des testicules,qu’ildevoit avoird’une gros-
seurextraordinaire. Ces testicules étoient
ceux dont Typhon dépouilloit Osiris sous
le signe du Scorpion,commenous l’avons
vu dans le ch. 3 , en parlant de la mort
d’Osiris , ou ceux que le Scorpion ravit
au Taureau de Mitlira, comme nous le
verrons bientôt. Ceci fait partie des marques
de la faculté génératrice , qu’on
exigeoit dans Apis, et qui indiquoient
sa force féconde. D’où il i ésulte, que le
boeuf solaire , connu sous le nom de
Mnévis , représentait le soleil dans
l ’époque de l’année où cet astre darde ses
rayons les plus chauds , et où il accélère
par son ardeur féconde le développement
des germes, indépendamment du
concours de la lune , qrii reçoit de lui
la semence féconde du Taureau, qu’il
occupe au printemps, et dans lequel se
fait leur conjonction , représentée par
Apis. (1) C’est ainsi * que Mnévis était
censé père ,d’Apis ; et d’un autre côté ne
tenoit que le second rang , parce qu’il
ne représentait qu’un astre , et qu’Apis
les représentoit tous les deux dans leur
conjonction. Au reste, ce Taureau sacré
étoit pour ceux d’Héliopolis ou de la
ville du soleil une divinité anssi auguste
qu’Apis l’etoit pour ceux de Memphis, (z)
C’était leur fétiche tutélaire. C’était leur
Talisman solaire, leur génie protecteur,
sous l’invocation duquel leur ville &
leur temple .s’étaient mis, comme la
tribu Hamyar (3) chez les Arabes étoit
sous la tutéle du soleil ; et la tribu
Misa sous celle dAldebaran , ou de la
brûlante du Taureau Céleste. Les uns
invoquoient les astres ; les autres leurs
images , les talismans et les fétiches, qui
étoient consacrés à ces astres et qui en.re-
cevoient l ’influence. C'est une vérité
qu’on ne doit jamais perdre de vue,
«avoir, que les animaux vivans, les
talismans et les fétiches n 'étoient puis-
sans, que parla consécration qu’on en
(t j Ptut.de Ifîd. p .jfy.
(a) Strabon, I. 17. g. 55$.
faisoit à tel ou tel astre , dont ils rece-
voient lés influences simples ou composées
, d’après les principes del’Astrc.
logie et de la Magie. Le boeuf Mnévis
étoit le Talisman , ou le génie fétiche de
la préfecture d’Héliopolis, ou du nom
consacré spécialement au soleil. Voilà
pourquoi la ville principale portait le
.nom de ees astres. Elle était bâtie, suivant
Strabon , sur une très - grande
chaussée, qui la mettait à l’abri des
inondations périodiques du Nil. Son
principal temple étoit consacré au soleil
, et l ’image vivante du dieu étoit le
boeuf sacré , qui représentoit le premier
des s:gnes du Zodiaque, autrefois
le Taureau, ce taureau sur lequel nom
verrons bientôt Mithra ou le dieu du
soleil assis. Là , on nourrissoit avec
beaucoup de soins ■ ce fétiche , qui jôuis-
soit dans celte ville dë ltf môme considération
, des mêmes honneurs , qu’on
accordoit dans Memphis au boeuf luni-
solaire , Apis. Les autels du boeuf d’Héliopolis
ne furent pas plus respectés
par:Cambyse, que ne l’avoient été ceux
d’Apis à Memphis. Ce prince fougueux
détruisit la plupart des temples de
l ’Egypte , et déclara la guerre -aux dieux
qu’on y adoroit. Cette ville , du temps
de Strabon, étoit déserte. On y trou-
voit encore les restes d’un ancien temple
bâti dans le style de l'architecture
Egyptienne , qui conservoit les traces
de^ la férocité et de la barbarie de ce
prince insensé, qui avoit mutilé les plus
beaux monumens de l ’Egypte. Depuis
ce temps, le culte du boeuf Mnévis avoit
perdu son éclat} et à peine conservoit-
on le souvenir de cet ancien dieu- de
l’Egypte, dont la célébrité d’Apis fit
insensiblement oublier la.gloire.
