rivant en Grèce, fut d’aller consulter
l ’oracle de Delphes ( r )., qui lui apprend
. que le boeuf, qui a enlevé sa
soeur , n’est pas un animal terrestre ;
que c’est le Taureau de l'Olympe ( 2 ) ;
qu’inutilement il le chercheroit sur
la terre. En conséquence il l’exhfirte
à renoncera ses recherches , et S l’espoir
de satisfaire aux désirs de son
père. Il l’invite à se fixer dans une
terre étrangère,et à bâtir une ville, ( 3 ) ;
qui portera le ,nom de la Thèmes d’Egypte
sa patrie. Il lui dit, que le lieu
où il verra une vache divine se reposer
de fatigue y ;sera lé lieu où il doit
former cet établissement-(4 ). Cadmus,
docile aux ordres du Dieu, sort du
temple , et apperqoit aussi tôt une vache,
qui devient son guide. Il arrive
sur ses traces , dans les lieux où O* ion
périt piqué par la morsure du Scorpion
(ï m Là ; s'arrêta la vache , qui
devôit se reposer au lien destiné pour
la ville nouvelle, qu’avoit ordre de»
IjâÉir Cadmus (6 ). On voit ici une allusion
manifeste au coucher du Taureau
, toujours accompagné de celui d O-
rion, placé au-dessous de lui, plus au
midi , an moment où monte à l ’orient
le Scorpion , sur lequel est placé Cad-
inus , ou le Serpentaire, et avec lequel
il se lève à l’entrée de la nuit (/a). Voilà
le phénomène céleste, que le poëte a exprimé
dans cette fiction. Cadmus, ou le
Serpentaire se prépare à immoler cette
vache ( 7 ). Il s’apperçoit qu’il manque
d’eau pour le sacrifice. Ii va pour en
chercher â là fontaine Dircée, qu’il
trouvedéfendue par un énorme serpent
fils de Mais. Cecitst une allusion au Ser-
(») v. 290.
(2 ) v. 297.
( 3) v- 3n5- < 0 v. 31-'6-
(5) v. 330. »
W v. 349.
C7) v. 351.
(8) Tbeou, 113.
(y ) Non nus, 360.
Cio) v: 390.
OOflyg-i-s- a'.i
U S L E S C U L T E S ,
pent du pôle , qui monte avec Cadmus
et avec le Scorpion, domicile de Mats.s
Théon ( 8 ) , en effet,.dit que le, Dragon
du pôle est le même que . celui,
que tua Cadmus. Le monstre dévore
plusieurs des compagnons de Cadmus,,
dont JNonnus décrit la mort malheu-i
reuse ( 9,). Minerve àqmiie de son,
égide (10), ou 1 la Divinité,: qui avoit,
attaché au pôle ce terrible,dragon , sui-,
vant Hygin (11), vient au' secours ,de.
Cadmus et de son armée. Elle rappelle
à Cadmus son tiiomphe sur le > géant
Typhée , et sur les géans aux pieds
de serpent. Elle lui. demande s il:
a peur aujourd’hui d’un serpent,,
seul .et unique (12). Elle lui ordonne
de tuer celui - ci , d’en semer les
dents (l3) , et de tuer aussi - tôt les
géans , qui paîtront des sillons ou. il
les aura semées. L ’ordre de la Deesse,
est exécuté ( 14)- Cadmus tue le dragon,
et en sème les clents ( 16). Des géans.
sortent bien-tôt des sillons, et parois-^
sent tout armés (16 . Cadmus les inois-
sonne (17), et eux - mêmes s’entre-,
tuent (18).
'C H A K t* CINQUIÈME.
A la suite de c e t t e victoire, Cadmns
fait un sacrifice, dans lequel il immole
la vache (19) qui lui avoit servi de
guide. Il jette ensuite les londoniens de
la ville de Thèbes (2.0), qui retrace en per
tit(2i)l’harmonienniverselle du Mondes
Nous avons déjà vu Osiris (22), le BaG-
chus Egyptien , fonder également en
Egypte une villeappellée Thèbes, dans
laquelle il élève un magnifique lenpsple
à Ammon son père, qui étoit aussi,
12) 395'
13) v. 400. ,
(14) v. 410.
(15 ) 455- 3 ... .. I ,
(16) v. 428, , , ^
0 7 ) v - 44*» • -3
(18) v. 460*
(19) L- 5- v* 5- .o-
(20) v. jo .
