R E L I G Sa I 0 ; N Ü N i V E Ê S E L L E.
Gçèce et de, I3 Phrygiç , , sur les -ins-
trumeris- employés'dans, les Orgies et
dans lè'3 mystères',de la mère dés Dieux,
sur lès rapports de ressemblance, qui
se trouvent entre cës diffërëris mystères
de l’ acclius et de Rliëa, et sur-tout sur
F antiquité du culte Piirygien, dont nous
pepsohi que les mystères de Bacchus ou
de Jupiter-Sabaziusef ceux de Cybèle et
d’Atys ns sont qu’une branche, transplantée
en Grèce. Nous ne croyons avoir
rien de mieux à faire , que d’y renvoyer
le Lecteur.
Revenons aux autres traditions sur
AtyS~ et sur Cybèîe/L’Empëréur Julien ,
qui a bru devoir rapporter à la mjs|î-
cite eîf vjogüë dans son siècle, et'aux
principes des Eclectiques, toute la Théologie
ancienne , a fait un discours en
hèmneuf dé Cybèle^ou de la .tpéré dés
Dieux, ‘ et d’Atys, dans lequel nous
txouybiïs; des details assez curieux , et
' ùi'S'appliquent à la théorie secrète
es mystères , et dès opinions religieuses
Sur l’originé'dé nos âmes et sur leur
retour vers lé principe lumineux , d’où
elles Sont émanées.
- Cet Empereur Ehilosophe ( 1 ) ne parle
qü’avec z uné religieuse circonspectidn.
des mystères d’Atys et dé Cybèlè, et des
aventures allégoriques'clé ces deux Divinités,
sur lesquelles , dit-il , il n’est
pas permis de s’expliquer claire-ineiit
et dont lés 'rits 'religieux' e,t les 'pratiques
dé“ chasteté ont un but secret , qu'un
Voilé' sacré doit ‘couvrir. Julien fait,
comme'tous les autres Auteurs , remonter
l’origine de ces mystères'aux plus
anciens Phrygiens ,. à ce Peuple , qui ,
suivant Hérodote , Se vaiïtoit ’ d’être
le plus ancien'Peuple du monde. G’ést
d’eux, dit JuKéiï(HHque les Athéniens
ont emprunté ce 'culte , ayant eu à 'sè
repentir du refus, qu’ils en avoient d’abord
fait, et dn ridicule qu’ils avoient
vouln jeter sur ces augustes cérémonies.
Car on faisoit aux Athéniens y à l’égard
(1) Julian Orat. 5 , p. *97.
Ja) Ibid. p. 298.
d’Atyp et de son culte,le même-reproche,
que Lucien (3) fait aux Peuples voisins
de l’Euphrate , relativement à la même
Divinité ; le même qu’on faisoit à Lycurgue
le Thrace, à l’égard de Bacchus
savoir, de s’être d’abord opposé à
l’établissement de .ce culte nouveau , et
d’avoir repoussé, et injurié, Gallus , qui
cherclioit à introduire parmi eux le
culte de Cybèle , qu’.ils traitèrent mal-
à-propos de Divinité étrangère. Car, dit
Julien ( 4 ) » ds ignoroient que.cet'e
Divinité étoit la même, que celles, qu’ils
honoroient déjà sous les noms de Déô ,
(c) de Cérès et de Rhéa-De même qu’on
enseignoit, que ceux qui avoient rejeté
le culte de Bacchus, en furent punis j
de même que ceux , qui rejettent celui
du nouveau Bacchus - Christ l’ont
été , dit-on, souvent aussi : de même
ori enseignoit aux dévots de Cybèle,
que les Athéniens avoient été punis
de leur incrédulité , et du refus injurieux
, qu’ils avoient fait d’admettre les
mystères Ae la Déesse. Celle-ci s’en
vengea sur eux ; et ils consultèrent
Apollon , qui leur conseilla de s’en
venger , comme il avoit conseillé autrefois
aux Phrygiens d’appaiser les mânes
d’Atys , et ü honorer Cybèle. En conséquence
, ils lui élevèrent un temple,
sous le nom de Métroum , qui devint le
dépôt des archivés publiques (<-/). Ce
culte passa ensuite chez les Romains.,
durant la seconde guerre Punique. Tout
le rnônde connoît la fameuse députation
qu’envoyèrent les Romains vers Attalus,
en Plirygie, pour obtenir de lui la ÿatue
de la Déesse de Pessinunte ou de Cybèle,
et le’ trait miraculeux de la Vestale
Claudia , qui , à l’aide de sa seule
ceinture, - fit avancer le vaisseau qui
portoit le- dépôt précieux, et que les
plus fortes machines ne pourvoient faire
mouvoir : elle prouva par-là sa virginité,
sur laquelle on avoit élevé des doutes.
Julien rappelle-ce trait de l’Histoire,
(3) De Deâ Syr. p. ?3y,
M J uliôA, p. 2 J S.
