le nom de Tour, à Kiew. Quant à la
figure de l’Aigle, un des caractères d’A-
pis et de Thor , puisque l ’image de cet
oiseau étoit placée sur la tête de l ’idole
de ce dernier , comme elle étoit empreinte
sur le dos du premier (i) , on
ne doit voir dans cet emblème, que le
symbole du Soleil , et du irès-Haut,
une des épilhètes du dieu Soleil. Cet
Aigle est l’Accipiter des Egyptiens, (z’4)
Or voici le sens, qu’Horus-Apollon donne
à cet emblème. Toutes les fois,
dit-il, que les Egyptiens veulent dési- fner Dieu , ou l'élévation , ils peignent
épervier. (a) Il semble être celui de
tous les animaux , qui a plus de rapport
avec le soleil, dont il contemple
les rayons d’un oeil fixe et intrépide. Il
désigne aussi l ’élévation, parce que seul
il s’élève perpendiculairement à une
grande hauteur. Ce sont là , sans doute,
les raisons , qui ont engagé à placer
l’effigie de l’animal solaire, avec le disque
lunaire, sur le corps de l’animal
ou boeuf sacré , qui représentoit la néoménie
équinoxiale du Taureau. Le
boeuf étoit l’image du signe j le Scarabée
et l’Aigle les deux emblèmes des deux
astres en conjonction dans ce signe,
au moment où la nature se régénérait
et recevoit du ciel les germes de la
faculté régénératrice , dont Apis retra-
çoit divers caractères. Clément d’Alexandrie
donne une autre interprétation
du sens symbolique de l’Accipiter
sacré des Egyptiens. (3) Il dit, qu’il
désigne le Soleil et son élévation au-
dessus de l ’équateur, et la chaleur qu’il
apporte dans notre hémisphère à l’équinoxe
du printemps. Cette explication
ne contredit pas la nôtre , puisque nous
voyons dans l ’effigie de l ’Aigle , imprimée
sur le corps d’Apis, l’image du
soleil équinoxial de printemps , lorsqu’il
vient rapporter la chaleur dans
notre hémisphère, sur lequel il va plus
quejamaîs s’élever. C’est cet Aigle sacré,
jÇi) Hérodote, I. 3. c. 28.
£ ? ) Hor. Apoll. J. 1, c. é.
symboledu Soleil,qui paroissoit danslej
cérémonies ou processions Egyptiennes
avec l’Ibis , animal consacré à la lune
comme ilparoîtici avecleScaràbée, autre
emblème de cette planète. Ce qui nous
confirme dans l ’opinion où nous sommes
que lesEgyptiensavoientexigédans Apis,
ou dans le Taureau équinoxial, qu’il réu.
nît les deux caractères de l ’écriture sa.
crée , par lesquels on peignoit le Soleil
et la lune, qui se ré unissoient au Taureau
céleste ,• et que l ’Aigle et le Scarabée
étoient ces deux caractères , que l'Egypte
donnoit au Taureau sacré , et les
Scandinaves à leur grand dieu Thor ,
dieu aux cornes de boeuf. Ces rapproche»
mens entre le culte Egyptien et celui des
Islandois nous a paru curieux à faire.
On peut également suivre le parallèle
de Thor avec Apis, dans sa comparaison
avec Osiris , dont Apis étoit
l ’image vivante. Thor fu t, comme Osiris
, un très-grand conquérant, armé de
la massue et du gantelet de fer. Son
ennemi fut le serpent de Midgard, frère
du loup Feuris. Ce loup est celui qui
est placé au Midi du Scorpion et qui
se lève avec le serpent d’Ophiucus placé
au Nord de ce même signe, sous le-
quelTyphon, monstre à forrrtes de serpent
, tue Osiris, dont il est aussi Fennemi
, comme le serpent de Midgard
l ’est de Thor. Osiris est enfermé pat
Typhon dans un coffre ; Thor est
enfermé dans le gand d’un Géant , dans
lequel il passe la nuit. Osiris et Thor
ont tous deux les attributs caractéristiques
du boeuf. Enfin Thor , pour attaquer
l’énorme serpent , qui entourait
le globe , et que les dieux âvoient précipité
à la mer dans son enfance , monte
dans une barque, rame et jette sa ligne,
à laquelle il attache une tête de boeuf
Le monstre mord à l'hameçon , et
entraîne Thor hors du canot. Il tombe
et touche l’abyme avec ses pieds. Alors
le serpent avoit la tête hors de l ’eau
Q) Strom. I. 5. v. 567.
fm
O U R E L I G I O N U N I V E R S E L L E .