(* 1 ) V' 87.
(22) Ci-deffus chap. »
pèfe
père do Bacchus (/m). Aussi d’autres
auteurs attribuent à Bacchus la construction
de ce mêihe temple. On se rappelle
également que, dans la fable d’Her-
cule , on fait bâtir Thèbes par ce Hé-
I ros •( 1 ) , après qu’il eut défait le tyran
; Busiris , q u i, comme Orion , poursui-
voit les Pléiades. Ceci est une nouvelle
! coïncidence entre toutes ces anciennes
' fictions, et entre leurs rapports avec la
partie du ciel qui répond au Bélier , au
Taureau , à Orion , et aux Pléiades ;
c’est-à-dire, à l ’ancien point équinoxial
de printemps, que fixoit Cadmus, ou le
Serpentaire, par son lever du soir. Nous
ne pouvons trop faire remarquer tous
ces rapprochemens. Afin que nous ne
puissions pas nous méprendre sur les
rapports que le système du Monde, l’ordre,
et l’harmonie de la Nature rétablie
par Cadmus, désignée ici par ses nôces
avec Harmonie , ont avec la fondation
de la nouvelle ville , le poëte nous en
décrit le plan ; et il n’est pas difficile de'
voir qu’il est tout entier calqué sur l ’ordre
du monde ( 2 ). Cadmus la bâtit de
forme circulaire (3), telle que celle qu’a
la sphère. Des rues la traversent dans le
sens des quatre coins du c ie l, et aboutissent
aux quatre points Nord , Midi ,
Orient, et Occident. Elle a sept grandes
portes , dont le but , dit le poëte,
est de retracer les sept sphères célestes.
Chacune de ces portes étoit consacrée à
une Planète , ou à une des sept sphè-
res ( 4 )• La première porte étoit celle
de la Lune (722) ; la seconde , celle de
Mercure;-la troisième, celle de -Vénus
; la quatrième , ou la porte du milieu
, étoit la porte du Soleil ; la cinquième
, celle de Mars; la sixième,
celle de Jupiter ; et la dernière ( 5 ) ,
celle de Saturne. Ainsi la porte du Soleil
étoit à la quarte de l’harmonie universelle
, place que Martianus Capella
lui assigne, dans son superbe Hymne au
Soleil. Cette distribution de la ville bâtie
sur le lieu même où se reposa la
vache divine , emblème de l ’animal
céleste , et de la forme d’Io, qui fixoit
autrefois le printemps , et le point équinoxial
, ou le point de départ de toutes
les sphères célestes , renferme trop de
rapports avec l ’harmonie du Monde ,
pour qu’il puisse rester aucun doute sur
le but mystérieux de cet'te allégorie
consacrée dans un poëme solaire.
Tel étoit le plan ( 6 ) , dit le poëte,
de cette ville sçiinte (02J , à qui Cadmus
donna le nom de la Thèbes d’Egypte
, et dans laquelle il retraça les
images variées de l’Olympe , avec qui
elle sem bloit rivaliser. A la suite de
la description de l ’harmonie, on du
système harmonique du Monde , rétabli
au printemps, et désigné mystérieusement
sous l’emblème de la ville
sainte, dont Cadmus jette les fonde-
mens, au moment où il va s'unir à la
belle Harmonie, fille de Mars et de
Vénus, le poëte nous peint les Muses
( 7 ) , qui célèbrent par leurs concerts
et leurs danses cet heureux hy-
ménée. Vénus prépare le lit nuptial ,
et Mars désarmé danse à cette agréable
fête ( 8 j. Apollon Isménien , avec
sa lyre aux sept cordes, vient à cette
nôce, accompagné des neuf Muses. La
Victoire est aussi de la fête, et pour
célébrer le triomphe de Cadmus, elle
entonne les chans d’Hyménée ( 9 ). Thèbes
est alors le séjour de la cour céleste, «
qui vient y donner des fêtes,
Cependant(io),le Dragon du pôle (pd),
voisin de l’Ourse , montoit sur l’horizon
avec la nuit, et présageoit à Cadmus,
ce qui devoit lui arriver un jour
( i ) Ci-deflus, c. 1,
ü v- 54.
Ù ) v. 64.
(4) V. 68.
(5) v. 84.
Relig. Univ. Tome II.
(6) v. 85.
(7) v- 88.
0 0 V- 94-
(9) v. lo i.
(10) V. 22*'»