C au s e de sa beaute et de sa forme , à
Bélus là plus grande divinité des Assv-
riens* Cette conseci’ation étoit fondée
sur des rapports d’analogie avec le
disque dore du Soleil , comine celle
de la pierre'Seléhite le toit sur les rapports
quelle avoit avec la Lune , par
la succession variée des nuances de la
lumière. C’étoit l’oeil de Jupiter , quand
on entend par Jupiter le même astre ,
que 1 oracle de Claros appelle Jupiter
au printemps , Soleil en été et Pluton
en Inverti), ou l ’être principe delà lumière
et du jour (2), suivant la théologie
des Romains et des Cretois. Toutes
lé s fois que les anciens parlent de
•Bélus , coinme nous l’avons déjà vu ,
ils 1 appellent Jupiter Bélus , grande
'divinité des Assyriens. C'est ainsi que
le nomment Hérodote (3) ,jDiodorode
Sicile (4), Pline (5) , ainsi que 104:0m-
ineîitateur de Denys le voyngéur , -cité
ci-dessus. On adorôit à Apainée, suivant
Dion , Jupiter Bélus. Or le Jupiter des
Assyriens , Bélus , étoit, d’après le té>
zrioignage formel de Macrobe , la drvi-
lîite du Soleil ( 6 ). On l ’appelloit le
Jupiter d’Héiiopolis , et on Plionoroit
par les ceremonies les-plus pompeuses,
dans la tille d'fféliopolis, ou dans h.
*ville du Soleil. Son simulacre avoit
été apporté d’Héliopolis en Egypte ,
sous le j ègne de Senemure ou de Séne-
pos, sous la conduite d’un énvoyédu roi
H’Àssyrie , et de prêtre« Egyptiens, dont
/ 6toi.t Partemetis. Cependant les
ceremonies s’y faisoient suivant le rit
Assyrien, plutôt que suivant les formes
égyptiennes. On reconnoît aisément à
ïa nature du culte et au costume de
ce simulacre , qui! est le même dieu
que Jupiter et le Soleil, ou qu’il est 3é Soleil, sous le nom de Jupiter. Sa
statue est en o r , et représente un jeune
( i ) Macrob. Sat. ! i. c. 18.
Cy Ibid c. 15.
(3 ) -Hé ud. f. i . c . lo i.
(4) l^wd. Sic. j. a,, c. 9,
( 5 ) Plin hift. nat. i. 6.c. 26.
(6) Macrobe Sat. 1? 1. 2$.
homme sans baibe, qui élève la main
droite, dont il tient un fouet, dans l'attitude
d’un cocher ; de la gauche, il
tient la foudre et des épis ; attributs
caractéristiques de la force de Jupiter
et du S. le il, dit Macrobe. Je pense
coinme lui , que ce conducteur de char
est le Soleil, tel qu’on levait dansle
monument de Mitlira , conduisant un
cliar attelé de quatre chevaux. On
voit aussi un fouet à côté du Soleil,
dans un autre monument de ce dieu,
C est son image qui fut placée ! aux
cieux , au-dessus du Taureau , dans la
constellation du Cocher, fameux sous
le iwii de Fhaëton- C’est le Jupiter
de Platon, dont Macrobe cite et expli.
que le passage, dans ce même chaii-
tre. (7) Ceci s’accorde avec les livres
Juifs j car Josias, après avoir brisé les
vaàes consacrés au culte de Baal, du
Soleil et de la Lune , des signes du
Zodiaque et de'toute la milice céleste
, brûla aussi le char du Soleil {8,,
e.t chassa les chev.aux , dont les rois de
Judu avaient fàjir présent à ce dieu.
' Macrobe suivant l ’examen des rapports,
qu’il y avoit entre le grand die*
des Assyrien s-et leSioléil, ou Apollon,
ajoute que son temple étoit célèbre par
ses oracles , et par la vertu de la divination
, qui est un des dons d’Apollon
, ou-du dieu Solëii adoré' sous ce
iiomt Hérodote parle aussi des oracles
du temple de Bélus à Babylonejp),
dont il compare les prêtressesespèce
de Vestales , à celles du dieu de Patias
en Lycie. Or on sait, qu’ApoIlon étoit
le dieu qui rendoit des oracles à Fatras,
(10) et qui étoit censé habiter ce
pays , pendant les six riiois où le Soleil
parcourt les six signes inféiieurs.
On portoit l’idole du dieu d’Héliopolis
(11), continue Macrobe, sur une es»
(7) Ibid. c. t i- .
(8) Reg. f. 4. c. 23. r .
. ( 9) Herod. I. i . c. 181. , ,
QW Servi ad ÂEnéid. f 4. y. 143.
