l ’apparition d’Oannès , un des Anne-
dotes, qui sortoit de la mer Rouge.
Abydène place un second Annedote,
deux cents soixante-cinq ans après celui
là, et enfin sous Daonüs, l ’apparition
du troisième jlnnedote , qui
nvoit la même forme que les premiers,
c ’est-à dire , un corps moitié homme,
moitié poisson; et qui, comme eux,
sortoit delà mer Rouge : enfin, sous
Evederoscus, il place encore un Annedote,
appellé Odacon. Ces génies développèrent
, dans les plus grands détails,
les préceptes généraux qu’avoit donnés
O an; è-,
Helludius , cité par Photius ( i ),
parle d’un certain Génie monstrueux,
nommé Oen, qui paroissoit sur les
bords de la mer.Rouge, et dont les
pieds , les mains , et la tête étoient
de l’homme, et le reste du corps
d’un poisson. Il avoit, comme le Mercure
Egyptien , enseigné l ’Astronomie
et la lit érature.
Toutes ces fictions sacerdotales ont
pour objet le mqme astre, le Poisson
céleste, qui sortoit des eaux de la
mer Ronge, et amenoit les deux S «ls-
tîces, celui d’été par son lever et son
coucher du soir, et celui d’hiver par
son lever, soit Héliaque, soit Cosmique
, et qui étoît toujours lié dans
ses fonctions avec le Mercure Anubis à
tête de chien. J’ignore si * le nom
d’Oen et d’Oanès étoit celui d’un poisson
, ou une dénomination générale,
donnée au génie lumineux, Oen, qui
présidoit au retour des saisons. Il est
au moins certain , que l’on parle de
quatre Oannès, auxquels on donnoit
le nom d’Annedoies, et qui parois-
soient aux changements de la révolution
annuelle; c’est-à dire des saisons
, ou changemens tropiques ,
comme les appellent les anciens (2).
On retrouve par - tout des traditions
sur les quatre Génies équinoxiaux et
(i)Phot. codex 279. p. 1594^
CO-MaiiUn. 5. v. 621
solstitiaux, dans les formes dès quatre
Evangélistes , dans les quatre as.
très de la théologie des Perses , char,
gés de présider aux quatres points
cardinaux de la Sphère; dans les quatre
fils d’Uranns , célébrés dans la
Cosmogonie de Sanchoniaton, et dans
les quatre étoiles qu’Iao , chez les
Chinois, indique à ses Astronomes,
comme les quatre signes des quatre
saisons, qu’il les charge d’observer,
Cl ément d’Alexandrie fait mention
pareillement de quatre animaux sacrés,
dont les types sont au nombre des
constellations, et qui, suivant lui,
désignoient les équinoxes et les Solstices.
Job parle aussi de quatre astres
, qui président aux divers points
du c ie l, et aux différentes saisons.
Il peut en avoir été de même des
quatre Annedotes, ou Génies, connus
Sous le nom d’Oannès chez les Chal-
déens [pj), et qu’on dit avoir marqué les
époques des changemens dans les révolutions
du tems. Le Poisson austral,
lié si étroitement aux Solstices, ne doit
pas être un des Génies les moins fameux:
ans les anciennes fictions sacrées
des adorateurs de la nature, tels que
les Chaldéens, les Egyptiens et les Syriens.
On trouvoit le culte de la déesse
Atargatis établi, non - seulement à
Hiérapolis en Syrie , mais encore
ailleurs. Cette déesse étoit adorée
chez les Part lies, à Beschana, où elle
ayoit un temple ( 3 ). Dans le même
pays, on montroit les fossés de Sémi-
ramis , et des temples de Diane , et
d’Anaïtjs.
'Xénophon, parlant des peuples en
deçà de l’Euphrate , atteste leur respect
pour les Poissoi s , et pour les
Colombes (4). Il ajoute, que le fleuve
Chalus étoit rempli de ces Poissons
sacrés, auxquels on ne se permettoit
pas de toucher. Clément d’Alexandrie
(3) Ificlor Charace. p. 5.géograph vet. t. a.
