Î2J( r e l i g i o n v
pion , il s’ensuit , que dans les deux
époques , celle où l’Equinoxe d Automne
répondoit au Scorpion , et celle,
où il répondit dans la suite à la b alance
, le Serpent céleste fut toujours
la constellation , par laquelle les aines
descendoient et se trouvoient précipitées
vers les régions inferieures.
C’e s t, sans doute , pour faire allusion
à cette cUute de l’ame , par le Serpent,
que l’on faisoit couler le Serpent sacré
dans le sein des Inities , et qu on
Le retiroit par le bas de leur robe,
dans les fêtes, de Bacchus Sabazius (1).
De-là naquit cette formule mystérièuse,
cette sentence énigmatique (a) : 1e Serpent
a engendré le Taureau, et le ta u reau
le Serpent ; allusion aux deux
constellations opposées , qui repon-
doient aux Equinoxes , qui , par leur
coucher mutuel , se faisoiènt lever
l’une et l’autre , et qui étoient aux
deux points du Ciel , par lesquels ,^ a
cette époque, les âmes étoient censeés
descendre et remonter dans le Zodiaque
, et passer de mière à celui des téln’eèmbprierse, edte dlae lcuelui
des. ténèbres à celui de la lumière.
En effet , si les âmes se dégradoient
par le serpent d’Antomne , elles durent
êtie régénérées, par le Taureau ,
que montoit Mithra , Taureau dont
Bacchus Zagreus et l’Osiris Egyptien
prirent les attributs , dans leurs mystères,
, où l’on rappel oit la chu te e t la
régénération des âmes, par le Taureau
mis à mort et ressuscité.
Dans la suite, le Soleil régénérateur
prit les attributs d 'Arles , ou de 1 A-
eneau ; ,ce fut par lui , que dans les
mystères d’Ammon , et dans ceux de
Christ , les âmes se régénérèrent ,
pour passer dans l’Hémisphère supérieu
r, dans la région lumineuse, dont
elles étoient descendues parle Serpent,
qui s’étend sur la Balance et le Scorpion ,
deux signes qui ont été successivement à
(i) Ctem. Protrep. p. • Arnob. contr'Gaf (ï) Meurs. Eleus. c. ig. PhiieW. 4, C.
(5) Pans, la Cüiartû,
Kl V E a 5 £ L L E.
l’Equinoxe d’Automne » quand Celui de
Printemps étoit au Taureau , et au Bélier
(« ). Ce. dernier signe est aussi
nommé , dans les derniers mystères ,
avec Cérès, dans le sein de laquelle
Jupiter jette les testicules d’un Belier,
pour donner naissance a Pxoserpine,
On voit,que les emhlêmes principaux consacrés
, dans les fables mystiques , et
dans les sanctuaires de l’initiation , se
retrouvent dans les Cieux , à leur véritable
place , à celle où ils doivent être
dans la route , que la Théologie avoit
tracée aux âmes dans le Zodiaque,
soit lorsqu’elles descendent , soit lorsquL’eall
ecs ornesmteollnatteionnt. du Serpentaire et
de son Serpent , l’image d u Serapis
et du Pluton, ou la iignre du Soleil d’Automne,
placée dans cette partie duCiel,
n ’étoit point étrangère au£ mystères
d’Eleusis , où l’on exposoit la théorie
mystique des aines. Cette constellation
se trouvoit dans le huitième
Ciel, dans la voie lactée, et sur l’endroit
du Zodiaque , par ou les aines
descendoient aux Enfers, ou dans l’Hémisphère
ténébreux. Aussi , le , huitième
jour des Eieusinies (a) , ou de la
célébration des grands Mystères ^, on
faisoit la fête de cette constellation ,
ou du . Dieu Esculape , dont elle porte
le nom. On appeloit cette fête l’Epi-
daurie , on la fête du Serpent .d Epi-
daure (J). Or tout le monde sait , que
le Porte-Serpent, ou l’Ophiupus céleste,
s’appelle le Dieu d Epidaur© pu ;Escu-
lape. Plusieurs Astrologues , dit Hygin
à l’article de cette constellation , y ont
vu Esculape , que Jupiter , par égard
pour le Soleil , ou pour Apollon , a
placé parmi les astres-' Le Serpent, qui
est sous la -tutelle d Esculape, est aussi
placé avec lui aux Cieux , et ce Dieu
l’y tient dans ses mains (4). Germani-
cus César , Eratostbène , Servius etc.
voient également Esculape, et son Ser-
(4) Hygin. 1. ï.Germ. Cks. J7|. Erstosth. c. C
£eiv. Æaeid. 1,11, v. *60.
