un B:ia! Hainmon parmi les différens
Baals (1). Chaldéens. On appeloit Cha-
niaim les Pyrées et les images du
Soleil, si on croit les Rabbius, de
Ghamrnha , nom de la chaleur et
du Soleil , dit Selden (2). Salomon
unit son culte à celui d’Astarté, déesse
des Sidoniens , ce qui est; assez naturel
, s’il est le fameux Adonis, ou
le soleil, amant d’Astarté (3). L’autel
de Chain os étoit sur une montagne
élevée, et on ailoit y lionorerl’idole,
par un culte assez semblable à celui
que l’on rendoit à Adonis, lorsqu’on
pleuroit sa mort (4). Jérémie appelle
les Moabites, le peuple de Cliamos,
ou de Chemos , à cause du culte qu’ils
rendoient à Cette:divinité (5).iLa même
expression .est employée dans i le livre
des Nombres Ç6). Nous pensons , que
ce Dieu n’est encore que le Soleil,
l ’Hammon des Egyptiens, peint avec
les formes du Bélier , et de son Pa-~
rauatellon Persée, qui , dans le Planisphère
Egyptien de K.iiker, est .représenté
avec les cornes d’Ammon, ou
de ce Bé.ier, dont l’image', suivant
Abnephius (7),. étoit employée comme
symbole de la chaleur, qui ae développe
-dans le monde. Ainsi, en dernière
analyse, ce Chemos n’est encore
que le soleil Ammon , principe
de chaleur et de végétation (g). .. ,
. Le culte dé ce (lieu est souvent uni
à celui de Moloch , dont le nom est
équivalent à celui de roi , dans notre
langue. Nous en parlerons tout à-
l ’heure , lorsque nous aurons fini
l ’article des divers Baalim, ou des divinités
, dont le rom est composé du mot
Baal, ou Beel. Tel est celui de Beelf
zehub.de Béeltzephon , de Baai Gad,
&c. Cette dernière divinité nous paroit
être la Fortune , ou l’idole de la lionne-
(t) Kirk. oedip. t. *. p. 262.—264.
(2 ) Selden. ibid. c. 8.
GO Reg* 1- 3* c. xi., v. 7—53. regum, 4. e. 33:.
(4) Kirk. oedip. t. 1. p. 3,81. Isaia- ç. 15. v. 2.
(5) Jerem-c. 48. vi. 13 et 46.
(6) Num. e. ai./v. jÊag '
(7J Kirk. oedip..t. 3. p. ua>.
Fortune , qui fut consacrée d’après les
principes de l’Astrologie. Les anciens
Astrologues distinguoient quatre élé-
mens cardinaux de la science Gené-
thliaque, et quatre Génies premiers
qui présidoient à toutes les naissances
, savoir, le Bon Génie , la Bonne
Fortune , VJmour, et la Nécessité (9).
Les deux premiers sont le Soleil et la
Lune, les premiers agens de toutes les
productions sublunaires; l’un présidant
à la chaleur et à la lumière , et l’autre
aux corps sublunaires, livrés aux
chocs irréguliers des mouvemens fortuits.
Tous les livres d’Astrologie ancienne
contiennent les détails dé cette
théorie, ainsi que de celle des dillë-
rens lieux du ciel, d’apife$ lesquels se
constniisoit le thème Genétbiioqne. On
plaçoit, sous la tutelle de la Bonne
Foi tune , la cinquième place à compter
de 1 Horoscope ; sous celle du Bon
Génie, la onzième (10) ; et la recherche
de ces lieux faisoit l ’objet d’une
science, et d’un calcul. Dans la distribution
des forts attribués aux sept Planètes,
fil) le soleil étoit désigné sous le
nom d’Agathodémon, ou de Bon Génie,
et la lune sous celui d’Agatétuche,
on de Banne fortune. Nous ne suivrons
pas plus loin cette théorie, dont il
nous suffit d’avoir indiqué leSrbases,
dons les rapports qu’elles ont, avee
notre explication de Baal-Gad , ou
de la Bonne Fortune, et du Bon Génie,
invoqués par les Syriens.
Cettedoctrinêselioit au culte des astres,
puisque ce culte lui-même étoit relatif
à la milice céleste, au soleil, à la
lune et aux planètes, qui règlent l’ordre
des choses ici bas,, et tout le système
de la fatalité. On cbnnoît les sorts
dé Préneste , ville fameuse par le temple
, l ’idole et les oracles de la For-
(8) Voss. de idol. I. ,2. c, u ,
(9) Macrob Sat. 1. 1. c. 1y, Vettius ratens; Selden.
Synt. 1. c. 1.
C»®) Firmic. !. 2.^. 19 et oçt.