/ i l ) Macrob. Ibid. c. 23. v*
Bèce de brancard , comme on porte
jes simulacres des dieux dans lés fêtes
solaires du Cirque. Eusthaté parle
d’une fête semblable en Egypte, (j.) cé-
hbrée à Thèbes , on dans la ville de
Jupiter. On .y portoit. en procession les
simulacres dés dieux , pendant douze
jours , nombre égal à celui des dieux
qui président aux signes, qu’Apollon ,
Jupiter, ou le Soleil parcouroit. Eüs-
thate fait cette remarque, à l ’occasion
de ce passage d’Homère où le poëtefait
v o y a g e r Jupiter , pendant ’douze jours ,
chez les Ethiopiens ; passage que Ma-
ciobe applique au Soleil, dans le même
chapitre où il traite de Jupiter Assyrien
. d;, -ÿï;■%. Un ’ ij.
Il ajoute , que le brancard .sur lequel
.étoit .placée la statue du,Soleil J ou du
dieu d’H éliopolis«toit porté, par dèjs
hommes dè la première distinction, quit,
la tête rasée, comme les prêtres d’Orus
et d’Hàrpocrale , s’étoient rendus dignes
de çet honneur, en se préparant
,à la fête par Bplusieurs jours, de. çonti-
nertee. Courbés, sons, ce fardeau divin,,
iis sesentoient inspirés.-par l'esprit prophétique
, comme les oracles de la fortuite
à Ancium.' Macrobe entre dans
quelques détails, sur la manière dont
on consultoit cé dieu.- qui eut l'honneur.,.
de l ’être par Trajan, dans une
correspondance par lettres: entre lui
et l’erpperenr.
On remarque,dans là description que
Macrobe nous donne de la .grande divinité
des Assyriens , qù’il soutient
«tre le Soleil:, dqs caractères, qui ne
conviennent- guère, qp-’à;.cet . astre. , ,11
. lui,; unit; une divinité femelle , qu’il
domine, Atargatis , ■ pçès de laquelle
sont des lionsj, comme ceux que Dio-
dore donne à: la Rhéa qu’il place dans
le temple de Relus , à côté de Jupiter
(3 ). Nous • les retrouvons aussi
( i) Euftat. rtiad. A. p. 128.
(a) Macrob. Ibid Sat. I. I. c. *$. . ,, _.
C(3i Piod. t 3. c. 9. ,
(4. L ician de diis Spr. jà'90‘1— §&£. '
(5/ Ooroth. Sidoa. '
dans le temple de la ville sacrée , dont
parle; Lucien dans son traité de lft
déesse de Syrie (4j , temple qu il prétend
avoir été consacré au culte de Rhéaj,
c’est-à-dire à là même divinité, que
Diodore nous montre, à côté de Jupiter
et de Jünbn , dans le temple de
Bélus à Babylone. 1:
i Comme le dieu Soleil Ôsiris et Her-
çule étoient supposés avoir: bâti Thèbés
en Egypte , on snpposoit également que
le dieu Soleil Bélus avoit; bâti Babyîo»
ne (S),qu’ill’avoit entourée d’uninur(6)',
et en avoit été le; premier.-roi (7). On
le faisoit fils d’Apis , ou d’Epaphùs fils
d’Io , ou de l’Isis aux formes de vache',
et qui fut placée dans le signe du Taureau
, sur lequel étoit monté Mithra et
lel Jupiter As&yfcieri , suivant Trmaen. (&)
Aussi Mithra, et Béius sont-ils unis
ensemble par Claudiën , dâns son éloge
de Stilieoji (9), comme nous les1 avons vus
plus haut unis par Servius , qui donne
à Bélus le jeune les noms de Bélus et
dp, Mithra.
D’après tout ce qite nous avons dit
jpsqu’iç i, on -p« peut pas;douter que
Je Soleil , la grande divinité ,de-tous les
peuples , né ;spit aussi le. fameux Béius
adoré en Assyrie, et qui avoit un magnifique
temple à Babylone, desservi
par des prêtres Astrologues, tels que
les Chaldeenst,. qiui étoient les ministres
les plus instruits de la religion connue
sous lé nom de Sa b;.s tue. C’est le dieu
par excellence, que l’Egypte, la Phénicie
, l’Assyrie, et. la Perse ont adoré, dont
les temples se sont multipliés en Orient,
;«): dont le Culte a passe dans tout l’Occident.
- . . ..
Néanmoins nous ne. doutons pas-,
,quq, le nom de Bélus ,ou desçigneur ,
étant un titre d’honneur , n’ait été donné
:à d’autres divinités et à d’autres
parties de la nature qu’au; Soleil-, On
féj Eufeb. proep. ev. I. .9. c. 41.
(7) Serv. com- AEnéid. i, 1, v. £46.'
Lucian de di\s S-yr- p! 70'%..
(y) Ciaudian. 1. f.'de Lâud Sulic,'