nicher» a voient poïtécèEù.ïteàCârthëgë,,
a Cadix, èt sur toute "la côte occidentale
de- l'ancien inondai Si 'jamais le
nouveau continent a communiqué avec
l ’ancien , par de moyen de là navigation
(is6), i'es colonies Phéniciennes établies
dans: les îles de l ’océan Atlantique,
en portait leur culte en Amérique,' n’aU-
ront pas manqué d'y porter celui dur
dieu Soleil, adoré ATyr et àSidon,aVem
les attributs du serpent1 de Gadtnus
d Esculape, d’Hercule, &o.- comme 1i:-s
Phéniciens le portèrent eji Grèce , -et à
Thèbes en Bébtie. Revenons à la .source
de ceciaîteet des formes y sàuSlesquelles'
nous le considérons ici ; c’eSt-à-dire à-la
Phénicie , à Tyri, à Sidok -, Set taux yil-j
les commerçantes de cette côtei i i t .
Nous avons annoncé, que le dieu Sole
il, Esculape, avoit aussi pris le nom
d’Esinun, en Phénicie. C’étoit effective-'
ment celui', que ' luidonnoierit ceux de
Berythe. Cet Esculape , dit-on, ,n’était
rec, ni Egyptien M b mais une' divinité
Phénioienrte et Indigène. Dë Sy-
dyc, étaient nés des'en-fans appelles Dios-
cureset Cabires. Après eux était né un
huitième frère; EtriiuB , qu'on dit être
le même qu’Esci.iajie. Comme il et oit
d’uns rare bqauté, ses grâces et sa jeunesse
inspirèrent dé i'ataour à AstrjoWoë, *
déesse Phénicienne ', mère desqdrenx.
1 andtsqu il etoitcceüpédesexercicès de ’
la chasse; il remarqua que ia déesse le
poursuivoit, t-tqu’ëfe cherchoitàlefàire
tomber dans ses filets: Ne pouvant se
dérober à ses poursuites, il prit le
parti de se mûri er , et de se dépouiller
des oijganes'de la géhération. La deésâe
désolée le réchauffe ; et ayàntfait c i r c u -
1er dans ses veineslu Chaleur vitale, elle
le met au rang dés dieux. Les Phéniciens 1 honorent sous le noind’Esmün , lequel
rappelle l ’idée de cette chaleur active ,
qui renferme les principes de vie. D’autres
prétendent, que ce nom désigne le
CD Uamafc.vita. Ifîd. Phot. cod. 242. S: -
à ) Eufeb pr.i:p. ev. i. 1. c. ;o.
il) Julian, Orat. 5. p, 109,
huitième ; car il était effectivement le
huit iènie fils de Sydyc ; celui qui au seia
des téhêbrës profondes fit briller Ja 1«.
mière;
t -Sanehoniaton parle également des fils
de Syclyc , qu’il désigne par le nom de
Juste; et il leur donne j>Our huitième
frèrë, Eséuîapè (a)Ml fait naître Escu.
lape , d’une dés sept TitanideS , comme
nous avons vu plus haut. Il donne aussi
le nom de Cabires aux fils de Sydyc. Il
ne peut donc pas y avoir de doute sur l’identité
d’Esmun et d’Escuiape. Conséquemment
l’Amant d’Astronoë et de la
mère de® dieux, est Esculape, qui joue
le rôle d’A tys (-3 ), dans la Théologie
dos Phrygiens. Car on sait que ce. fut:
Atys, qui se mutila, pour se dérober- aux>
poursuites'de la déesse Cybèle.
Le culte d’Escuiape étoit établi en Phénicie
et én Syrie, ainsi que celui de Cybèle,
ou de là mère des dieux, comme
cm peut le voir dans le traité de Lucien
sur la déessë de'Syrie. Lucien en effet
parle d ’un -temple bâti par Atys, en honneur
de Rhéa', en Syrie, à Hiérapülis;
dans lequel on apportait des richesses de
toutes parts(4),d’Arabie,de Phénicie,
de Baby-lone, de Cappadoce, de Cili-
cie et d’Assyrie. Cet Atys, dit Lucien (5),
était Lydien. C’est de lui que les Phrygiens
, les Lydiens, et ceux de Samo-
thrace , ont reçu leurs mystères. Lorsque
Atys fut mutilé, il cessa de vivre en
homme, et il prit la forme et l ’habit de
femme- J’observe, que ce fut aussi en
Lydie, qti’Hercule prit les habits de
femme, et que cét Herculeestl’Esculape
céleste , lequel y Suivant Hygin , tua le
serpent,-qu’il tient , (fi)-sur les bords dn
Sangaris, Omphaie, auprès de laquelle
il avoit pris l’habit de femme , le renvoya
à Ârgos, et Jupiter le plaça avec
son serpent, dans les constellations.
Gette tradition sur. le Serpentaire , Hercule
, qui fut chez;la reine de Lydie,
(D T-utian de deâ Syriâ p. 8’8l.