(MJ /Manii. L 3. y,.: 171. et Scalig. Bot ad :itjanii
i. 3 v. 87.
tnne. Les Grecs avoient placé également
la chapelle du Bon Génie , et celle
de la Bonne Fortune , à l’entrée de
l’antre du devin Trophonius (t) ; et
cela, parce que l’art de la divination
étoit lié à la fatalité et au système des
influences célestes. Il est bon de remarquer
, que ce Trophonius avoit le
serpent pour attribut, comme l ’Aga-
thodémon, dont nous avons parlé plus
haut (2jçÇ; On trouvoit à Egire (3) la
statue de la Fortune, portant dans
ses mains la corne de la chèvre Amal-
thée, et à ses côtés l’Amour, que nous
lui avons vu associé dans la théorie
des naissances. On disoit de cette divinité
, qu’elle étoit une des Parques ,
c’est-à-dire, une des filles de la Nécessité,
et la plus puissante de ses
soeurs ; toutes idées consacrées par l’Astrologie.
Elle avoit aussi son temple
et sa statue chez, les Eléens (4)> à-côté
de Sosipolis , Génie vêtu d’une robe
semée d’étoiles et qui tenoit en main
la corne d’Amalthée, ou de la constellation,
appelée Algedi , ou Gad , qui
par son lever Héliaque présidoit au
départ des Sphères , ou à l’éqùinoxe
de printems , d’où elles étoient censées
partir. Dans la main de la bonne fortune
et de Sosipolis, elle étoit l’ein-
blême de l’abondance que procure la
fortune, et des succès , qui sont attachés
à ce que l’Astrologie appeloit
le sort de la bonne fortune (5). A Phe-
rée, la bonne fortune portoitune sphère
sur sa tête, et de l’autre la corne de
la chèvre Arnalthée (6), emblème naturel
soit des deux, dont le mouvement
règle la fatalité , soit de l’inconstance.
Ha bonne fortune avoit à Olym-
pie(7) Son autel à côté de celui de Pan,
dont AEga, la chèvre Arnalthée, étoit
femme, et de Vénus, qui présidoit au
(1) Panam. Boiotic. p. 313.
(2) Ci dessus c. 14.
tsyfaufan. Achaic. p. 334.
(4) faufsan. Heliac. 2. p. 204.
(3) Vetcius Val. a-tud Selden. Syntag. 1.
(G Pausan. Mess» p. 140.
cinquièmelieudesdodecatcmoiiés Astro
logiques, appelé bonne fortune (o). La
Planète de Jupiter présidoit au onzième
lieu, appelé bon Génie, et c’est là , sans-
doute , ce qui a fait croire aux interprètes
des livres hébreux , que par
Gad, et par le mot Mazaloth, on devoit
entendre la Planète de Jupiter (9) ;
c ’est-à-dire , celle des Planètes à qui
ce lieu Astrologique , appelé bon Génie
et qui se lioit à la bonne fortune ,
étoit affecté.
A Thèbes , on voyoit le temple
d’Ammon (10)/; l’observatoire du devin
Tirésias, et tout pies, le temple de la
fortune , qui , au lieu de la corne d’abondance
, portoit en ses mains le dieu
de la richesse, ou Plutus enfant. Il
est bon de remarquer , que , dans la
distribution du camp des Hébreux ,
le Bélier ouïe signe d’Ammon appartient
à Gad fils de Jacob, à la naissance duquel
Lia invoqua la bonne fortune
ou la déesse qui préside aux naissances
heureuses, sous le nom de Gad (îij.lLa
Genèse suppose que Lia, au moment de
cette naissance, s’écria : la prospérité
est venue, ou, suivant d’autres textes,
heureusement ; ce qui s’accorde bien
avec l ’idée que présentent les images
de la bonne fortune consacrées chez
les Grecs , et dont nous avons parlé
plus haut. Gad est venu , disent les
Hébreux, ou la bonne fortune, le bon
astre, le bon Génie sont arrivés. J’observe
, que la chèvre Arnalthée , qui
préside au lever du Bélier, s’appèle
F elix sydus , la bonne étoile. Ce qu il
y a de certain , c’est que tous les commentateurs
des livres hébreux voient
dans ce passage une allusion à l’Astrologie
, et aux corps célestes, soit fixes ,
soit errans , qui concouroient à établir
le système de la fatalité , qui faisoit
(7) Pans. Heliac. i.p . 162.
(8) Firmic. 1. a c. 22.
(9) Kirk. oedip. t. 1. p. 282. ou Seid. Synt. ï* c I»
(io.)Pauf Boiot. p. 294.
( i i ) Genese, c. 30. v. 11.
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