mière. La même observation,-faite snr parlé ailleurs de cettë plante symbo-
la reproduction du porc, donna égale- lique, unie au culte d’Harpocrate par
ment lieu à l ’aversion qu'on avoit pour les Egyptiens (9).
cet animal (1). Ils voyoient en lui l ’en- Plutarque parle de la résine et de
nemi du Soleil et de la Lune (2). la myrrhe , et des rapports qu’elles
Ils crurent également voir dans la avoient avec le Soleil et la Lune (10). .
plante appellée Lotus, espèce de Nym- On donnoit à certains arbres le nom
phea, qui naît dans les lieux humides, d’arbrés du Soleil et de la Lune; ils
un emblème du Soleil levant, lorsqu’il rendoient des oracles, au lever de ces
naît du sein des eaux ( 3 ). C’est ainsi deux astres (11).
qu’Homère représente le Soleil sortant Le palmier fut consacré par les As.
du sein de la mer ( 4 )- On suppose trologues aux mouvemens célestes, et
que, comme le Lotus, cet astre nais- sur-tout à la révolution annuelle du
soit et s’alimentoit dans l ’élément hu- Soleil ; on lui attribuoit autant de pro-
xnide, et par les exhalaisons qui s’en priétés, que l’année a de jours. C’est
élevoient. Ainsi les Japonois et les Tar- ce préjugé religieux, qui, sans doute
' tares font reposer l image de leur prin- le lit consacrer dans les fêtes Olympi-
eipale divinité, sur la fleur du tama- ques, comme récompense affectée au
r in , 'plante palustre, dont la tige sort vainqueur dans ces jeux, dont le Sodé
l’eau. C’estsur sa fleur, que le Ba- leil étpit l ’objet. Le laurier toujours
gawadam dit que fut créé Brouma. verd désigna l’immortalité du temps,
Le Lotus fut encore considéré sous que mesure le Soleil, et fut à ce ti-
d’autres rapports ( S ), qui sembloient tre consacré à Apollon, dieu du So-
devoir le lier à la marche du Soleil leiljia). On le renouvelloit avec l’an-
plus particulièrement; que les autres née (i3). Le chêne, qui est parmi les
plantes palustres. Son fruit étoit sphé- arbres, ce que l’aigle est dans la classe
rique, comme le globe solaire, ou ar- des oiseaux, le lion dans celle des qua-
rondi, comme la tête du pavot. Le ma- drupèdes , fut consacré à Jupiter, et
tin , au lever du Soleil, il se dévelop- devint l’emblème de sa force et de sa
poit et se dégageoit de ses feuilles ( 6 ) ; prééminence. Ainsi nous voyons que
le soir, au coucher de cet astre, il les mêmes peuples, qui classèrent Jupi-
se renfermoit dans son enveloppe et ter sous le signe du Lion (x4), dans la
sembloit se coucher. Cette correspon- distribution des domaines des dieux
dance vraie ou supposée, entre le dé- entre les douze signes du Zodiaque,
veloppement et le ressèrement des feüil- lui donnèrent l’aigle pour le porter,
les du Lotus, et l ’apparition et la dis- et lui consacrèrent le chêne, quiren-
parition du Soleil, fut un motif plus doit des oracles à Dodone.
que suffisant,pour faire consacrer cette La végétation des plantes, le nom-
plante à l’astre, qu’il sembloit imiter bre et les formes de leur tige, de leur!
dans son cours (7). Théophraste parle racines, des feuilles, et des fleurs,
d’une semblable plante, qui croît dans tout fournit des objets de comparai-
l ’Euphrate , et il lui attribue les mê- son avec les différentes propriétés des
mes propriétés ( 8 ). Nous avons déjà êtres physiques déifiés; et composa le
O ) plut, delfidep- 353.
(2) AEiian de animal.1. io. c. 16.
(3) P1 ut. de Iftd-p. 355.
fa) Ibid. dePyth. orac. p 400.
(5 ) Diod; Sic. 1.1 . c. 34. p. 40.
(6 ) Plin. hift. nat.l. 13.0.17*
Cl) Prwper. Alpin, de plant. Egyp. c. 34.
f 8) Tfoeoph. hift. plant. !• 4, c. 10.
(9) Ci deftusl. 3. c. 15.
(10) Plut, de Ifid. p. 384*
( 1 1 ) Poly hifl. fymbol. 1. io c‘. 17.
