de l ’Orus, ou Apollon Egyptien, représente
avec des nîes dans le passage
de Suidas, ciié à notre article
Isis.
t Harpocrate avoit encore d’autres
traits , qui caracterisoient en même
temps la décrépitude et l’enfance, ou
lés deux_ extrêmes de l ’afFoiblissement.
Il étoit chauve, comme Esculape. (t).
Les prêtres attachés à son culte imi-
toient leur dion, en se rasant la tête.
Saint Epiphane on parlant des prêtres
de Butos , chargés du culte d Harpo-
crate , dit que ce .sont des vieillards
décrépits, qui ont la tête rasée, comme
des esclaves ; et qui, saisis d’une fureur
religieuse, célèbrent ainsi les fêtes
d’Horus et d’EIarpocrate (à). Microbe
nous explique le but énigmatique de
ce costumé , soit des prêtres , soit du
dieu dont la tête étoit rasée (3). Il
nous dit, qu’Horus, ou Apollon, (ici
il s’agit de l ’ancieri Horus Harpocrate,
) étoit représenté la tête rasée,
et que cet emblème dés’gnoit l’état
de la 1 umière dans les jours les plus
courts, tels iju’ils sont, lorsque le So-:
leil arrive au S >htice d’hyver, c’est-à-
dire, lorsqu’il arrive à cette époque
de l’année, où, suivant le même Ma-
crobe (4) , les Egyptiens représentoient
le dieu jour, tel qu’Harpocrate, dont
Isis accouche au Solstice d’h ver, sous
les traits d’un enfant naissant, parce
que tel est alors l'état de la lumière
et du jour.
On voit donc , que les traits de
l ’enfance et de la décrépitude, qui caractérisent
le Soleil ancien et nouveau,
ou l’état du jour vers la fin de l ’ancienne
année, et vers le commencement
de la nouvelle, ont été réunis
dansl’Harpocrate Egyptien , fièfed’Ho-
rus ou du Soleil et du jour, considéré (i) *4 6
( i ) Synef. in caluit. p. 73.
(•a) Epiph. expof. fidei $p. 1092. &c.(
£3) Macrob. Sat. i. 1. c* .2i.
(4) Ibid. c. ia .
£5) Plut, de Iside p. 356.
(6 ) Ibid. p. 3 73-378.
dans lés signes supérieurs, du prin-
tëmps et Ùe l ’été, comme celui-ci,
Harpocrate , étoit le dieu Jour Üg' 1 automne et dq l’hiver. Aussi les Egyptiens
distingubient deux Horus y l’un
appellé Horus proprement dit , ei
l'autre appellé Harpocrate. (3), ou le
vieil Elorus,'Aruëns, qui, sous lesîtraits
de l ’enfance, avoit des lignes dé vieillesse
et de décrépitude. On disoit celui
ci né dans les ténèbres ,, ou sous
1 empire des longues nuits, et d’uns
organisation imparfaite, sans force ni
energié, tel enfin qu’est le jour à bette
époque de la révolution annuelle (6).
Les Phéniciens l ’honoroient soùs ua
autre nom , et faisoient sur lui une fiction.
un peu differente, dans le culte
de leur Esmun , dont nous avons parlé
plus haut. L’un el l ’autre naissoient
dans les ténèbres (y) , mais l’un étoit
mal sur ses j a ru 1res, fôible, débile (8) :
1 autre, privé de la force et des organes
de la génération. Isis et Osiris
s’étoient unis entre eux dans le “sein
des ténèbres, pour donner naissance
a Aruëris , ou à cet Apollon , qu’on
caractérisoit'par les traits, soit de la
vieillesse (9),^ soit de l ’enfance, foible
et debile. C’est, avec beaucoup d’apparence,
ce foible Jao, dont parle l’oracle
deClaros, et qu’il nous dit représenter le
Soleil de la fin de l ’automne, Harpocra-
te (io), lequel étant dans la partie inférieure
des signes, devient le bel Apollon,
dieu jeune, plein de grâces a l’é-
quinoxe de printemps et " au Solsiice
d ete, un Elercule robuste. Css vérités
ont été très-bien senties par le savant
Jablonski, dans son article sur Harpocrate
(n). Il a bien vu , qu’il ne
s'agissoit pas, comme l ’a c r u Cuper,
du lever, où de l ’enfance du Soleil
chaque jour ; mais bien de l’état de
(7) Ibid. p. 373.
(8) Ibid. p. 377—'37*-
C9) Ibid. 356,
;( iq).Macrob- Sat. 1. 1. c. ig.
:(U) Jàblonfki Pantb. Ægyp. 1. 2, c, 6. §• 4 & r,
ce même Soleil, ou plutôt du jour avant
et après "le Solstice d’hiver, lorsque'lé
Sole il occupe lès signes les plus méridionaux.
