ture- ;! puisque Dag en Phénicien*
d’où l ’on fit Dagon , est le pom.qui désigne
un poisson. Aussi les Poissons célestes
s’appellent-ilsDaggim (1), plihier
de Dag,ou du mot poisson dans les livres
. d’Astronomie, Hébraïque et Arabe.
Parmi les dieux, çrifans d'üranus ou
-du Ciel, dénommés dans la Cosmogonie
Phénicienne, ôn trouve deux signes
opposés désignés sous lé nom de
dieux (o.) ] savoir Bethüla oü’là Vierpe
-et Dagon , ou le poisson , que mal à
propos le traducteur Grec traduit jpar
ISitoji, (cy) ou par bled.'Car celte épithète
convient plutôt à Bétlmia, à l'épi
•de la Vierge , ou à la belle étoile qui
dût partie de cette constellation et qui
se couche au lever du Poisson. C est
peût-êtrecet aspect simultané, qui a fait
^transporter au Poisson Paranatellon,
Aine signification ou indication qiff appui
tient à la Vierge Gérés. Sancho-
Æiiaton l ’appelle le Jupiter laboureur ,
et lui . attribué l ’invention du bled et
,-de la,charruep c’est-à-dire les mêmes
-découvertes., que les grecs àttribuoient
à Cérès , ou à .la Vierge céleste. Quoiqu’il
en soit de* pronostics qu’on , en
tira it, et des fonctions que l’on attri-
'buoit à cette constellation dans le -Calendrier
rural ,41 est toujours certain ,
quai étoit une divinité Phénicienne ,
.comme Chrone son frère; et ùri des
.quatre fils du ciel les plus vantés. C’est
pbür ,céia , .que le dieu Thaut, ou l’ih-
vventeur de l’Astronomie, en décrivant
(là Sphère, ou en langage figuré, en tirant
les portraits d’Uranus et de Chrome.,
t.i:a aussi, dit-on , celui de Dagon
,et des autres dieux, pour en faire les
..caractères de l ’écriture sacrée. Or on
a vu jusquesici dans nos explications,
que ce sont les constellations, qui forment
les principaux élémens de la
langue sacrée, puisque c’est par elles ,
(gué nous expliquons lés fables ouïes lé-
0 ) vcl. cora. ad. Ufugh. Beigh.-p. 43. Kirk. OKclip.
-t. a* part. 2. p. 1 yy. Riccieli. p. 126,
X2) Eus«b. pra-p. Ev. ir t . çj io
iÇjj Cleip. Aje*. Sirgip, i- $. p.,$4$. .
■ U S I. E S Ï O L T E l é gendes
sacrées des: anciens. C’est par
la même raison , que dans le temple de
Uiospohû ., on voyoit un poisson avec
d’autres figures hiéroglyphiques , qu’otj
appelloit,des caractères sacrés. (3) Avec
le Poisson était l’Aigle , oul'Accipiter
et deux figures-, l'une d ’un enfant et
l’autre.; d'-un vieillard. Caci s’expliqua
aisément par le ciel. En effet, l ’enfant
désigne le lever <lu .«Soleil et le vieillard
son coucher , suivant ce que nouj
dit Martianus Gapeila , en pailantdes
formes, que prend l’image du jour à
«ou lever , à sou midi et à soit cou-
■ cher. ;( II est: peint, dit-il, comme
un'enfant à son lever .comme un homme
essouffle an midi et comme un
•vieillard au couchant. Démopbileq cité
par Kirker(5 ),, en ruppoi tant l'opinion
des . • Astrologues :-sur les quatre
points cardinaux du ciel , dit pareille-
ment que 1 horoscope ou le levan-t désigne
le .premierI âge ou l ’enfance, le
milieu du ciel l'âge fait , et le cou-
chant la vieillesse.. D’après celte expli-
cation , ces deux figures dé ig ieront
le lever et le coucher du soleil , adoré
à Diospoffs. Or à son lever au Solstice
d’été,, 41 a. pour Paranatellon l’Aigle
qui se couche : et à «s. >n coucher le
Poisson austral qui se lève. Ce sont là
les deux astres , qui fixent lés deux termes
du jour , et qui' président l’un à
son lever ou à son enfance' l’autre a
son coucher ou à sa vieillesse:
sOn trouvoit aussi,, sur des obélisques
en Egypte (6) , Iles -figures des
poissons, & l ’on sait, que les ‘obélisques
sont chargés de caractères sa-
crés ou hiéroglyphiques. Ce n’est donc
pas sans raison , que S rachoniaton
suppose que Thaut , dont les fameuses
-colonnes '.passoient pour coil-
tenif la science sacrée , avoit sculpté
le portrait de Dagon , avec celui de
Chrone, pour en faire les caractères
(4) Martian. Capel. {, I. p. 20.
