N 164 O T E S . D U T O M E S E C O N D .
Kirker. C ’est dans ce signe effectivement, qu’ étqit
le Soleil, lorsque Typhon fit périr., Osiris, et
usurpa sa puissance, comme nous l ’avons, vu
dans le traité d’Osiris. Cette caverne i'Jrimé
est un jeu demotssur.;Ahriman,et sur Typhon,principes
des Ténèbres et de l’Hiver. Virgile , AEneid.
1 9 parle du mont lnarimé, qui couvre le
corps de Typhée. Quant, à . Tantale , voici sa
fable. Se lève-t-il ; le fleuve d’Orion, qui est au
io rd Occidental, disparoît aussitôt. Le fleuve re,-
vient-il sur l’horizon; Tantale se couche, et disparoît.
Voilà Tantale au milieu des eaux, qui
lu i échappent sans cesse. ',ç
; . \aa) On trouvera beaucoup de ces tableaux
dans l ’Apocalypsè, et particulièrement dans le
C !On remarque , que Jupiter donne à Cadmus
le titre de Chcf.dtl’oxdrt Géncthliaque ( i f ; ce qul
convient au Serpentaire,: placé alors à 1 Orient,
ou ' au point de , l’Horoscope. .
(bl>) On voit ici une allusion frappante a la,
forme que l’ame du monde , et le Soleil Printanier
prenoient dans le Zodiaque, le jour de 1 Equinoxe ,
lorsque le Taureau y répondoit, c’e s t -à -d ir e ,
a ,<00 arts avant notre Ere!
(ce) C ’est par une fiction pareille, que les Egyptiens
sup po sen t , que Mercure monta,sa Lyre
avec les nerfs de Typhon, qu’il en avort dépouillé.
( a j .r
(dd) La Cosmogonie des Parsrs, dans la description
qu’elle nous fait des courses d’Ahriman contre
le. Ciel , et contre toute la Nature, parle aussi
■ de quatre Astres mis en sentinelle aux quatre
coins du Ciel ( 3 )*' ^ ,
La fable suppose , que Cadmus et son
épouse Harmonie furent métamorphosés en Serp
e s près du fleuve Drilon en IUyrie. On mon-
troit dans ce lieu les pierres de Cadmus, et
d’Harmonie, ainsi que leur Temple (4 ) .
Denis le voyageur dit , qu’on y voyoit aussi
leurs tombeaux
(« ) Nous n’avons donné à l’analyse de ces
deux chants une aussi longue étendue, que pour
■ faire v o ir , jusqu’à quel point étoit fécond le
génie dés-anciens Poètes, qui savoient tirer autant
de parti d’un simple dogme théologique ,
lié à quelques positions célestes, et à leurs rapports
avec la lumière, la chaleur & le retour 5e la végétation. Nous serons .infiniment plus
courts dans l’analyse des antres chants', et nous
nous bornerons aû canevas Astronomique le plus
simple. . . . , , - , c I
( La foudre .tstoit le symbole de la force
((а1)) DVe. I3s7i1d»e, p. 373.
(3) Boundësh. p. 349»
(t45>) SDciyonlayxs,. pP.e r9ic.g. v. 390, etc,
(б) Çerm, Cæs, c. 31.
Démiourgique, qui organise et vivifie le monde ;
suivant Prcclus ( in Timæum, p. 3'4* )
i ( f f ) Le grand Chien, par 'son coucher, devient
. Paranatellon de ce Taureau, et il annonce ainsi
l’entrée du Soleil dans ce signe ; ce qu’on peut
voir dans le fameux vers de Virgile « Candidûs
auratis t etc. » Les anciens en conséquence
ont donné à ce Chien céleste le nom de gardien
d’Europe ( 6 ) , parce qu’il l’est du Taureau
ravisseur d’Europe, lis y joignoient aussi le fameux
Dragon j gardien d’Europe, comme il 1 avoit
été de la Toison et des Pommes d’or ; c’est le
Dragon du Pôle* appelé par Théon Dragon dt
Cadmus , et qu’Hygin fait fils de Typhon ( 7 ) .