pent,
B E L I 5 I 0 .N D N I V’E E S Ê L L Ë, 220
popt , ou le Dieu d’Epidaure, dans
cette constellation. Par quel hasard
arrive-t-il, que le Serpentaire , et le Serpent
, par lequel nécessairement se
fait la chute des amès, qui descendent
du Cancer vers le Capricorne , et passent
de la partie lumineuse du monde
à la partie ténébreuse , se trouvent liés
à la cérémonie des mystères d’Eleusis
, sous le nom d’EsCulape ; et pourquoi
ce Dieu se trouve-t-il être seul
choisi de préférence , pour que son
culte soit uni à celui des- Déesses d’Eleusis
La raison de cette liaison est
manisféste dans notre sytême. Elle est
naturelle $ elle est même nécessaire.
Nous savons encore , par d’autres
preuves , que l’histoire dé cètte constellation
étoit liée aux aventures Mytho-
logiques de Cérès , et conséquemment
aàu Ex leruespirsé. sen*tations, qu’on en donnoit
Plusieurs, dit Hygin ( 1 ) , voient
aussi dans cette constellation Carnobu-
ta , Roi des Gètes , établis en Mysie ,
qui régna au même temps , où Cérès
apprit aux mortels à cultiver le blé.
Le Serpent qu’il tient est un des Serpens
de Céres et de Triptolême, qu’il
avoit tué. Cérès, pour l’en p un ir, le
plaça dans les Cieùx, tenant ce Serpent/
qu’il avoit tué. D ’autres y voient Trio-
pas, Roi . des Thessalîens , contre qui
Cérès envoya un Serpent, qui l’entortilla,
et lui donna la mort. Cérès , en
mémoire de cet événement , le plaça
ppeanrmt, i les constellations , avec le SerOn
voit, par toutes ces traditions ,
combien il y avoit de liaison, entre
l’histoire allégorique de cette constellation
, et celle de la Déesse d’Eleusis,
et que le Serpent d’Ophiucus , et le
Génie , qui le tient , jouent un rôle
iDmépesosret.ant dans les mystères de cette
La ceremonie du lendemain, darts
(0 Hygin. ibid, p; 61. .
(a) Meursiua Eïsus. c. 3®.
Reîig. Univ. Tome II.
laquelle on faisoit des libations aux
Mânes, en versant du vin dans la terre,
et en regardant les deux portes du
Ciel (2), celle du jour et celle de fa n u it,
annonce des rapports assez marqués
avec les âmes, et avec leurdescenta sous
la terre, ou aux enfers. L ’infusion dans
la fosse étoit pratiquée , quand on sacri-
fioit aux Dieux infernaux ; or Esculape,
le Sérapis des Egyptiens et leur Pluton ,
étoit une des Divinités infernales.
Nous avons déjà d it, que dans les
mystères de Bacchus , Cérès et ce même
Serpent figuroient encore. Jupiter-Be-
lier ou Amman , le Taureau et le Serpent
y étoient mis en scène. Plaçons
en effet au bord Occidental Ar le s , Jupiter Aminon , occupé par le Soleil ;
au bord Oriental se trouvé la Vierge,
Cérès, et à sa suite la Couronné, la
fameuse Proserpine , Libéra. Plaçons-y
ensuite le Taureau; alors le Serpent se
trouve occuper le bord Oriental, et réciproquement
, en sorte que Jupiter-
Ammon ou le Soleil d’A r le s , fera naître
la Couronne après la Vierge , cètte
Couronne , à la suite de laquelle, et
sous laquelle est leSerpent. Réciproquement
plaçons le Soleil à l’autre équinoxe
, avec la Balance au bord Occidental,
en conjonction avec le Serpent,
qui est sous la Couronne ; nous verrons
naître à l’Orient les Pléiades et le Taureau.
Toutes ces fictions monstrueuses
sur la génération du Taureau , par le
Serpent, et du Serpent, par le Taureau,
sur l’union du Soleil au Belier, dont
les testicules fécondent Cérès, ont évidemment
un fondement dans les aspmeecntst
oAns tfraoinsooimt icqouuelse r (u3n)S. erNpeonnt- sde’uolre ,
dans le sein des Initiés aux mystères
de Bacchus .ou du Dieu à cornes de
Boeuf, mais encore les Ministres de l’initiation
pressaient, comme Ophiuchus,
des Serpens dans leurs mains, les éle-
voient sur leur tête,et crioienfde toutes
(|) jCleai. Frot. p. 11.
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