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vu dans Nonnus l ’histoire du Dauphin
•céleste, sous le noin des Pirates Toscans
, qui veulent enlever Bacchus, et
qui furent placés aux cieux dans la
•Constellation du Dauphin. Bacchus
avoit alors pris la forme d’un enfant-
■ c’est-à-dire, celle que les prêtres Egyptiens
-et ceux d’Italie donnoient au Sff-
•leil, à cette époque de l ’année , à ce
Soleil qu'ils honoroient sous le nom
aie Bacchus.
Le Calendrier des Pontifes et Ger-
*naTticus\fixent , environ (jÉiinze jours
.après , le boucher du Lion et de Régu-
lus., ou de la brillante du Lion, appelles
lecteur du Lion. Nonnus place là
également l’aventure de Penthée, qui
-vouloit s’opposer à Bacchus et qui fut
tué par sa propre mère , laquelle crut le
•voir sous l ’image d’un lion, qui vouloit
attaquer Bacchus»
Le calendrier des mêmes Pontifes et
Germanicus marquent, dans le mois suivant,
les levers du Boo'tés, et delà Vendangeuse,
étoile de la Vierge céleste,
que suit celui de îa Couronne boréale ,
«t le coucher de Persée. Le3 Mythologues
appellent ce Bootés Icare ,
cultivateur de la vigne, celui à qui
.Bacchus le premier fît connoître en
Gieee sa découverte. Ils appellent
la Vierge , Erigone fille d’Icare ,
qui se pendit de désespoir après la
moi t de son père. Enfin ils disent que
I4 beile constellation de la Couronne ,
qui les. suit , est celle de la belle
Ariadhe , amante de Bacchus. Ils disent
aussi, que l’homme qui porte l’épée,
placé sur le Bélier et les Poissons
, et qui se eouche au lever de
la Couronne , est le fameux Persée,
rival de Bacchus. Voilà quels sont les
tableaux Astronomiques et Mythologiques,
que nous offre le ciel, durant les
deux mois qui suivent le Solstice d’hy-
ve r, pendant que le Soleil revient vers
nos climats, après avoir quitté la partie
australe de son orbite oh il br$le
U S L E S C U L T E S ,
les Indiens, et tous les Peuples 1^
phis méridionaux de l’Univers connu.
Voilà les Constellations, qui dans le
-calendrier rural fixbient la marche
du temps, la succession des travaux
du cultivateur , et l’état progressif de
la végétation sublunaire , qu’entretient
le Soleil, sous le nom de Bacchus,
ou de Génie bienfaisant et de Dieu tutélaire
de la végétation, comme Où ris,
et sur-tout de la production des fluides,
qui circulent dans les plantes et
le's arbres, et qui se métamorphosent
en Automne en un jus délicieux, qui
fait la joie de l’homme. Voyons si la
màrche du Soleil dans les mois, qui
se trouvent placés entre le Solstice d’hy-
ver et l ’équinoxe de printemps, et qui
composent notre quatr ième Saison , est
la même que celle de/ Bacchus dans
le poëme, et si le poète met en scène
les mèmès acteurs, que ceux que le
ciel nous montre , par le développement
successif des constellations, qui
les premières montent ou descendent
avec la nuit durant ce temps. L ’analyse
abrégée du chant quarante - sept
va nous convaincre , que c’estabsolu-
raent la même' chose. En effet, nous
allons voir BaCehus, après la défaite
de Penthée sous la forme du lion,
s’avancer vers Athènes ; aller loger
chez Icare et Erigone sa fille; et de là
passer à Naxe pour s'unir A Ariadrié,
qu’il veut amener avec lui à -Argôs , ôù
Persée cherche à s’opposer à leur réception
: c’est-à-dire, que nous allons voir
que tous les tableaux du ciel deviendront
autant de tableaux du poëme dans cette
partie.
C h a n t q u a h a i î t e -s b p t i è m e .
Le poëte commence par nous peindre
la joie que cause à Athènes l’arrivée
de Bacchus , ou du Dieu qui fait
croître les plantes, dit le poëte ( 1 ) .
