bouehe'de la Pléiade. C’est d'après
«et exemple, que la Pléïade exhorte
Cfldmus à consentir à vivre loin de sa
patrie ( .1 ), Comme Dardanus , Age-
Bor , Danaüs son oncle, &c. Jupi-
•ter cependant avoit envoyé lé neveu
d’Elèetre, ( a ) , le fils de Maia , Mercure
au palais d’Élèctre, pour lui notifier
sa volonté sur le mariage d’Har-
monie et de Cadmus, qu’il avoit arrêté
dans ses décrets éternels.. Cette jeune
princesse étoit le fruit des amours furtifs
( 3 ) de Vénus et de Mars, amours
que Lucien dit tenir à une fiction Astronomique
, et qui y appartient effectivement.
Nonnus suppose que les
Heures, ou les Saisons ( 4 )> avoient
confié ce dépôt aux Pléiades, ou à
Electre une des Pléiades. C’est une
allusion à l’harmonie universelle, rétablie
par le retour du soleil au point
équinoxial de printemps. Elle est désignée
sous le nom d’une jeune fille,
élevée par Elèctre avec Emathion,
ou avecl’aimableDieudu Jour:(i5) : on
sait, d’ailleurs, que les Pléiades étoient
les astres indicatifs des saisons. L ’un
et l’autre sont également chers à Elèctre
( 6 ). Ici l’auteur décrit les soins
qn’Elèctre , Pléiade ( 7 ) , prend de
l’éducation des deux enfans, savoir,
du Jour et de l’Harmonie universelle
personifiée, et dont le retour se manifeste
au lever des Pléiades. Cependant
Mercure , déployant ses ailes
, arrive an palais d'E èctre , et lui
intime les ordres de Jupiter sur le*
noces d’Harmonie et de Cadmus ( 8 ).
Mercure lui adresse un salut conçu à
peu près dans les mêmes termes, que
celui qu’on suppose que Gabriel ,
à la même époque , adresse à Marie
: « Je vous salue , lui dit - i l ,
» la plus heureuse de toutes les fem-
( 3) W, 370.
( 4) »• 374-
(5 ) v. 380.
» mes (9 ) -, vous que Jupiter •& honorée
de sa copche-; votre sang va
donner des loix au monde. Vous même
serez placée aux cieux à'.côté de Maia
ma mère, et vous accompagnerez le
char du soleil. Je suis le messager
des Dieux , chargé de tyous or donner ,
de la part de Jupiter, ' de donner la
jeune Harmonie en mariage' à cet
étranger , qui vient de rendre la paix
et la sérénité aux cieux ( i <5 ). Don-
nez-la donc à Cadmus, qui a écarté
de nous tous les maux1 ( Æa ) : telles
sont les intentions de Jupiter de
Mars et de Vénus.
Voilà , à peu près,'l’analyse abregéé
de ce troisième chant du poëme.
Voyons ses rapporté avec la Sphère.
Les chants précédens nous ont donné
la position du ciel le soir, qui précède
le jour équinoxial, et les aspects qui
président à la dernière nuit du iègne
du Géme des Ténèbres. Consultons
actuellement les approches, du matin;
et la première aurore des beaux jours;
Le soleil se lève dans le signe du Tarn
renu , sous lequel’ est Orion. Il est
précédé des sept Pléiades, dont E èc-
tre faisoit partie. Au couchant le Serpentaire
, ''Cadmus , descend au sein
des flots, apiès avoir parcouru l ’espace
qui sépare l’orient de Poccideitt,
et s’être montré toute la nuit aux regards
des mortels. Il se trouve alors
en regard avec les Pléiades,’qui-montent
a l ’orient avec le jour. Voilà le
fondement de l ’allégorie , qui suppose
que Cadmus s’embarque et arrive au
palais d'Elèctre , où il trouve le prince
Emalhïon , ou le Jour , qui se montre
sous les traits d’un beau jeune
homme , qui doit sa naissance à Elèctre
, et qui va régner sur l’univers.
Cadmus , lui - même a reçu de la
(S) v. 381..
(7) 7- 400.'
(8) v. 415. a i n
(9) ». 4>9- I )
(10) ». 434.