(ÿjKirk. OEdip. t. 2. part. 2. p. jSi;
to) Fook. descrip, Eâst. t. g. p, wap
1 « H (
Aa Récriture sacrée. Nous avons vu aux premières étoiles de laViergo Isis.
déjà , q"e :ce Chrone des Phéniciens Tous les mythologues, qui en ont parlé,
est le soleil peint; avec les traits, de s’accordent à nous dire , que leurs ima-
l’Ophiucus , ou de l'homme qui lient ses étoient consacrées dans les temples
un serpent à tête de lion dans le pas- aé Syrie , et y étoient l'ojet d'un culte
sage d’Athénagore. Nous chercherons religieux. Il n est pointsurprenant, que
donc Dagon sur la même voûte que nous y cherchions le type original de
Chrone, qu'Astarté , que les sept Tita- l’idole du fameux Dagon, adore en Pa-
nides, et enfin que tous les antres enfans lestine ou en Phénicie dans la ville
& petits enfans d’Uranus-l’étoilé ou du d’Azot. « Voici ce que dit Hygin (5)
ciel. La constellation du Poisson ans- à l ’article de ces constellations :1e Pois-
tral , & celle des deux Poissons du son, austral semble recevoir l’eau qui
Zodiaque fixeront naturellement notre boule du fleuve du Verseau. On dit,qu’il
observation , puisque leur nom est Dag vint autrefois au secours cl’Isis , et
ou Dagon , et que leurs formes sont qu’en reconnoissance de ce service,
celles au fameux Dagon. En effet, le" son image e,t cell^. des deux Poissons
Rabin David Chimchi, commentant le des signes, ses enfans, ou qui se lèvent
passage de l’écriture où il s'agit de à sa suite , furent placés dans les
Dagon, & de sa chute à l'aspect de cieux. Eri conséquence les Syriens s’abs-
l’arche (1/7) , dit que la partie supé- tiennent de manger du poisson , et ont
rieure de sa statue ayant été brisée dans consacré des images dorées de poisson ,
cette chute, il ne resta que la partie qui leur tiennent lieu de divinités tuté-
qui représentait un corps depoisson. (1) laires , ou de dieux Pénates. »
Azoth, où était adoré Dagon (2), est une Cicéron ( 6 ) parle aussi du respect
yiile de Phénicie , voisine d’Ioppe dans des Syriens pour le poisson , qu’ils
iaquelle on adôroit Andromède ou la avoient consacré et dont il assimile la
constellation, qui est placée sur les culte à celui des autres animaux en Egy-
Poissons, Car il y a beaucoup cl’appa- pte. Germanicus-César (7), à l’article du
rence , que ce pourroit être c’est elle qui Poisson austral, nous dit que le grand
est désignée sous le nom de Derçeta , Poisson, dont les enfans sont dans un
adorée dans cette ville, (3) où l ’on mon- signe du Zodiaque , fut placé aux
troit encore du. temps de Strabon les cieux,;parce qu’il sauva des eaux d’un
chaînes d’Andromède , etjoù l’on pré- lac la fille de yénus, qui y était tom-
tendoitque cette princesse avoit été ex- bée; et il ajoute, qu’en reconnoissance
posée au monstre marin , qui est au midi . les Syriens ont consacré dans leurs
des Poissons et vis-à-vis d’ellei (4) ., temples. des poissons argentés. Le mê-
Ces Poissons, qui la séparent de la meauteur, (8) à i ’articledes Poissons du
Baleine, et dans lesquels se trouve Zodiaque, nous dit, d’après le tëmoi-\
le Soleil en conjonction avec Andro- gnage de Nigidius , que ces Poissons ,
mède et la Baleine , étaient adorés eux- ainli que le Poisson austral, étaient
mêmes chez les Syriens, ainsi que le des poissons du fleuve Euphrate-
Poisson austral, qui précède la Baleine Qu’ils avoient trouvé un oeuf d’une
et. qui , .par son lever Héliaque , an- grosseur prodigieuse ; l’avoient roule
nonce le passage dti Soleil aux t'ois- s u r se s bords; et qu’une colombe, s’étant
sons , comme il annoncé par son lever posée dessus , l’avoit échauffé , et en
du soir le passage du Soleil au Lion et avoit fait éclore la déesse de Syrie, ou
C1) Seïd. de Diis. Syr. 2. c. 3.
(a) Joseph, aniiq. 1. 13. c. 8,
(3) Strab.l, ifi. p. 759. C4) Sçylax. p. 42. ïlellgt Univ. Tome I Ï
(5) Hygin. !• 2.
De naâ deor. ï. 2, c. 15*
(7 ) Germ. cæs* c. 36.
(%) Idem. c. ao.
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