3o
. Cérès avoit un Temple près du port
de Phalère (1). g|j
i On en trouToit aussi un à l’entrée
d’Athènes, près de l’édiiioe destiné aux
préparations des fêtes pompeuses qui
$e célébraient , soit tous les ans, soit
après un intervalle de plusieurs années.
On y yoyoit la statue de la Déesse , celle
de sa fille > et celle du jeune Iacchus ,
qui tenoit; en main son flambeau.
Près de ce Temple on retrouve encore
le, Neptune-Cavalier , qui perce d’un
Javelot le Géant Polybôte. Ce Cavalier
pourrait bien être Persée. Près de la
porte du Céramique , d’où partoit Iac-
chus pour se rendre à Eleusis , où on le
portoit, on trouvoit le fameux compagnon
de Cérès, Mercure , qui prési-
doit au Gymnase y et une chapelle de
Bacçhus, qui présidoit au chant j(a).
Ce Céramique tirait son' nom d’un fils
de Bacchus et d’Ariadae.
i Au-dessus de la superbe fontaine que
Pisistrate fit orner à Athènes , s’élevoit
«n Temple de Cérès et de Proserpine
(3) , et la statue' de Triptolême, fils du
Cocher céleste- ou de Trochilus ; d’au-
tles le faisoieiit fils delà Terre et de l’Océan
j d’autres d’Illythius : il étoit
frère de Jasion (4). Pausanias n’ose
noüs donner des détails sur ce Temple
de Cérès à Athènes , appelé Eleusiqium ,
qu’il a été averti en songe de n’en
rien faire 5 ilnenous-dit que^ce quion
^çqtdire aux profanes. Il rious apprend,
qu’wn v&yoit un boeuf de bronze devant
la porte du Temple , où étoit la statue
-du fils du Cocher céleste , autrement du
célèbre, Triptolême , .fils de. Troçhilus.
polis dit encore , qu’on .’ y, voyoit
Temple de Vulcain , et que ceux qui
savent la manière dont est né le Cocher
- céleste , ou Eriçtitonius, ne doivent pas
être. -surpris de ; trouver , Vuleajn à côté
de Minerve. Ce mot échappé à Pausa-
( l) Ibid. p. i . . .
(a) Aristoph. Schol. in Ranis. Meursius, c. 27.
(3) Pausan. Attic. p. 13,
(4) Hygir.. Fab. 270.
nias , nous rappelle au Cocher céleste,
Erichtonius placé sur le B oeuf et sur les
Pléiades, Au reste ce Triptolême, s’il est
commele dit Hygin (5) , le premier des
Gémeaux , il n’est point surprenant que
le Boeuf céleste, qu’il suit dans les deux,
soit devant son Temple, et qu’on le fasse
fils du Cocher, à la suite duquel il se
lève immédiatement. Ce Trochile, père
de Triptolême, étoit, dans les fables
Argiennes , fils d’Io , la plus ancienne
des Prêtresses d’Argos. Les fables du
fils d’Io et du Cocher , ou de Phaëton ,
sont liées ensemble dans Ovide, comme
cés astres le sont dans les deux.
Près de-là nous retrouvons la fameuse
Venus-Uranie, qui a son siège au Taureau
céleste , et que nous avons déjà
vue plusieurs fois accompagner Illythie
ou la Chèvre (4). Aussi la tradition por-
tqit-elle , que c’etoit Egée , nom tiré de
Gelui de la Chèvre en Grec , qui avoit
établi son culte à Athènes. C’est la fameuse
Mylitta des Assyriens, qui, suivant
Pausanias , furent les premiers adorateurs
de cette Vénus céleste. Son culte
passa de chez eux en Chypre et en
Phénicie, à Paphos et à Ascalon. Les
insulaires de l ’île; de Cythère , à l’extrémité
du Péloponèse , te reçurent des
Phéniciens. Egée , Roi d’Athènes ,
dit-on , l'emprunta de,lit.
Sérapis avoit obtenu,aussi, un Temple
à Athènes ,(7) , près duquel 011 voyoit
■ celui de la iapieuse Illythie, .que l’on
disoit être venue des Contrées Hy-
perboréennes au secours de Latone,
lorsqu’elle accoucha d’Apollon et de
Diane , à Délos. La Chèvre , placée
au nord du Zodiaque , occupe aussi
des-,régions Hyperboréennes. Les. 'habi-
ians de Délos prétendoient, que c’étolt
chez eux que les autres peuples (ee)
avoient pris le nom d’Illythie, à laquelle
ces insulaires sacrifioient, et en honneur
(3) Hygin. I, 2, c. 23.