(^xeno^hoa de exped. Cyri I, x. p. açô*
prétend, que le respect des Phénico-
Syriens pour les poissons et pour la
colombe, dont Derceto e t ’Sémiramis
prirent la forme, étoit égal à celui
que les Grecs d’Elide avoient pour
Jupiter lui-même ( 1 ). Elien , dans
son traité des animaux (1), et Plutarque
(J) , attestent également, que les
I üoyptiens , les Syriens , et même les
Grecs, s’abstenoient souvent de manger
certains poissons, par un motif
[religieux. Les Pythagoriciens -en firent
autant, mais plutôt par des raisons
inorales, que par des raisons astronomiques.’
Je ne suivrai pas plus loin
le B.Ucéftlu Poisson, et des divinités
aux attiibuts empruntés du poisson,
parce qu’il n’est qu’une conséquence
du principe général, que les animaux
célestes reçurent sur la terre un culte
du ns les êtres vivans, dont ils étoient
les images. Le culte du poisson a la
même origine que celui du boeuf, dit
bouc , du taureau , du lion &c. qui
reçurent les hommages des Egyptiens ,
en honneur des animaux des constella-
| tions , qui eux mêmes rèprésentoient
[les diverses opérations de la nature,
à telle ou telle époque de la révolution
annuelle. Il n’y a pas un des
signes du Zodiaque, qui n’ait été honoré
d’un culte , et qui n’ait fourni
des attributs aux images du soleil et de
la lune , qui les parcouroient- et qui
devinrent autant de divinités, sous divers
noms. Le Bélier fut honoré sous
le nom d'ilammon ; le’ Taurean sous
celui d’Osiris ; les Gémeaux sous le
nom des Dioscures, Castor et Pollux;
le Cancer fut consacré à Diane ; le
Lion adoré à Léontopolis ; la Vierge
.fut honorée sous le nom de Cérès ;
la Balance sous celui de Thémis ; le
Serpent, le Loup, le Capricorne, eurent
leurs adorateurs ; ainsi que le Canobe,
ou vase Aquarius , et les Poissons.
Il eii fut de même des Constellations
Extrazodiacales, telles que le Bouvier ,
le Cocher, l’Aigle, et sur-tout le grand
Chien", Anubis , les Pléiades, &c. Ce
que nous avons dit sur Atargatis et
sur la Vénus Syrienne, nous conduit
naturellement à l’examen des caractères
d’autres divinités , adorées dans
ce pays, qui, avec l’Egypte, a élé le
berceau de la religion des Grecs, et
en général , des Occidentaux.
C H A P I T R E D I X - H U I T I E M E
Des divinités Syriennes & Chaldéennes , B j j l , B e l v s , B j j l - B é r j t b , Av vr,-
G j d , B e e l - P i i b g o r , P e b l z e b t j t , B e e l z e p h o n , A d k a m b l b c b , A n a m e *
l b c b , .M 0 1 .0 c 1 1 , N e r g j l , A i s n o e i r , A i t e o , S v c c o t b - B x n o t h .
Xj A religion des Syriens, Chaldéens,
Piiéniciens , Cananéens, et des autres
nations situées à l’Orient de la mer
Méditerrannée, et de l’Jsthme de Suez,
mérité d’autant plus d’être examinée,
qu’elle est moinsy connue , et que ces
peuples placés à une distance à peu
ptès égale de la Perse et de l ’Inde,
OfCfeirent protrep p. «5.
( a) a l i a o [. 1 2 . c . 2 .
qu’ils le sont dé la Grèce et de l ’I-
taiie , semblent avoir influé sur les
formes des objets du culte de ces différentes
nations. Nous ne conrtoissons
guère les noms de leurs divinités, que
par ce que nous en disent les livres
juifs , et les Rabbins. Néanmoins le
peu qu’ils nous en disent suffit pour
( i ) Plut. Sympof. 1. 8- c. 8.