tet vomit un torrent de poison- Celui- caractère de colère, que les Scandinaves
ci lui présente son marteau ; le géant donnent à leur terrible guerrier Thor,
Biytner effrayé coupe le fil de laligne , Il est, dit Cédrenus , d’un caractère at-
fetle serpent retombe, dans l ’abyme. grc et très-belliqueux. Le Vomspa dit
Thor nage et regagne le bord. On peut également ( c. 12.), que Thor étoit tou-
•attacher cette fiction aux aspects ce- jours dispose à la colere et.qu en pareil
lestes de l’équinoxe d’automne, au cou- cas, il n’etoit pas le dernier a se mettre
Icher du Taureau et au lever du Serpent, en fureur. (Ef) :
ainsi que celle de l’aventure de Bacchus , Thor ou le Taureau étoit aussi une
foui répondà la même époque, aventure des divinités des Gaulois , qui unis-
[que nous avons rapportée clans nos soient son image à celle de 1 Ibis, especç
Dionysiaques à, l’endroit du poème ou de grue consacrée à la lune, comme
Nonrius raconte, le combaf de Bacchus nous l'avons dit plus haut. Dans les
(contre Lycurgue et sa fuite , au sein des , inonumens trouvés à Notre-Dame de
jeanx, au lever, du Loup et du,Serpent. Paris ,en « B et déposes à l’Académie
Slenestderoême.del’aventuréd’Osiris je.t- des belles -lettres , on y trouve .le boeuf
jtédans la mer par Typhon, sous le signe surmonté de trois oiseaux , avec cette
&u Scorpion, Ou verra que toutes ces inscription , Tarvos trigeranos.
fables ont le.même fond Astronomique. Dans le. tombeau de Childenc , de-
F On retrouve cette même histoire du. couvert à Caïn brai, on trouva un globe,
combat de Thor contre le serpent jus- une tête de taureau et des Scarabées ,
que chez les Japonois. Ils ont ( leur dieu qu’on a pris: pour des abeilles.
fThoranga ayec, ses quatrerbcfeufs., qui Macrabe donne le nom de Neton (3)
tue également le.serpent, eiriblênie du au taureau consaci é au soleil, dans a.
mauvais principe dans toutes les Cosmo- ville dHeliopolis. Il donne ce meme
gonies jcomtuele Taureau étoit le signe nom à un dieu des Aceittiins,(4)peu-
du bon principe.dans Osiris et dans Mi- pie d Espagne , e tq u il p„etend^ etie
ithra. leur dieu Mars, et Bacchus, c est-u-dire
Thoranga (i)étoitunguerrierfameux, unDieutelque lefaineuxThordesIslan-
qui, lorsque la paix régnôit dahs le Ja- dois. Sa.tête ornee de rayons, remarque
pon,s’exerçoit,comme Orion, aux exer- Macrobe,designeassezbienlesoleil,prin-
icices de la chasse. Il délivra le pays d’un cipe actif de la chaleur universelle. Tel,
[cruel tyran, qui avoithuit rois tributai- Thor étoit aussi représente, c est-à-dire,
1res, qui lui fournissoient des secours, sous l ’emblème du soleil, centre et lien
Thoranga les combattit avec une simple de l ’harmonie des sept'corps lumineux,
[hache etdans’ia mêlée, il foula aux pieds qui roulent dans le ciel ; enfin sous les
U énorme serpent. Ce service rendu à mêmes traits , que 1 auteur ue l A poca-
l ’empire lui fraya un cherftin au trône lypse, dans son premier chapitre ( 5 ) ,
jet lui mérita l’apothéose. On représén- peint le dieu principe de toute lumière.,
(te Thoranga foulant aux pieds le dra- Thor , dit Eric Olaüs (6) , étoit regardé
gon, et combattant le Tyran avec sa comme le plus puissant et comme le
ihaclie. Quatre boeufs dorés ornent les plus élevé des dieux. Il étoit peint sous
quatre coins du toît de son temple. la forme d’un homme nud , qui de la,
Les Assyriens avoient leur dieu des main‘droite tenoit un sceptre ,-et delà
[combats ou Mars, app.elléTliur,et Thu- gauche‘sept étoiles. Ce. sont les sept
ras, auquel:Cedrenus(2.) donnele même planètes qui, dans le monument de
CO Contant d’Orville t.. i. p. 258.
QyCedrenu». t. i .p . jj.
(3; macrob. Sat. 1. 1, c. 21.
Relig, Univ, Tome II.
(O Ibid. c. 19.
(3; Apocat-e. 1. v. 14—16.
(.6) Vofiius de idolat. p- 481.