(6) Pau6an. Attic. p. 14.
(7) Paus. Attic. p. 14.
de laquelle ils chantoient l’hymne d’O-
lenus. LesCrétois la revendiquoient ; ils
lafaisoient naîtreprèsd’Amnise, dans le
territoire de Gnosse, et ils la faisoien t fille
de Junon. Mais les Athéniens étoientles
seuls, qui couvraient sa statue d'un voile
quitoinboit jusqu’à l'extrémité despieds.
La plus anoienne de ses statues avoit,
dit-on, été apportée à Athènes par Ere-
Sychton , frère des trois soeurs Aglaure ,
Pandore et Ersê , chargées d’élever lé
Cocher Erichtonius (x).
On y trouvoit aussi Vénus-Uranie ,
qu’on regardoit comme la plus ancienne
des Parques. Nous avons déjà vu Fe-
promene , ou la' Fatalité , sous le nom
de Tÿché , i accompagner Illythie et
Vénus-Uranie. On faisoit naître d’elle
les plus anciennes Parques , avec Pan
Dieu des Pasteurs (2).
Près du Temple d’Esculape, en gagnant
vers la citadelle , on trouvoit le
Temple de Thémis (3) , Cérès ou la
Vierge céleste y et devant ce Temple,
le tombeau du Cocher, Hippoly te, fils de
Thésée , qui se lève au coucher du Serpentaire
, appelé Thesée par Théon ;
par conséquent encore, notre Esculape,
Pluton, Sérapis , etc.,
Ceux deTrézène montraient le tombeau
d’Hippolyte;mais on trouvoit aussiàTré-
zèneThémisadorée, sousle nomdeCérès
Législatrice, et le culte du Cocher céleste,
connu sous le nom d’Hippolyte (4).
Thémis avoit également son Temple â
Epidaure, dont la grande Divinité étoit
Esculape. On voit par-là, comment le
culte de l’Argolide se lie à celui de l’Afrique
, qui n’en est séparée que par le
golfe d’Argos.
L’amante d’Hippolyte , et son ennemie
cruelle , Phèdre , révérait sur-tout
Vénus-Epitrage , ou Pandêmon , qui
n’étoit que la Vénus-Uranie placée au
(1) Ibid. p. 3.
{jf Natal. Com. p. 204.
(3) Paus. Atticis, p. 19.
:(4) Pausan. Corinth. 70. ,
, 41)) Ibid. p. 10.
Taureau , près de la Chèvre et des Che-
vreaux.
Gérès-Chloë, ou Verdoyante , avoit
anciennement sa statue à côté de celle
de la Terre-Nourrice (5).
Dans quelques petits bourgs de l’At-
tique , elle étoit honorée , avec sa fille ,
sous le nom de Législatrice ou de Thes-
mophore (6). Tel etoit son titre chez les
Alimusiens et les Prospaltiens , habi-
tans de ces petites bourgades. Ceux de
Phlie invoquoient Cérès, sous le nom
d’Anêsidore , et Proserpine , sous celui
de première - née ( Protogonâ ) : son
culte s"y trouvoit uni à celui des Déesses
redoutables.
Il y avoit près de Céphise (7) un autel
duZephyre, avec un Temple de Cérès et
de Proserpine. C’étoit en ce lieu que la
fable rapportoit que Cérès. fut reçue
dans la maison de Phytale, ou du Planteur,
qu’elle récompensa en lui donnant
la plantation du figuier.
Au-delà du fleuve Céphise étoit un
Autel ancien de Jupiter Melichius {ff) ,
celui qui avoit sa statue près des bords
du fleuve Melichi à Patras, et dont
la statue étoit une Pyramide (8 ). .On
y voyoit la statue ; du jeune enfant
des Mystères , Iacchus , et près de-là
une petite chapelle du Héros Cyamite.
Ici Pausanias reprend son ton mystérieux.!,
à l’occasion de la fève qui donna
son nom à ce Héros ; et il ajoute , que
ceux qui sont initiés aux Mystères d’Eleusis
etd’Orphée doivent l’entendre(9).
On y trouvoit aussi le Temple, des
Déesses Cérès et Proserpine et leurs statues
: c’étoit tout près de-là qu’on rencon*
trait les ruisseaux sacrés ou Rèiteç
consacrés à Cérès et à sa fiile (1 o), et dont
les poissons ne peuvent être pris que par
les Prêtres. I Ces ruisseaux fixoient les
(6) Ibid. p. .30.
J7) Ibid. p. 35. '
(8) Pausan. Corînith. p. 32.
9) Pausan. Attic. p. 35-
10) Ibid, p- 36.