portées sur une mer en couroux , et
bouleve^ée par les tempêtes ( 1 ). De
son côté l’armée des Bacchantes s’avance
en bon ordre ( 2 ) ; l’action
s’engage. Shène combat contre Pa-
léinon ( 3 ) , Pan contre Nérée ( 4 ) ,
les Elépbans contre les Veaux Marins
( 5 ). La Nymphe Psammathé placée
sur le rivage (6 ) , témoin de ce
combat , implore Jupiter contre les efforts
de Bacchus. Lemaître des dieux
termine le combat, en accordant Beroë
à: Neptune (.7 ) , qui aussitôt célèbre
ses nôces( i 8 ) avec la jeune Nymphe.
Les divinités tutélaires des différens fleuves
( 9) offrent des présens à.la nouvelle
épouse ; l’amour vient consoler
Bacchus ( 10) , en lui promettant .de
lui donner Ariadne (n) , et il lui
conseille de repasser en Phrygie, près
de Rhéa sa mère. Bacchus obéit (12),
et bientôt quittant l ’Asie , il s’avance
vers les régions de l’Ourse, et repasse
en Europe ( i 3,)i ■
Le retour de Bacchus, vers les contrées
du Nord , ou de l ’Ourse , pour
me servir de l’expression deNonnus(i 4),
pour y planter sa vigne , après avoir
quitté les régions méridionales des Indiens
, désigne clairement l’époque du
mouvement du soleil vers le pôle Boréal,
lorsqu’il a quitté le pô^e Austral,
et qu’il commence à remonter vers le
Zénith , et vers le pôle élevé sur notre
horizon. C’étoit à cette époque , suivant
Achiilcs Tatius , que les Egyptiens
célébroient des fêtes de joye
qui avoient pour but ce retour , et qui
annonçoient,.qu’ils n’avoient plus à
redouter le deuil, dont étoit menacée
la nature par l’absence du- soleil ,
(0 v- 295. ;
( 2) V. 3 ' 5-
(3) V. 332-
(4) v. 337-
( 5) T- 344-
(6) v. 363.
(7) v.378.
(8) v. 390.
qu’ils avoient craint de perdre pour
toujours.
Les Egyptiens, dit ce savant, voyant
le soleil descendre du Cancer , vers le I
Capricorne , et accourcir la durée des
jours , se livrèrent à la douleur! etI
aux larmes, craignant que cet astre ne |
les abandonnât pour toujours. Mais!
aussitôt qu’ils s’appèrçurent de sonl
mouvement rétrograde, vers nos ré-1
gions , et de la croissance des jours,!
alors vêtus d’habits blancs, et la tête’I
ceinte de couronnes , ils célébrèrent!
des fêtes de joie. C’est ce mouvement!
du haut en bas, que nous avons vn,|
puisque Bacchus, part des bords duI
fleuve Astacus , ou Cancer, pour aller!
combattre les noirs Indiens, jusqu’à laI
défaite de Dériade ; après quoi il re-l
tourne en Grèce , pour y détruire leI
prince Deuil, ou Penthée , et y célébrer I
des fêtes. *Ce deuil fut personifîé sousl
le nom de Penthée , qui effectivementI
signifie deuil en Grèc, et on en fit I
un prince cruel, ennemi de Bacchus!
Dieu de la joie , et dont celui - cil
triompha en repassant en Grèce.'Onl
ne sera pas étonné de ces sortes }de|
fictions, qui tendent à personnifier les!
êtres moraux, quand on se rappelle,!
que le Rai/in, la Grappe , VYvresse, I
ont déjà été personnifiés plus haut, sous I
le nom de princes et de princesses I
d’Assyrie.
C h a n t q u a r a n t e -q u a t r i è m e .«
Le long épisode, qui a pour objet I
la fondation de Tyr , et de Beryte, I
quiaoccupéplusieurs chants du poème, I
étant terminé , le poète nous présente,!
(9) v. 405 415.
(10) v. 426.
( IV v.431.
(12) v. 448.
Ô 3Jy- 454-
(14) v. 452.
