en secret leurs mystères dans le temple
même d’Apollon,lorsque les Thya-
des sollicitoient le réveil de Bacchus
Lyenitès ( 1 ).
Le pin, arbre consacré au dieu soleil
adoré sous le nom d’Atys en Phry-
g ie , l’étoit aussi à Bacchus, et cela
parce que Bacchus , dit Plutarque (a),
présidoit à l’élément humide , qui est
le principe de toute végétation, suivant
l ’observation 'du même Plutarque
(3) et d’après l’autorité de Pindare,
■ qu’il citfe. En effet, Bacchus présidoit à la
verdure et à la fleur des arbres ; et
on lui sacrifioit à ce titre en Grèce
sous le nom de Bacchus Phloius ( 4 )-
Bacchus et Cérès sont unis par un
culte commun. Les cultivateurs appellent
l ’une Anesidore, et voient dans
Bacchus le dieu qui fait fructifier les
arbres, et enrichit l ’automne de fruits (5).
Les Eumplpides le proclamoient surveillant
de la nourriture des hommes, (6)
Théon (7) nous dit que les Anciens
unirent le culte de Bacchus à celui de
Cérès , pour consacrer par cette union
énigmatique la faculté féconde du principe
humide, et Plutarque (8) dit que
Bacchus et Neptune présidoient au
principe humide et génitale. De là
l’épithète de Phytalimus donnée à Neptune
et de Dentrités à Baechus. Porphyre
( 9 ) voit aussi en lui le principe
de la sève qui se développe dans
les plantes. Les fêtes anciennes de Bacchus
étoient simples,dit Plutarque ( 10 ),
et gaies. Ou y portoit une cruche de
vin , une branche de vigne 5 On con-
duisoit un bouc. Venoit ensuite un
homme avec une corbeille pleine de
figues, et à la fin du cortège on portoit
en pompe le Phallus. J’observerai
que le signe céleste de la chèvre Amab 1
(1 ) Ibid. p. 365.
(1) Plut. Symp. I. 5 , p, 675,;
($) Plut, de Iside. p. 365.
f é l Plut- Symp I. g , p. 683,
*41 l - 9 ». P- f j l
fü j Aristid. orat. 4 .
(rjj Thdon P.Ï17,
thée, mère de Bacchus, annonçoit l’époque
du printemps et la régénération
de toutes choses. Car au printemps, dit
le même Plutarque (1 r), soufflé Le vent ou
air doux, qui porte la fécondité et
règne cette heureuse température si propre
à la génération ; l’herbe alors est
imprégnée de rosée, C’étoit au printemps
que l’on céiébroit la fête de Bacchus
près de Gythiuin en Laconie (12).
Aussi lui donnoit-on en Boeotie l’épithète
d’Endendros , qui exprime ses
rapports avec la végétation des plantes
et des arbres ( i;3) . C’étoit aussi
celle que donnoient à leur Jupiter
les Rhodiens adorateurs du soleil. C’étoit
à ce titre de dieu, qui formoit le
principe humide de la végétation,
qu’il fut censé donner le vin et les raisins
, sur-tout sous la forme qu’il prend
en autonme, dans son union au serpent
d’Ophiuchus. Au printemps, sous
l ’emblème du hoeuf, il faisoit monter la
sève, et en automne, sous celle du serpent,
il donnoit les fruits, après avoir
passé sa conjonction avec le Bootès ,
Icare, qui cultiva la vigne et. donna le
vin aux habitans des campagnes. Il portoit
alors sa coupe placée au ciel sous
le Bootès. Mais au printemps il étoit
caractérisé par le symbole le mieux
prononcé de la virilité. C’est- alors
qu’il sortoit des enfers , et qu’il fa-
briquoit en bois de figuier ce membre
viril si célèbre dans son aventure
avec Frosumnus^ qui lui avoit servi
de guide en descendant aux enfers,
où comme Hercule il avoit vu le Styx,
Cerbère et les Furies (14)- Alors se
célébroient les fêtes Ityphaliyqnes. Lucien
, dans son traité de la déesse de
Syrie , donne pour preuves du passage
de Bacchus daBS ce pays, lors-
( i j Plut. Symposiac. 1. 5 , probï. 3 , p. 675
yp) Euseb. prsep* Ev.l. 3, c* 11.
(10) Plut, de Capidit. ttivit. p. 526,
(1 ij plut de amorç prolis. p. 493.
(lôj Paus. lacon. p. 105.
(1$) Hesych. yoc. «ut..
(14J Arnob. 1. a , p, 89.