R E L ï G I 6 N Ü S I V E R 9 E J. L F.
plus détaillé encore dans d'autres-Auteurs,
1 tels que Tite-Live, Ovide , Héro-
riien, etc. ( x ) 1 Nous y renvoyoris' le
Lecteur.
Les Romains , dit Julieii (2) , apprirent
par- cé miracle y que-le trésor que
portdit ce vaisseau n’étdit point un ouvrage
humain ; -que; Cette statué n’étoit'
point une pierre brute ,o rnais quVllei
étoit animée du souffle de là Divinité7
même ( e). En effet, cette statue 'étoit
une espèce de Talisman , qui ; comme
les boucliers de Numa , passoit t pour-
être tombée du Ciel ( 3 ) ;- car chaque
Peuple a eu sa sainte Ampoule-, y ou
quelque chose d’équivalent. Transportée
dans la suite à Rome , on la promen’oit
en grande pompe dans la fête de la mère
des Dieux , qui se célébroit au mois-d’a-
vrii,et dont nous avons paflé plus haut (4)i’
Nous né .'suivrons: pas Julien, dans les
explications.y qu’il nous donne de ces
mystères , : où il a tout rapporté-au-
système des Eclectiques , et dosa théorie;
des formés imprimées à la matière 51
théorie ingénieuse ,- dont l’application
peut »ici avoir lieu.p riimtfou nqne'mBosD
ne perde ppint de vue , qne l’élérnertt
du feu, dont le Soleil est le princîipab
foyer , est l’agent de la Nature , qui organise
la matière végétative'; par l’application
des formes immuables y qui diversifient
laàeène brillante où la Nature
ici-bas a placé llibmme. Il est le principe
iiactif des générations du mon de
sublunaire pqelui qui exerce son énergie
sur la matière terrestre,et qui reçoit Pim*-
pression des formes qui organisent les
plantes , et constituent le système de
la végétation universelle!
Nous' nous bornerons ici à recueillir
les traditions, qu’il a conservées dans cet
Ouvrage sur Atys., qu’il appelle le Dieu
fécond ( 5 ) par excellence (y,)., Il raconta,
que ce jeune homme, aussitôt
Çi) Tit. Liv, Décati. Ovid. Fart. 1, 4 , t.
*00. Herod, 1. t , p. 19.
(a) Julian, ibid. p. 301.
(j) Herod. 1. 1, p. #9.
G) Ovid. Fart. B 4.
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après<s'a ndiséance1, fut exp’ofé sur JrS»'
bords du fleuve GalluS’;' -où il fut 'nourrir
Ainsi la DéêSsé'Cybèle sa mère l’àvoit
été sur les sommets du mont Din-1
dyme. Rien de-plus-Commun que ces
expositions daijS les Contes Orientaqx.
PCrsëe., Moïsey Bacchus,; etc. ont été
exposés, Cetteufiction seirypit spuyent a;i
mcnve-iJilejjx. ;4es t anciens Romans , -.et,
quelquefois-ià;Jeur dénOiuement., Atys
fut iélevé sur les bords de ; ce ;fleuve,
jusqu’à l’âge de puberté , où la,-mère,
des Dieux le- trouva si beau, qu’yîlle.en-
devint* amoureuse., E a Déesgçi,, popr
preuve de sa tendresse décors ,1a tétQ
clet .ton amant d’un--bonnet, sepié djé-
toilés- Julien conjecture, avec beaucoup
de raison-j que ce bonnet semé d’étoileg
désigne lp : Çiçl : il va même plus loin.
il-:,prétend que le fleuve Gpllus n’est
qu'une, allégorie, relative à, la voie de
lait,-, ' Ceci entroit . dapy . la
théorie: mystique-des .Anciens,;, sur la,
route des t aines. Si sa -conjecture est
vraie, *<sela confirmé .les ..rapports que,
BQ'Bsrtxos-s.'cru. appptçeyfjir, çntre, Atys
QMîiyqsmun d-^s- illiéjBiçisn^., autiemejnt,
Bsfiulape -, et la conslehstion de çe( aioxp,
on le Serpentaire ^ près- <li>(|uci cette
belle Lunérdu. Printemps; étyrip toujours
pleine. Le-jeune Atys,,suivap,tde goût,
qu’il avoit pour la.dapse , s’attacha ;ujx
Nymphes, et eut .commerce avep itne
d'entr’ellesy dans ; la; grotte 4® laquelle
il-descendit; Un des Cprybantes, que la.
Déesse ,Uybèle lui javoit .donné, pour
gardien , engagea,, un lion 1 ropx (-. 0 )
à découvrir cette. infidélité- à sa. mère,,
qui avoit exigé de son fils un amour exclusif.
Le mmheuyeux Atys,fut forcé de
se mutiler p,dans les accès du délire, qui
s/étoit emparé,de son,ame,par-unje suite,
de son amour malheureux (7).
Cette, aventure tragique d’Àtys
(8) y étoit ,1’objet i des représentais)
Jul. Orat. ç , p. 309,
(S) Ibid, p- g rj- f , . | ■ ,
(7) Ibid. .p. .314-
Ibid, p- 315.
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