' ^
Ce savant (ï) a fort bien fait' voir la
ressemblance, qu’ily avoit entre l ’Iao
des Gnostiqùes Basiiidiens, et l’Harpo-
crate ou dieu Soleil enfant chez les
Egyptiens.. Cet enfant naissoit , dit
Plutarque , au milieu des plantes et
des fleurs , qui à cette époque de
l’année commencent à éclore du seip
de la terre (al.. Eu effet, la végétation
en Egypte së développe après la retraite
des eftux du Nil , aux approches du
Solstice' d’hïver, ou lorsque le Soleil
est dans Tétât d’enfance où se tronve
la végétation sur le sol Egyptien. Aussi
on lui olfroit les.prémices dès fèves qui
naissaient alors. Le lotus , sur lequel on
le représente assis, et qui naît après la
retraite des eaux du Nil, ressemble par
sa lige assez à la fève, suivant Pline (3),
Théophraste et Dioscoride. Son fruit a
la tête sphérique du pavot : cette forme
sphérique dut être encore un des motifs,
quifirerit Consacrer cette plante au Soleil.
Quelques àavans ont cru voir dans
l’Hercule céleste, appellé Ingéniculus,
i une image de l’Harpocrate Egyptien (4).
[Isaac VdsSius, pour étayer son opinion,
cite un vérs de Manilius sur la cons-
I tellation de l ’agenouillé, dans laquelle
il prétend placer l ’Harpocrate Egyptien.
Quoique ces preuves ne nous paroissent
:pmm décisives , nous observerons néan-
[ moins, que c’étoit après avoir passé sa
conjonction avec l'Hercule , soit Ingéniculus
soit Ophiucus , que le dieu Jour
iéeyenoit le foible Harpocrate , et que
ce phénomène périodique put mettre
entre ces deux divinités la liaison,qui
se trouve entre Pétât du jour elle signe
céleste auquel le Soleil répond y liaison
( 0 Ibîa.J IS & 1 ;
( 2J De Ki de p. 377. ■
. CsHiin. Hift nat i. 13. c. i7.Theophi hift. riant.
1,1 fWs ! -■ Dîcscor. I. -4. c. 1:4. '
Cv ^âbloflski I. 2. e. 6, § 11«
conservée entre Harpocrate et Sérapis ,
qui prend les formés de l ’Hercule
Ophiucus. Aussi trouvons-nous, dans la
sériedes DynastesdeThèbes en Egypte,
où cet Ophiucus Hercule étoit adoré incontestablement
, comme nous l ’avons
vn plus haut, un Hercule Harpocrate
ou un prétendu Semphucratés , nom
qo’Eratosthêne traduit par Herculé-
Harpocrate (5) II est le vingt-sixième
Dyndste. S i, comme nous le pensons,
ces Dynastes sont les Génies qui président
aux trente-six décans, celui-ci répond
au second décandu Sagitaire, que
Kirker appelle règne d’Aruëris ou
d’Harpocrate , et auquel préside par son
lever THercule-Ophiucus,celui qui dans
ce Planisphère est représenté par un
homme , qui tue une chèvre. Ce second
décan du Sagitaire porte le même nom,
que lé second du Scorpion , c'est-à-dire
celui de Sesmé. L’un est consacré au
Soleil, l'autre à la Lune (6)y c’èst-à-dire,
que le vingt-troisième et le vingt-sixième
décan ont le même nom.
Jablonski’(y) a très-bien vn, qu’il n’y
avoit entre Horus et Harpocrate d'autre
différence, qué celle qui existe entre les
saisons auxquelles on rapporte le Soleil,
adoré soüs cesdeux noms(8). Cependant,
je pense qu’au lieu du Soleil , c ’est le
dieu Jour qu’il faut y voiifc: car on sait,
qu’outre le culte rendu au Soleil , les
anciens en rendoient aussi un au Jour ,
'qui avoit ÿ comme le Soleil son père, ses
initiations et ses mystères.
L ’union d’EIorus et d’Harpocrate ,
entr’eux et avec le Soleil qni les engendre,
est confirmée parles traditions;
qui distinguent deux Horus ; dônt l'Urt
a lès grâces de la jeunesse ; et l’autre les
caractères de la foiblessè et dé là décrépitude
; ce qüi a fait appeller cèdernier,
quoiqu’enfant-, le vieil Horus (9). Elle
(5) Syncelle, p. lop. ■
(p) Salmas. Ann. Ciim, p.:610.. .
( j ) Jablonski i. -n. .c. 6. y a.
(8) Proclus in Tim. ’
(g; Plut de ilide p. 355; . . . .