Nature toutes les grâces du printemps’
( 1 ). Le poète semble mettre
nne opposition entre ces deux aspects
du- Serpentaire , ou entre celui du
matin, époque de son coucher, et
celui du soir , époque de sontlever.
Car il dit ici ( a ), Cadmus s’embarque
le ‘matin, lorsque l ’Aurore eut
dissipé l ’obscurité de la nuit; au lieu
que plus haut ( 3 ) , où il s’agit de
son apparition du soir, il lui dit :
Invoque de nuit Ophiucus. C’étoit
aussi la nuit que ceux de Gortynie,
en Crète ,' disoient qu’ils avoient des
apparitions dé Cadmus (4 )- Ainsi les
astres du soir et du matin sont les
acteurs prîricipaux de cette fiction.
C- H A N T QUATRIÈME.
Le quatrième chant nous offre, pour
F rentier tableau , Mercure (5 ), qui, à
aide de ses aîles-et de ses talonières, remonte
vers l’Olympe, après avoir accompli
son message. E èctrc appelle
Harmonie<( 6 ), et la conduit à travers
les salles'' d’un grand appartement
composé de sept pièces ( 7 ). Ce nombre
contient une allusion manifeste
aux sept sphères , que les anciens dé-
signoient sous une foule d’emblèmes ,
tels que les sept chambres de
Moloch , les sept tuyaux de la
flûte.’ de Pan , &c. Elle lui fait part
des; intentions^ de Jupiter , que Mer-
cure venoit de lui notifier (8 ).. La
jeune Harmonie se refuse à contracter
un hymen avec un aventurier tel que
Cadmus, et conjure Elèctre de ne pas
l'y (forcer ( 9 )i. Elle révoque même en
doute les prétendus services que l’on
dit que Cadmus , un simple mortel ,
a pu rendre à Jupiter (10). Ses refus
sont accompagnés de larmes (11). Mais
Vénus, sous la forme de la Persuasion",
vient servir les amours de Cadmus,
qu’elle feint d’aimer (12) éperduement,
et à. qui elle prodigue les plus grands
■ éloges ( i3), afin de piquer le désir de
la jeune Harmonie par la rivalité ,
et de lui donner une grande idée du
bonheur que lui promet cette hymé-
née. Elle va jusqu’à la prier de lui
céder (14) ce nouvel époux , dont elle
vante la beauté ( i5) ,, les grâces , et
l’éloquence. (16) Elle prie enfin Harmonie
, supposé qu’elle nel veuille pas lui
céder Cadmus, de la prendre au moins-
au nombre de ses femmes, afin qu’elle
puisse les accompagner ,.et jouir partout-
de la’vue de cet aimable étranger (17). j
Vénus., achevant ce discours, touche-
de son ceste puissant (18) la jeune
- Harmonie, qui déjà change de résolution,
et qui sent l’impression de FA--'
mour en faveur de l ’étranger, qu’elle;
. avoit d’abord dédaigné. Déjà elle consent
à suivre par-tout Cadmus,, où lit
voudra l’emmener (19). Elle fait ses-
adieux à Elèctre et au jeune Héma-,
tliioir(ao), à sa patrie et aux lieux où'
1 elle a été élevée. Elle suit les pas du
voyageur oriental (ai), vers le rivage où,
déjà étoit rassemblée toute sa troupe,
près du vaisseau (22). Le vent printanier
agitoit doucement les voiles : on s’embarque
, et les deux amans arrivent en.
Grèce (»3), où-Cadmus porte la connois-
sance des Lettres (24) et del’Astronomie,
qu’il avoit reçue des Egyptiens (a5).
•Le premier soin de Cadmus, en- ar-
< 0 1-4- v. 127.
(2) 1. 3. T. 17.
(3 ) 1- 2. V. 672.
(4) Soün p. a52,
(5) i- 4-V. Iv
. 7.
(7) v- 14-
(8) t. 25.
( 9) v. 29.
( i ° ) y. 50.
G 1) v. 64.
y ô 73-
(133 V. 105;
(14) v. 113.
(15) v. 12/5;
(16) v. 140«
(1 7 ) v. 162,
(18) r. 177.
(19 ) v. 190.
(20) y. 183.
(2 1) V. 210*
(22) ▼ - 225;.
(23) v. 250.
(24) v. 260.
C*5). T. aigi