(gg) On disoit de cette Çhèvr;e , qu’elle étoit fille
du Soleil , et que sa vue avoit mis en fuite les
Géans; ce qui est exactement vrai s i, par Geans
et Titans, on entend, comme on le doit, les principes
de ténèbres et de m a l, qui régnent pendant
l’Hiver, et qui perdent toute leur activité a l Equinoxe
de Printemps, au lever Heliaque de la
Chèvre, ou lorsque cette belle Etoile du Cocher
sort des rayons du Soleil, dont elle précedoit
alors le char, le jour de l ’Equinoxe* au moment
du triomphe d’Orus sur Ahriman. Les Titans-,
effrayés de la vue de son brillant éclat ( 8 ) ,
prièrent la Terre leur mère, de la cacher à
leurs yeux. Voilà pourquoi aussi Germanicus
César ( 9 ) , en parlant du Cocher, qui porte la
Chèvre, nous dit, qu’il fut toujours I effroi des
Titans. Ce qui s’explique aifément , dans notre
méthode, et d’après les principes Théologiques
et Cosmogoniques, que nous avons posés. On
disoit,'que ce Cocher (10) étoit celui d (Enomaüs,
roi de Pise, qui avoit établi des fetes Equinoxiales,
et des combats ( 1 1 ) , dans lesquels le
Soleil , les Planètes, les élémens, figuroient
comme acteurs. Il étoit assez simple, que le terme
de ces combats des différens agens de la Nature
fût le triomphe du Soleil1 Printanier , annoncé
par le Cocher céleste, d’autant plus que ces fetes
avoient pour but, suivant l’Auteur de la Chro-
nique d’Alexandrie, de .peindre l’action de la
Nature entière, du C ie l, de la Terre e t des
Eaux. Aussi on y représentait les douze maisons
dii S ole il, les Ourses, etc. et vraisemblablement
le Cocher si fameux , dans ces combats livres a
l ’occasion du mariage de la belle Pleiade Hip-
podamie ( i> ) , dont Pelops, fils du Serpentaire
Tantale, étoit amoureux. Ainsi on mettoit en
scène, en drame, et en spectacle les memes
idées Cosmogoniques, que l’on retraçoit dans les
çhants poétiques sur Ja Natqre , èt sur le choç
((78)) HHÿyggiinn., Fab, 30. 1. t , c.14..
: (9) German. Caes. c. 12..
.(10) German. et Hygin; Ibid. '
(11) Chron. Alex. p. »63.
(11) Hygin Fab. 84.
et
et la concordance de ses principes et de ses élémens.
Voilà le génie' de la haute antiquité.
(hh) C ’est à l ’approche de l’Equinoxe de Printemps
, que les Perses célèbrent la fête de la
destruction des productions d’Ahriman , et \ si on
en croit Kirker ( 1 ) , les Egyptiens, à la même
époque, lêtoient la destruction de Typhon.
Les Chinois caractérisent Je lieu du C ie l,
auquel répond notre Taureau, par les mots grande
Lumière. Souciet t. 3 , p. 92.
Le Poète Nonnus donne souvent l’épithète
d’Alcxicacos, ou de préservateur des maux , à
Cadmus (2 ) ;e lle caractérise bien i’Escülape céleste
ou le Serpentaire.
(ii) On se rappelera, que cette Vache» avoit sur
l ’épaule, comme Apis, l’image de la Lune, ou
de la Planète , qui a son exaltation au signe du
Taureau, nouvelle preuve qu’il s’agit ici du
iaursau des Constellations.
;pi|: La Citadelle de Carthage, bâtie sur une
peau de Boeuf ( 3 ) , portoit le nom de Çadmée
(4 ) , et on y adoroit Esculape, le Serpentaire,
notre Cadmus ( 5 )« La Citadelle de Thèbes,,
bâtie par Cadmus, portoit aussi le nom de Cadmie.
Ainsi les Tyriens, fondateurs, de Thèbes en
Béotie, et de Carthage en Afrique, portèrent le
culte de leur Dieu-Soleil, soit. Hercule., soit
Esculape, adoré à Tyr et à Sidon, et .représenté
aux Cieux par les Constellations du Serpentaire
et de V Ingénie ulus, qui toutes deux ont un
Serpent : e’étoit le Dieu de U Thèbes d’Egypte.
(//) Le Poète observe, que la première de ces
Portes, ou celle de la Lune ( 6 ) , regardoit le
Couchant, et que celle du Soleil regardoit le
Levant (7 ) . Cette idée est conforme au tableau
Mithriaque, dans lequel on voit sur le couronnement
sept Autels flamboyans, qui représentent
les sept Planètes, et à une des deux extrémités,
le Soleil eu son _ G én ie , conduisant un Char
attelé de quatre Chevaux, qui se dressent, et qui’
par cette attitude marquent le Levant ; et à l’autre
extrémité , la Lune qui conduit un Char a deux
Chevaux abattus, et qui, par cette attitude, désignent
le. Couchant.
