cerdos tadd lucldâ , Ovo ( oeufs de Pâques )
et sulphurt Navem purificatam De<z ( Isidi ) nun-
cupavit, dedieavitque. On voit par là , que les purifications
des Isiaques, et celles des fêtes séculaires
avoient un grand rapport entre elles. Ajoutez à
cela que , dans les initiations mystérieuses d’Isis ,
comme dans celles de la bonne déesse , et dans la
cérémonie séculaire, on y adressoit des .voeux pour
la félicité de l ’empire. On peut voir la formule de
prière, que prononçoit le Pastophcre , d’après le
- rituel d’Isis ’.Principe maximo Senatuique, et Equiti3r
totique Romano populo ,. nuntius navibus, queeque
sub imperio Mundi nostratis nguntur rcnunci&t ser-
mone , rituque grezeensi iia etkkots , quâ
voce félicitas cunct.s evenire signavit ; populi cia-
mor insccutus. •
Ceci s’accorde parfaitement avec ce qui se pas-
soit aux fêtes séculaires (1). Au troisième et dernier
jour les enfans chantoient des hymnes , en
grec et eu latin , dans lesquelles on faisoit des
voeux pour la conservation des villes , qui étoient
soumises à l’empire des Romains. Le poème séculaire
d’Horace en fournit une preuve.
(pp) La Prêtresse de cés mystères s’appeloit Da-
miatrix , suivant Festus ( in voce Dominus. )
(qq) Pan s’appeloit Ephialtès 9 Deus Incubus (2).
Les Arabe* appellent la Chèvre Ophiultès (3).
On l ’appelle aussi Inus.' Les Arabes appellent le
Cocher Inan.
(rr) Hésychius, à l’article «fetww parle
de l ’union de la Lune avec la Chèvre Amal-
thée , qui procùroit à l’homme l’objet de ses voeux ;
. et de la raison , qui fait que Diane , oû la Lune ,
monte la Chèvre , comme Vénus E^i7çetyin.
O r ’c’étoit à elle que les femmes adressoient des
voeux , parce qu’elle même avoit inspiré de
l ’amour à Endymion. Cette remarque est importante.
Hésychius , à l’article d’Amalthée, dit que tous
ceux qui adressoient des voeux à la Chèvre céleste,
en obtenoient tous les biens qu’ils demandoient,
Hésychius in voce Apetk&siecc KSfcLÇ.
(ss) Félix dicitur Sydus,si quidem cornu Âmaltheot
alltgoricè- txplicant Astrologi, ejusque amena feli-
> citer evenire dicunt. Ce sera la Gad 3 qu’invoque
L ia , l’illythie des Grecs. (Selden fig. 1 , C. 1. )
(//) Hésychius , à l’article de la Chèvre (Apak-
Stsiecc xefctf ) , assure , que Mercure donna
la; corne cTAmalthée à Hercule, au- moment oh
il vint en Italie avec les boeufs de Géryon;ce
qui confirme encore notre explic. des 12 travaux,
v_ puisque c’est aii signe du Taureau , sur qui est la
Chèvre, que tombe ce travail.
(uu) A jW/r, S'S7'jo'k)ÇV'7ro epotvtKMV. ( Hésych. )
De-là vint que ce même Dieu s’appeloit Kiçts,
ou Kvçiç y Seigneur , chez les Lacédémoniens.
(1) Zezim.. 1. a , p. 402.
(à) Serv. Comm. aà'Æneid. d,
<3)l &ivciol.; p. 125'.
Ktrf«*’ étoit aussi le nom , que les Perses doti-
noient au Soleil, le véritable Seigneur ou Adonis
(Hésych. ^Peut-être que l ’épithète dé Quiris ou
Quirinus, donnée à Mars chez les Romains , qui
rempruntèrent des Sïtbins , originaires de Laconie,
a la même signification que celle de Seigneur.
C e fut la dénomination, ou le tiire donné à Ro-
mulus , et aux Romains eux-mêmefc dans leurs assemblées,
parce qu’on les apostrophoit.en disant Cul-
rites , ou Seigneurs. Le 5 ir, ou O-Sir des Egyptiens,
nom donné au Soleil Osiris,nous paroitêtre absolument
l’épithète de Seigneur, que la Div -ité suprême
, le Soleil et le Nil reçurent de leurs adorateurs:
il n’est guère de peuples qui n’ait donné ce
titre à la Divinité , dans les différentes langues.