(58 Ibid. p. 885.
(fi) Hygin. 1. 2.
Omphaie,
Omphaie , et y fila en habit de femme,
ressemble beaucoup à celle d’Atys mutilé,
et qui prend i ’habit de femme.
Aussi Blaeü l’appelle Effcéminatus. Ces
mutilations n’ont d’autre but, que d’exprimer
la cessation de l ’action féconde
du Soleil, au moment où. il atteint 1’é-
quinoxe d’automne, et qu’il s’unit au
Serpentaire, comme nous l ’avons vu
dans la vie d’Osiris mutilé par Typhon,
&c. Lucien observe, que dans le temple
qu’Atysfit bâtir en Syrie,ilélevaune statue
à Rhéa, laquelle avoit tous les caractères
de la déesse de Lydie, ou de
Rhéa; qu'elle étoit portée par des lions,
qu’elle avoit le tambour et la couronne
de tours. Ses prêtres étaient Eunuques ,
comme ceux de Rhéa. D’autres traditions
attribuoient ce temple à Bacchus,
fils de Sémélé (1), fille deCadmus, ou
du Serpentaire. Ils le disoîent consacré
à Junon; mais cette Junon étoit portée
sur des lions, comme Cybèle (2.), et à
ses côtés étoit Jupiter, monté sur le
boeuf, comme Osiris, Bacchus, et Mi-
thra, et comme Apollon. On voyoit,
dans ce même temple, les trônes du
soleil et de la lune (3) , et tout près de
ees trônes, la figure d’Escuiape; ou,
ce qui revient au même, d’un Apollon
à longue barbe (4)- C-et» Apollon étoit
vêtu, comme devoit l’être lé dieu de
l’hiver , Sérapis. Lucien observe, que
dans ce temple on faisoit une cérémonie
(5) , dont on ne trouvoit d’exemple-
en Grèce , qu’à Trézène , où une semblable
se pratiquoit en l ’honneur du fameux
Hippolyte, qu’Esculape avoit ressuscité
(6). Cette ceremonie consistait à
consacrer ses cheveux àHippolyte avant
de se marier. Pausanias, effectivement,
parle de cette cérémonie (7), et il dit
qu’elle s'adressent au iCocher céleste.
(O ihid. p. 88S,
(sy Ibid, p, 901.
(3) Ibid, p- 903. 1
(4) Ibid. p. 904.
(5) Ibid. p. 914.
(6) Paufan. Corinth. p, <9.
Relig. Unit/. Towie I I :
Tout près du tombeau de Phèdre étoit
la statue d’Escnlape, notre Thésée, Ja-
son, &c. D’autres y voyoient la statue
d’Hippolyte- Quoiqu’il en soit, on ne
peut douter qu’Esculape ne soit la
grande divinité de ce pays , et sur-tout
ae la ville d’Epidaure , voisine de Trézène
(8). Ce qui forme encore un objet
de rapprochement entre le culte de l'Apollon
barbu , dans le temple duquel
on consacroit ses cheveux, celui de l’Es-
culape et du Cocher céleste, adoré en
Syrie, et à Trézène.
Près de Sidon, où -l’on trouvoit urt
bois sacré d’Escuiape, étoit aussi la ville
des Lions, -ou Leontopolis (9), et l ’on
sait, que le lion étoit toujours attelé au
char de Cybèle, ou dé la Mère des dieux,'
quiestici appellée Astronoë, ou la déesse
qui préside à la connoissancedés astres;
sciencedanslaquellelesSidoniens étaient
très-versés(io), suivant Strabon,
Nous avons vu un Esculape, figurer
sous le nom de Chrone, et d’Hercule ,
dans un passage d’Athénagore, que nous
avons cité dans notre chapitre sur Hercule.
Ce dieu avoit un serpent à tête de
lion : on l’appelloit le Temps, ou Chrone.1
Nousavons fait voir, que c’étoit l ’image
du Serpentaire, Esculape, Hercule, &c.
appelle Chrone , par cette Cosmogonie.1
Eh bien ! c’est aussi Chrone qui est supposé
avoir fondé Berythe (11), ville où
l’on adoroit cét Esmun, aimé par la
déesse Mère des Dieux. Il avoit pareillement
bâti Byblos, suivant Sanehoniaton
et Eustha-te, e till’avoit consacrée au bel
Adonis, ou au dieu soleil, aimé de
Vénus, .dont la -planète porte indistinctement
le nom de planète de Vénus ,
de planète de la Mère des dieux,(12), et
de planète de Junon. Or, on sait que
l ’aventure d’Adonis, ou du Soleil, adoré
(1) Ibia. p. 74.
Ibid, p. 68— 7*.
^9) Strab. I. 16. p» 756.
✓ ig) Ibid. p. 757.
(1 1 ) Euitate ad Dionjf. perieg.[v. 912.
(1*) Pline. 1. *.8.