Il y est reçu qvec transport, Nonnus
O U E E L I G I 0 N U N I V E R S E L L E . . 87-
décrit l’allégresse universelle des Athéniens
, qui se couronnent de lierre (1).;
les danses et les hymnes , par lesquelles
on célèbre cette heureuse arrivée. Leros-
signol et l ’hiiondelle l ’annoncent par
urs chants (2)-
Bacchus va loger chez Icare (3).
Ici le poëte racconte l’accueil que lui
fait Icare, et les soins que lui donne
Erigone fille de ce vieillard ( 4 )•
Bacchus reconnoissant- leur fait présent
du vin , liqueur à eux jusqu?alors
inconnue, (S>) et il accompagne ce
don de paroles obligeantes , et d’un
éloge du présent précieux qu’il leur
fait (6).. Il- leur donne une coupe
de vin- Icare boit de cette agréable
liqueur , qui finit par l’enivrer (7)-;
Bacchus , Dieu tutélaire des plantes-
et des arbustes,, enseigne à ce bon
agriculteur l’art dé cultiver la vigne,
qui donne ee.jus délicieux (.8J. Icare
fit part à.d’autres de ce secret, et leur
apprit à-cultiver ( 9 ),ce nouvel arbuste,
qui produit 1#. liqueur délicieuse , dont
il leur faitigoûter. Us en boivent,, et
dans leur étonnement ils lui demandent
, où, il a-pu trouver ce nectar ( 1 o)
qui lui a fait découvrir, ce nouveau
présent de la'Nature et-des Dieux (tï) ?,
On en boit ; on veut encore en boire,
et tellement, que-tous ces bons paysans
s’enivrent (va)- Ici le poëte décrit les
effets de cette yvresse „ dont .le délire
les porta à tourner leurs mains, contre-,
celui ( i3j .qui leur avoit donné ce.
breuvage .si étonnant. Ils enterrent son
corps. (i4)- Son ombre apparoît en
songe ( i5 ) à Erigone sa fille , et lui
demande vengeance (i6).-CeIle-citoute-
effrayée se lève (17), court sur les.
montagnes et dans les forêts , pour
chercher le cadavre de son père. Ici
est une description touchante de sa
douleur (18) et de son désespoir,, quir
finit par la déterminer à se pendre elle-
même (19). Son.chien fidèle (20), après
avoir gardé son corps, que des voyageurs
enterrèrent, périt de douleur sur
son tombeau. Jupiter, touché des malheurs
d’Icare et de sa fille., les plaça
aux cieux, l’un dans- la< constellation
du Bouvier, et l’autre ,. dans, celle de
la Vierge (21), à la suite du Lion, et
devant eux, leur chien,, dans la-constellation
du chien céleste, entre le:
Lievre et le Vaisseau (22).
A la suite de ces événemens, Bac--
chus passe à Naxe (23) , où Thésée
avoit laissé la malheureuse Ariadne.
Ce Dieu l’y trouve ; elle étoit endormie
sur le rivage (&4J>-il admire ses-
charmes, en devient amoureux ; il
invite ses Bacchantes- et Pan à ne-
point faire de bruit, de crainte'de la
réveiller (25). Enfin l’infort-unée Prin--
cesse se réveille , et son réveil est-
aussi celui de ses plaintes et de; sa-
douleur. Elle prononce le nom« de,-
Thésée (2 6 ) , et regrette les illusions
du- sommeil? , qui luir avdit fait
voir son amant en songe (27)» Ici*
est un discours long,, et attendrissant
dç, cette amante infortunée qui fe jt
retentir de ses regrets, l’île où Thé--
sée l ’a- abandonnée (28), Bacchus llé*-
( i) V. 123-
C2). V. 30.-
35-
C4) vii 40:.
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C*) v. 68-
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Ci6)v. 165:
C17) v . 188.
G 8) v. 115.
(19) v. 224.
(20) ,V. 230— 245,
(21) V- 247.
C’22) V. 255.
(25) v . 266.
(24) V. 272,
(25) V. 290.
v. 300’
(27) V . 329..
Cs8)_v. 380.,.