(x x ) L ’histoire de cette tête flottante ressemble
assez à celle du malheureux Orphée (4) , qui fut
portée long-temps sur les flots avec sa L y re , jusque»
dans i’Ile de Lesbos. La Ly re et Orphée furent
placés dans le C ie l, dans la constellation à’Ingeni-
culus et de la Lyre : cet higtniculus s’appelle aussi
Thamyr ou. Thamyris , dont le nom approche fort
de celui de Thamu{y dont nous parlerons bientôt.
(yy) Le commerce de Cyniras avec sa fille ressemble
assez à Celui de Mycerinus , dont la njje
fut ensevelie dans un cercueil représentant un Boeuf,
ou le signe céleste , qui est affecté à Vénus ; et sur
lequel on avoit peint en or le disque du Soleil , ou
Adonis. Les Prêtresses de Vénus prirent le nom
de Ktvvça.Ia.1 , suivant Hésychius ; nom emprunté
de celui de Cyniras lui-même, filsàl Apollon et de
Pkarnace, de Pharnuce, dont le nom fut fameux
en Arménie;
Adonis avoit un temple ancien avec Vénus
à Amathonte , en Chypre ; là étoit suspendu le fameux
collier qui fut donné originairement à Harmonie,
et que l’on appela ensuite le collier d e là
fameuse Eryphile (5).
(a) Aussi l’épithète d’Adonis ~est-elle donnée ail
Soleil, ou à Osiris , grande Divinité des Egyptiens.
Amathus civrias AEgypti antiquissima, in quâ-
colebatur Adonis Oseris. ( Stepü. de urbib. ) . 4
(b) On trouve dans Clément d’Alex. ( Protrept.
p. 10. Ainob. 1. 5. Firm. p. 7 ) certaines pratiques
religieuses du culte de Vénus , amante de
Cyniras. On présentoit aux Initiés du sel , et le
Phallus, symbole de son origine et de ses goûts;
et on lui offroit une pièce d’argent , comme un
amant offre à son amante le prix de ses faveurs.
(c) Porphyre. , dans Eusèbe ( 1. 3 , C. 11 ,
p. 1 10 ) , prétend que les fables d’Atys et d’Adonis,
comme celie de Cérès et de Piosevpine , étoient
liées à l’Agriculture ; qu’Atys peignoit l’état de
la nature en puberté , au Printemps ; .et Adonis
la maturité des fruits à la fin de l’Eté. Je crois ,
comme lu i, que ces têtes étoient liées à la nature et
(4) Géorgie. I. 4 , v. 507.
ly) Paus. Boiot. e. j-, p. $i|.
)
à la végétation , dont le Soleil est l’ame. Mais je
n’admets pas la distinction des époques; elles étoient
les mêmes , ét l’objet n’étoit nullement .différent ;
il n’y avoit-de différence que dans les noms et dans
le cérémonial.
\d) La joie de ces fêtes dégénéra dans la suite
à Rome , en licence (1) , comme toutes les cérémonies
religieuses ont toujours fini , d’après ce
que nous avons vu dans les mystères de la bonne
Déesse , de Cotyto , et comme nous le verrons dans
les fêtes de Bacchus, de Cybèle etc. Celles de
Vénus .et de son amant ne devoierit pas moins
prêter au libertinage.. Ces fêtes, dès l’origine, avoient
été licencieuses en Orient, si on en juge par l’usage
des Assyriens , qui prostituèrent leurs fenmes dans
le temple de la Déesse de la génération , pour se
rendre cette Déesse favorable. Au moins Hérodote
atteste cet usage ; et le génie imitatif dès anciens
, qui s’ étudioient à copier la nature , les
moeurs et les actions des Dieux \ dans leur cérémonial,
nous fait croire que les amours de Vénus
èt d’Adonis purent introduire un libertinage re-
iig ieux, le plus dangereux de tous , puisqu’il est
consacré par la religion , qui souvent métamorphose
les vices et les crimes en vertus ( 2 ).
(«) Ce qui pourroit faire, croire qu’il y a eu
transposition, c’est que Mars,qui préside au signe du
Belier , et qui a donné son nom au mois, pendant
lequel le Soleil parcourt Arics , avoit un nom an-
cieh , assez semblable à Thamuz , chez les Macédoniens.
11 s’appeloit ThaumU[ ou ©a./xof, suivant
Hésychius. On pourroit soupçonner que
Thamuz, ou le quatrième mois répondoit au premier
des signes, en plaçant Nisan , non à l’Equinoxe de
Printemps , où. il ne fut pas toujours , mais au Solstice
d’Hiver, époque à laquelle commençoit autre*
fois l’année. Il répondroit alors au fameux Agneau des
Chrétiens, véritable Adonis, qui meurt et ressuscite.