(12) Diod. Sic. f. 1 c. 17. b. a i.
(i3^Macrob.làt. 1. i .c . ia. (14) Manil. Aftr.I. 2. v.444.
sys tème
O U R E L I G I O N U
Lstême Botanico-Hiéroglyphique. Kir-
Ikes' (1) bous donne un petit traité des
plantes Hiéroglyphiques, et les raisons
[de leur emploi dans la religion, dans la
médecine, et dans la magie. Ces rai-
Isons sont tirées des différentes formes
je leur structure ou des phénomènes
[quelles offroient. Comme il yavoitune
arithmétique sacrée, qui consacroit
dilférens nombres à différens dieux,
[tel que le nombre sept à Minerve , &c.
On. observoit également dans les feuil-
[les des plantes, ou dans leur pistile,
les nombres qui se trouvoient les mêmes,
que les nombres mystiques des
|dieux,et alors la plante leur étolt aussi
[consacrée. La figure, la couleur, tout
entroit en considération. On l’employoit
[depréférence dans les sacrifices, comme
jayant une efficacité particulière pour
lattirerles influences de la divinité, à
[laquelle elle étoit propre. On en droit
des conjectures dans l’art d’interpréter
[les songes. La médecine magique, fon-
Idée sur la connoissance des rapports de
la ressemblance des parties de la plante
■ avec la partie malade, en faisoit un
fréquent usage.
I On retrouve sur les obélisques , dans
les statues des dieux , . sur les tables
sacrées, telles que la table Isiaque,
[des figures des différentes plantes, qui
faisoient partie de l’écriture hiéroglyphique
et quicomposoient la parure des
dieux. Tout cela formoit un corps de
science, chimérique à la vérité, mais
immense, et. profonde dans ses recherches.
Le Lotus, la férule, le jonc,
le papyrus, le persea, &c. avoient
des propriétés symboliques, et expri-
moient les vertus et les influences
différentes des dieux, ou des Génies.
L’Acacia ( 2 ) étoit au nombre des
plantes sacrées, parce que , par une
espèce de sentiment caché, il cherche
le Soleil. Comine le Lotus, et
l’Héliotrope, il a coutume de s’ou-
(0 KirVer OEdip. t. 3. c. 3 • p. 65 &c.
(?) Ibid. p. 6p.
lielig. Univ. Tome II.
vrir aux rayons du Soleil levant, et
de se fermer à ceux du Soleil couchant.
Sa fleur, couverte d’une espèce
de duvet, semble imiter le disque
radié de cet astre. De là vient
que les Egyptiens le mirent au nombre
des plantes solaires, et en firent usage,
dans les sacrifices offerts au dieu du
jour : car ils consultoient quelle plante
devoit lui être plus agréable , à raison
de sa correspondance avec la nature, et
avec la marche de cet astre. L’Amoglos-
sum , ou langue d’agneau, qui a sept
côtes, s’appelloit Gloria-Coeli, chez
eux , e{ étoit d’un grand usage, dans
les sacrifices adressés aux sept Planètes
, en ce qu’elle étoit supposée
exprimer les sept influences radiées
du système des cieux.
Les observations faites sur les arbres
et sur les plantes, se continuèrent
dans la classe des pierres, des
minéraux, et des métaux. Comme il
y avoit des quadrupèdes, des oiseaux,
des arbres et des plantes consacrées au
Soleil, et à la Lune, il y eut aussi
des pierres et des métaux ; destinés
par leur nature à représenter l’astre
du jour , et l ’astre de la nuit. L ’or
et l’argent, parmi les métaux, furent
consacrés, l ’un au Soleil , et l’autre
à la T,une , et on trouve, dansjla teinte
de leur couleur, la raison d’analogie
sur,laquelle on se fonda.
Damascius , dans la vie d’Isidore ,
nous parle également des ‘pierres solaires
et des pierres lunaires ( 3 ) (que
Sevère prétendoit avoir vues. Ces pierres
représentaient les images de ces
astres ; l’une, le disque lumineux du
Soleil avec ses rayons divergens, qui
jaillissoient d’un centre commun ; et
l ’atitre, la Lune avec ses phases et
les variétés de sa lumière. Ces phénomènes
lapidaires, ou ces illusions,
suffirent pour les ranger dans la chaîne
des êtres, qui lioit le Soleil et la
(3) Phot- cod.242.
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