Je dirai la même chose du Taureau
connu sous le nom de Bacis ( 4 ) ,• ou
Pacin , dont parle Macrobe, et qu’il
place dans le temple d’Apollon à H et-
Abulfarhift. p. tôt*
(4) Macxofa. bat. i. i, c. armunthi..
ville dans laquelle on trouve
encore des images du boeuf (1) parmi les
ruines de ses anciens monumens , ainsi
que du taureau sacré connu sous le
;nnm d’Omphis, qui peut-être n’est que
jle taureau Bacis , dont parle Macrobe ,
jet qui étoit honoré à Hermuntbi. Ce
[qu'il y a de certain , c’est qu’Elien (a)
[donné à cedernier les mêmes caractères,
[que Macrobe donne au p'remier, savoir
■ les poils rebroussés en sens contraire
ide celui qui estnaturel à tous les autres
boeufs. Au reste, ce caractère ne lui étoit
pas particulier, puisque Porphyre (3)
lie donne aussi au Taureau Mnévis
irévéré à Héliopolis, comme nous l’avons
jvu plus haut. Il a même d’autres traits
[qui semblent le rapprocher davantage
de Mnévis. En effet Mnévis, suivant
Porphyre, était d’unegrandeur extraordinaire.,
fort noir, et avoit les poilsà
rebours. Or Elien dit du taureau ,Om-
phis, adoré dans une ville d’Egypte ,
donc il ne peut rapporter le nom , parlée
qu’il est trop dur à prononoer, que
Pce boeuf étoit d’une taille extraordi-
[naire, qu’il était fort noir, & qu’il avoit
[ses poils rebroussés ; c’est-à-dire, qu’il
pui donne tous les caractères , que Por-
Iphy re donne à Mnévis ou au boeuf sacré
td’Héliopolis. D’après cette ressemblance
(nous le regarderons comme un symbole
(absolument pareil à celui du Fetiche
d’Héliopolis, et il n’y aura entr’eux de
différence , que celle du lieu ou du tem-
|p!e où ils étaient révérés ; le reste sera
ïe même j et les explications appliquées
!a l’un s’étendront à l’autre sous tous
Ses rapports. Ce que nous avons dit des
[boeufs Egyptiens doit s’entendre des
[statues ou des images de boeuf, soit en
[terre , soit en bois y-aoit- i en métal ,
Pans quelques lieux de la terre qu’on
ps trouve comme monumens d’un culte,
[h est au Taureau des constellations
r]u *1 faut rapporter tous -ces idoles,
et au soleil et à la lune ou aux formespar-
( 0 Pbocft. deferrp. Egvpt. !. t. C. 4.. D) AEtian t. 12, c. xi.
licu'ières, queprenoient ces dènk astres,
lorsqu’ils se trouvoient ou seuls ou réunis
dans ce signe , où aprivo.it la Néoménie
de l’équinoxe de printemps et la
pleine lune de celui d’automne , deux
mille cinq cents ans avant lereChrétienne.
Après 'avoir examiné les rapports
qu’avoient avec la nature, le ciel et les
astres , les boeufs vivans consacrés dans
les temples, ou leurs images inanimées,
l’ordre naturel demandoit,. que
nous vinssions à examiner les imagas
humaines , qui ont conservé les attributs
du boeuf, tels que lescornes, comme
Osiris , ou tels que la tête ou les
cornes, les pieds ét la queue , comme
Bacchus, et qui ne sont qu’une abréviation
des anciens symboles religieux.
Mais comme nous avons fait un chapitre
séparé de ces deux divinités (4j,
et que nous èn avons dit tout ce
qu’on devoit en dire , pour faire voir
leur rapport avec le soleil du Taureau
, nous n’en parlerons plus; le
lecteur étant suffisamment instruit et
pouvant faire la comparaison de ces
chapitres avec-celui d’Apis , de manière
à reconnoître aisément, que c’est
encore ici la même Théorie, et qu’Apis,
Osiris-, et Bacchus ou leurs images
ne sont que des images différentes
du même Taureau ou des astres er-
ranS > le soleil et la lune , qui exer-
çoient leur influence sous ce signe.
On verra , comment Bacchus nourri
et élevé par les étoiles du Taureau ,
paré des attributs de ce signe , s’élance
de là pour parcourir l ’u ni vers et
revient encore à ce Taureau , d’où il
étoit primitivement parti. Nous en
dirons autant d’Osiris , qui acepmpa-
gné de Pan ou du Cocher , et, d’A-
nubis ou du grand Chien, deux constellations
qui fixent le départ du soleil
du Taureau , l ’une par son lever
du matin, l’autre par son coucher
Porpliyr Spud Eufeb. præp, Evatvî, J c. ï j ,
. Ci dess. L j. c. 2. iSi 6v