I qu’il s’avança vers l’Ethiopie , les ,fi-
■ gu res de Priape placées à ia porte
■ des temples , qu’on disoit qu’il y
I avoit bâtis ( 1 ). Il invoque à cette
■ occasion l ’usage où étoient les Grecs
■ de consacrer à Bacchus ces figures
■ Priapiques, Cette conformité des Phol-
■ lephor.es de Baechus {ƒ) et des Pam-
■ mylies d’Osiris ( 2 ) sert à Plutarque,
■ comme à Diodore et à Hérodote , de
B confirmation à l’opinion , qui fait d’O-
■ siris et de Bacclius la même divinité-
B La consécration du lierre , qui leur
B est commun à tous deux et "le sur-
■ nom de plante d ’Osiris, (3)que le lierre
B porte eu Egypte, forme encore une
■ nouvelle preuve. Il y joint l’auto-
■ rite de certains auteurs , tels que
I Mnaseas,qui unissent ensemble et sous
■ un même titre,. Epaphus ou Apis,
■ Bacchus , Osiris , et Særapis ; ou tels
B qu’Antideis, q»ui donne à Isis Bac-
i chus pour epoux. Cette multiplicité
I n'.>ms > se confondent dans la
I divinité unique du soleil, est confir-
■ mée par Martianus Capella, (4) dan s son
■ hymne au soleil,, où- il dit que Bac-
Behus est le soleil, le même dieu qu’ail-
Kfeurs on adore sons une foule de noms
■ différens. il est Osiris à Memphis, Sé*
Brapis sur les rives du Nil ; ailleurs ,.
■ Apollon , & c. Les. vers d’Ausone sur
■ Bacchus ( 5 ) attestent également, qu’il
Bétoit le même que l ’Osiris des Egyp—
■ tiens , l’Adonis des Arabes voi-ins
■ de la Phénicie (g).. Plutarque (g),
B~* *orrne^Gmen t , qu’Adonis et Bacc
h u s sont la même divinité , et que
■ à ressemblance de ce qui se prati-
| 2 " e. dans les mystères de ces deux di-
^Vmités en est la preuve : or Adonis
;|est le soleil..
Macrobe sur-tout s’est occupé à prou-
; l j e r, que le nom de Bacchus étoit un
des noms variés, qu’on avoit donnés
d la divinité unique du soleil ( 7 ). II.
J " * » ééDeâ. Sjri: p. 887.-
■ O ) Plvt. de isid. n. sce * ‘
B (3/ PI«-; de: Isid. ^p.365.'.’
B M Nuptiis ghilologibjm.in sol,
cite à l’appui de son assertion les
vers d’Orphée , ou ceux qu’on attri-
buoit à cet ancien chef de l’établissement
des mystères de Bacchus en
Grece. Dans un de ces vers Orphée-
dit : « Le soleil que nous appelions
» Bacchus s». Un autre vers plus composé
exprime l'unité du soleil , sous
les noms-variés de Jupiter , de Piuton
et de Bacchus. Il donne pour témoignage
de cette doctiîne les réponses-
d’Apollon , ou celles de l ’oracle de
Giaros , qui appelle encore le même-
dieu soleil d’un autre- nom-. Il le
nomme l a ® ,. qui n’est qu’une déno--
mination differente du même soleil y
et qui ne lui est applicable, que pendant
une des saisons de l’année. Car
ce dieu varie ses nom», avec les saisons
) dit l’oracle. « Je suis Siî)pis
» ou Piuton en hyyer, ]e soleil en-
» é té , Jupiter au printemps, et la»
33 à la fin de l ’automne ». Ce nom,
d’Ia® étoit eommun au soleil et àt .
Bacchus, comme l ’a fait voir Corne--
lius Laheon , qui suivant Macrobe
développa le sens de cet oracle, et 1*
force de ee nom et de cette divinité v
dans un traité intitulé : « De l'oracle»
» d’Apollon de CJaros >{. Le rhéteur
Aristide (8).dit aussi, que plusieurs pré--
tendoient que Jupiter et Bàcchus étoient:
une même divinité; et nous ferons»
bientôt voir dans notre article Ammon,,
que l’une et l ’autre divinité ne diffèrent
que par les formes. Macrobe cite encore
une suite de vers attribués &
Orphée , et tirés des- chants sacrés sur."
Baechus. ,. dans lesquels ce mysta—
gngue peignoit ce dieu sous des traits-
et, sous un costume y <jui ne peuvent-
convenir qu’au soleil. «• Il s’environne-'
» de rayons , et s’enveloppe du m.an-
» teau moucheté qui imite la voûte-
» azurée,, parsemée d’étoiles. IJ prends
» les noms de Phanés et de Dion y^
(g) Auson.-Epig. 29.
(6) Plut, Symp. !. 4. p. 6jî> :
(T) Macrobe Sati: !. i , c. 18, p.
Arist, Reth, oraCr 4^-