{mm) Il est impurtant d’observer,que l’Auteur de
l’Apocalypse nous présente sa Ville Sainte , à qui
il donne le no,m dé Jérusalem, avec toutes les
divisions et toutes les distributions de l ’Olympe.
Ses douze portes, ses quatre faces orientées,
tout prouve cette correspondance mystérieuse.
(ton) Il y a assez d’apparence., que l’Auteur a
voulu désigner par ccs Serpens le Zodiaque et
l’Equateur, et leur union ou intersection à l’Equinoxe.
C ’est sous ect emblème, que Macrobe re-
( 1) Kirk. OEdip. t. a , pars x , p. a^o. (2) L. 3 , v. 436.
(3) Yi-rg. Æneid. 1. 1, v. 371.
(4) Eusrh-, ad Dio'nÿs. v. 190, etc.
(5) Strab. 1. 17, ». 832.
(6) V. <5,.
Relig. Univ. Tome II,
présente les orbes célestes (8 ). II est de fa it,
que le jour de l ’Equinoxe, lorsqu’il répondoit
au Taureau , le lever du Dragon du Pôle
annonçoit le commencement de la nuit, et l’heure
du coucher des nouveaux Epoux. Ainsi il n’y a
rien que de vrai astronomiquement, dans cette
fiction poétique.
(00) On peut voir aussi la Couronne de Junon,
dans Martianus Capellà, de Nupt. Philologie:.
(pp) Il est bon d’observer, que ces douze Métamorphoses
sont celles du Soleil, ou de l’ame
du monde, durant sa révolution annuelle à travers
les douze signes. Comme on chanta les douze
combats d’H ercule, on chanta Iss douze Métamorphoses
de Jupiter, Père de la Lumière.
(qq) Ceci prouve bien que 1s Taureau étoit le
premier des signes, quand on imagina la fiction
des douze aventures amoureuses de Jupiter.
(rr) Le Poète , dans le I .-13, v . 203 , parle
de l’A ig le , dont Jupiter prit la forme, pour engrosser
AEgire , fille d’Asopus, dont il eut Æaque.
Au; liv. 16 , v. 59, il en parie encore , et il
appelle cet Aigle un Astre.
(r^) Le songe de Sémélé ressemble beaucoup
à ce qui arriva à Isis , chez le roi de Byblos ,
dont elle nourrit l’enfant, qui fut brûlé par le
feu céleste, dans sa partie mortelle.
(tt) L ’Equinoxe d’Automne étoit fixé par le
coucher du Taureau, par le lever du Serpent,
de la Panthère, du Sagittaire, et'par le coucher de
Cassiopée, ou l ’on peignoit une Biche. Quant au
Lion , c’est le Lion Solsticial, domicile du Soleil
et de Bacchus. La peau de Daim ou du Faon ,
qui couvroit Bacchus, représentoit le Ciel étoilé,
suivant Nonnus
(uu) Nous avons déjà observé , que Thyoné est
le nom d’une des Hyades, ou des Etoiles de
l ’oeil du Taureau. Comme Sémélé, les Hyades
sont filles de Cadmus } ce qui porteroit à croire 9
que Sémélé serôit une des Hyades. Car Nonnus
donne quatre fi îles et un fils à Cadmus ( 10 ) , eu
cinq enfans.Hésiode compte cinq Hyades, et Myr-
tile dit , qu’elles sont filles de Cadmus (11 ). Or
Bacchus avoit pour mère Sémélé , fille de Cadmus
, et pour nourrice une autre fille de Cadmus.
Mais les Hyades , dans- toute l’antiquité ,
ont porté le nom des nourrices de Bacchus.
Ajoutez à cela que le Taureau, qui porte les
Hyades, est le signe, dans lequel fut placée Io ;
cette I o , que certaines traditions, rapportées par
Diodoré ( 1 2 ) , font mère de Bacchus, de ce Bacchus,
qui inventa les myftères chez les Egyptiens.
En effet Io étant la Lune chez les Argiens , ou
Lis chez les Egyptiens, il s’ensuit, que c’est le
((78)) MV.a c7r8o.b. Sat. I. 1, c. 17.
(9) L. 9, v. 185.
(10) Nonnus, 1. ? , v. 9 ;, p. 205—Zio.
(n h T h e o n , p. 125—132.
(22) Diod. I. 3, c. 73*
Ll *