) : ilavoit
une cuirasse formée de la peau de veau-
marin. A sa suite viennent (26) Nérée,»
et toutes les divinités des eaux (27) ,,
i ( l ) Y. 4302
B f f l ’>■ 435. 1( 3) v. 442.
1(4) Y. 445.
E H 4 :5-
|W v- 47.3-
■ v- 475-
I P ) V. 484..
IC-9) Y 492.
IG o ) y. 5022
I ( 1Ô v. 520;.
B U 1 525.
lO s ) f . J30..
| ( I4).V. S34j.
Oî) 539-
Çl6) V. 12.
Ci 7) v. 20;
(i8y v . 54,
( iy ) v 50.
C-O.o) v. 70— 80— i 0*0 . V. I44.
finit v* 156—180;
(23) V. 200.
£24) V. 210— 200..
ƒ25) v. 230.
( là ') V. 260; •
Çz.7), v. 270*.