* (ƒ) Voyez Lucien, de üeâ Syriâ, p. 881 , sur
l’art merveilleux des Prêtres et sur les profits im-
. menses, qu’ils tiroient de leur charlatanisme,
ffîf) On remarque, dans le passage d’Ezéchiel,
que les tem p le so h l’on adoroitThamuz, étoient
remplis d’xnaages et de peintures (3 ) , comme le
Labyrinthe d’E gypte, .qui, comme nous le faisons
voir aiileu:S, n’étoit qu’un monument du Sabisine,
rempli ( 4 ) de figures dés constellations, et
d’autres images symboliques des animaux célestes.
L e Labyrinthe étoit véritablement le temple du
Sole il, Adonis , Osiris ecc. Aussi le Prophète
nous montre-t-il dans l’intérieur de ce. temple du
Seigneur, oh l’on pleuroit Thamuz, des hommes ,
dont le visage regardoit l’Orient, et qui adoroient
le Soleil levant. Selden a bien apperçu ( 5 ), que
ces images representoient la milice céleste , c’est-
(1) Ovid. de Art. amand. 1 i , v, 7$,
(2) flerod. 1, 1 , c, 106.
(3) Ezéchiel, c. 8 , v. 10, etc."
(4) Hieronynv Comment.
(5 ) Selden. Syrie. 2 , c. u.
à-dire, le S ole il, la Lun.e, les Planètes, les signes
et les constellations.
(A) On appeloit l’entrée du Soleil au signe du
Cantfft Thecupha T h a m u révolution de Thamuz
©u. période de Thamuz ; c’est ainsi que les Egyptiens
appeloient période Sothiaque , celle qui par-
toit du même Solstice , au lever de l ’Etoile * Sinus
ou Sothis, <
(z) Philastrius (6) nomme l’Adonis Assyrien Thor
mur , et non Thamu{ ; ce qui rapproche encor«
plus les noms. Mais comme ce nom de Thamur ■
ou Thamu{ désignoit aussi Mars , Planète(7) , qu’on
appeloit indistinctement Planète d’Hercule et Planète
de Mars? ilapuarriver qne ce nom de Thamur
ait été donné à Hercule , parce que c’étoit
celui de Mars , ou de la Planète qui lui étoit
consacrée. Quelques Rabbins(8) ont prétendu, que
Thamu^ étoit un certain animal,qui avoit beaucoup
de rapport avec le Singe ou avec le Cynocéphale ,
qui étoit Femblême de l’Equinoxe chez les Egyptiens.
Nous ne statuerons rien sur cette opinion , parce
que les Rabbins eux-mêmes ne sont pas assez
d’accord sur la nature de l’animal sacré, Thamu^.
Philastrius, sur l’autorité duquel cependant nous
ne croyons pas qu’on doive beaucoup compter,
prétend que ce Thamnu^ étoit le fameux Pharaon,
qui régnoit en Egypte , du temps de Moïse. Je
ne vois pas , comment Adonis , Thamuz et
Pharaon , pourroient se ressembler.
(1k) Les Egyptiens et les Grecs, dit Pausanias, s’accordent,
en beaucoup de choses, sur tout ce qui concerne
Ëacchus.
(/) Suivant Strabon (9), Sabazius,l*un des noms de
Bâcchus ; est le nom d’un lieu de Phrygie, qui
signifie en quelque sorte le champ -de la Mère. Les
Athéniens, suivant le même auteur (10), ont porté
le goût des modes étrangères, jusques dans le
culte des Dieux, et ils ©nt adopté beaucoup de
rits étrangers , au point qu’on les a plaisantés sur
les théâtres. Demosthène parle des cérémonies
Phrygiennes dans cet endroit de sa harangue, oh
il fait un crime à la mère d’Eschine, et à Eschine
lui - même , des sacrifices qu’il faisoit souvent
avec e lle , en dansant et criant ensemble : Evo'è
Sabo 'è , Hyes , A tte s, et Attès , Hyès. Ge scïht en
effet , continue Strabon , les rits des fêtes Sa-
baziennes et de celles de la Grande mère , ou de
la Cybèle Phrygienne.
Je remarque une grande ressemblance entre
le nom à'Attès, et celui d’Attis ou A ty s , amant
de Cybèle, qu’on inyoquoit dans les fêtes lugubres ,
où l’on pleuroit sa mort. Nous en parlerons bientôt.
{m; Le nom d’Attis que l’on prononçoit avec
Yes , nom de Bacchus , me semble être le' même
que celui d’Attis , venant d’Atta , père, en Phry-
(6) Seld. ibid. p. 33t.
(7) Hésych. in voce ©etvpof.
. (8)(9) SDtirattb. . S1a.n 1 P0.agini, 316*.
(10) Ibid.