(15) A ch il, Tat. ch. 23. Uranol Pet. c. 3.
iu commencement du quarante-qùa-
«•ume chant, le retour de Bacchus en
G 1 ce. Son arrivée est marquée par des
Jêtes ( 1 ) ; toute la nature se réjouit :
Penthée seul s’en afflige ( z ) ; il arme
sis soldats contre lu i , et ferme à ce
dieu l’entrée de la Thèbes aux septpor-
®s ( 3 ). Ici est le tableau des mouve-
niiens des soldats de Penthée ( 4 ). Le
phlais 'de ce prince est ébranlé par
un tremblement de terre Ç 5 ) , 'et l ’au-
ftl de Minerve renversé. Le poète
fait ici l’énumération des autres pro-
djges , qui présagent à Penthée le dé-
Mstre de sa maison ( 6 ). Un songe
effrayant avoit alarmé Agtivé sa mè-
® ( 7 )■ Elle consulta Tirésias, qui
lii ordonna de faire un sacrifice, lequel
fit accompagné de signes, non" moins
■ payants ( 8 ). Agave , se rappellant
àps songes , trembloit sur le sort de sa
famille ( 9). Déjà le bruit de l ’arrivée
ü< Bacchus et de de sa' suite , étoit
parvenu dans la ville aux sept portes,
et y avoit répandu l ’allégresse ,• les signes
de la joie publique éclatoient partout.
Penthée (io> en devient jaloux ,
èt menace de perdre Bacchus (ti). Ce
Dieu invoque l’appui de la Lùne(i2),’
qui lui promet Sa protection (r3 ). On
femarque sur-sout les épithètes qu’elle
<|pnne à Bacchus , et qui rappellent
sn” analogie (:3) avec la déesse , qui
préside à la nuit, aux mois et à la végétation
, et sur-tout au délire (14) , et
■ jh général à tous les effets qui semblent
être du domaine de Bacchus, et
Appartenir à ses Orgies. Elle lui promet
venger les injures qu’on lui fait
®rr la terre ; et elle lui donne pour
garant les victoires , qu’il a déjà remportées
sur Lycurgue , et Sur Déria-
de (ï5). C’est à. la suite de cette de-
faite de Dériade , que nous avons déjà
dit appartenir à' la troisième saison ,
ou au temps qui s’écoule depuis l’équinoxe
d’automne , jusqu’au Solstice
d’hyver, que le poète place immédiatement
l’aventure de Bacchus , métamorphosé
en enfant, et enlevé par des
pirates Tyrrheniens( 16 ). Or cette avan-
ture est incontestablement colle du Solstice
d’hyver., et de l’époque de l’année ,
où le soleil commence à revenir vers
nos régions , et va détruire le deuil, que
son absence avoit laissé dans nos climats."
Elle sé trouve donc ici naturellement
liée avec le, .récit de la destruction
de la famille de Penthée. Comme
ces deux fictions s’attachent' à la
même époque , et ont un double objet,
l ’un Astronomique , et l’autre moral
, puisque le premier peint la position
du soleil aux cieux, et l’autre les
effets , qu’il produit alors sur la terré ;
nous ne les séparerons pas dans nos
explications. Nous commencerons par
la fable Astronomique, rapportée par la
lune , pour confirmer à Bacchus la protection
du ciel, et l'espoir de la victoire
qu’il va remporter suri son rival, ou
sur le prince Deuil', on Penthée, la
première étant un gage de l ’autre. Les
Toscans , lui dit-elle, ont senti toute
votre puissance , lorsque leurs perfides
matelots virent la métamorphose de leurs
mâts , tout-à- coup chargés de pampres
et de raisins; lorsque leurs cordages
firent entendre le sifflement desserpens,
qui s’y étoient entrelacés, et qu’eux-mêmes;
métamorphosés en Dauphins, furent
forçés de se précipiter dans les eaux
W) v- 5. '
■ 72) y. ,6.
■ ($) v. 19.
» ( 4) V. 25.
■ (5) V. 35. tlV J . ■ (7) v. 82.
J Ù ) V. 105.
(9) V. I2u.
O o ) v. 120.
( i i ) v . J45.
(I2>v . 192.
(13) v‘ 220*
(14) v. 227.
( 1 5 ) v. 233 237.
(16) V. 240.