soit tons les ans(i) au printemps, lors-
que le Soleil parcourait le. Taureau, domicile
de Vénus, celui qui ravit Europe,
soeur de Cadirms. Les habitons de Ti-
thorée , en Pliocide , venoient alors
aux tombeaux d’Amphion et-de Zétlius,
G’est-àdire des Gémeaux, qui , à cette
époque , entraient dans les rayons solaires.
Ils en tiraient un peu déterre,
qu’ils emportaient pour l’ajouter au tombeau
d’Antiope , mère de ces deux Di-
vniités , et ennemie de Dircê, qui avoit
péri attachée à un Taureau ; et alors la
fertilité la plus grande étoit donnée à
leur pays, 11 est aisé de voir, que cette cérémonie
et cette opinion,ainsi que l'aventure
d Antiope et de ses. en tans, se lient
à; J Astronomie, : et an Taureau qui portait
la Lune équinoxiale de printemps, laquelle
y avoit son exaltation. CeTaureau,
comme nous l’avons déjà dit , joue un
grand rôle dans, les fables de B éotie : c’é-
tqit le Taureau d'Europe j c’était à Argos
celui d’io, métamorphosée en IsisEgyptienne.
Aussi étoit-ce à Tithorée, qu’lsis
raeevoit le culte le plus solemnel qu’on
lui eût décerné sous pe nom en Grèce,
comme on peut le voir dans ce que
nous avons dit plus haut. G’étoit aussi
près de Tir borée, que se trouvoit le
temple d’Esculape, notre Cadrons Béo- .
tien ; Esculape, frère des Dioseures oit
des Gémeaux , un des huit fils de
Syduc. Le culte des Béotiens de Tbèbes
se. trouve donc lié naturellement à celui
des Phocéens de Tithorée , qui adoraient
les mêmes Divinités, sous* diffé-
rens noms. Ceux de Tithorée avoient
le. tombeau d’Antiope , et ils y ajoutaient
tous les ans de la terre,qu’ilsalloient chercher
au tombeau des Dioscures, ses fils, au
printemps ; et c’était au printemps qu’ils
célébraient une grande fête d’Isis', dont
Pausanias donne la description , et que
nous ayons rapportée plus haut. Esculape
( ' ) Ibid. p. 295.
(2) Paus. Attic. p. 46.
(3) Bolet, p. 295.
(4) Ibid. p. 2y j . •
y prenoit le nom d’Archegêtès. C’étoit
aussile titre qu’Apollon prenoit à Mégara
dans l’Attique (2). Sa statue ressemblent
fort aux ouvrages des Eginètes. Gérés
Thesmophore , ou Isis, se trouvoit avec
lu i, comme Isis se trouvoit avec Esculape.
Mais revenons à Thèbes et’à< la.
Béotie, où Bacchus-Taureau fut sur-tout
honoré par la femme de Lycus.
A Mycales, Gérés.recevoit des hommages
sous le nom de Myoalésienne Çiy.
On disoit, que chaque nuit on-fermoit
son temple , et que chaque nuit Plercule
l'ouvrait. Cet Plercule étoit réputé être»
un des Dactyles Idéens. On déposisit:
aux- pieds de la statue les fruits, que.
produit l’automne ; et ils y consentaient
toute l’année leur fraîcheur. Voilà un
miracle.
On trouvoit à Tanagre le tombeau
d’Orion (4.) ; ce qui marque bien en-'
eore les rapports-qu’a-voit le culte de Béotie
avec le ciel.et avecties constellations.
L ’amant des. Pleïades, le fils du. Taureau
céleste ,devoit bien trouver sa. .place
dans un pays où. toute-.cette partie, du
ciel , qui avoisine l ’ancien Taureau
équinoxial , fut honorée sous, divers
noms de Dieux , de. Déesses , de Héros,
ainsi que la partie opposée , telle que le
-Serpentaire-Cadmus., etc. ffÿfée: père
d’Orion l’était aussi de. Nyctéus, père
d’Antiope. (5). Neptune avoit eu de la
Plefade Céléùo Lycus, qui tint sa mère
An tiopeen captivité , et qui fut tué par
Amphion et Zétlius, Antiope elle-même
était fille-de la Pléiade Paijæo et de
EBy-ctéùs, qui. est , Ou Orion , ou son
frère-, puisque son père est flyrée , qui
régn’oit en Béotie-. Bacchus , qu’élevèrent
les Plyades (6) } et qui prit les cornes
du Taureau , y avoit aussi son.temple.
On montrait le lieu où le père.des
Pléiades , Atlas , s’occupoit de spéculations
astronomiques (7).
(q) Apoll. 1. 3.
(6) Kygin. 1. 2.
(7) Pausan. p. 297.
LêTemple de Bacchus (t ) étoit voisin de
celui de la Vierge céleste, ou de Thémis.
Le compagnon de Gérés , le fameux
Mercure , n’y fut point oublié,
et il y était représenté portant son Bélier
sur les épaules. Nous l’avons déjà
vu ainsi représenté à Idiome, en Mes-
sénie- (2) ; près des sources du fleuve
d’Jile.ctre , fille d’Atlas ; ce qui rapproche
ce culte de celui des Béotiens. Dans
l’un et dans l’autre pays-; Mercure et
Apollon étoient unis dans l’un et l ’autre
les noms de Latone étoient' consacrés:
Ils donnoient à ce Mercure le
nom'de Promachus , nom qui convient
au Belier de Mars, chef du Zodiaque.
En remontant vers le nord , le long de
la côte , est la ville d’Anthedon , où
Gérés et sa fille étoient honorées avec
les Dieux Cabires. Bacchus y avoit aussi
son temple (b).
Sur les bords du lac Copaïs , formé
par la chûte'des eaux du Céphise (4) ,
est la petite ville de Copas, où Gérés
etSérapis avoient leur temple , ainsi quê
Bacchus. Gérés est l’Isis adorée à Tithorée
en Phocide , sur les bords du
Cachalis , qui se jette dans le Céphise.
Cérès-Cabirique et sa fille , dont nous
avons déjà parlé, avoieiit , à quelque
distance du fleuve Dircê , leur bois
sacré , dans lequel les Initié^seuls pou-
Voient entrer (_5).. Le bienfait de 1 initiation
fut un des présens que Cerès fit
aux Cabires.
On-trouvoit en Béotie la ville de Thes-
pie , fondée par Tbespie fille de l’A-
sopus , à qui Apollon fit trois dons ;
l’un de donner son nom à la ville ; le
second , de le donner aussi au signe
céleste de la Vierge , ét le troisième,
celui de la divination (6). On y. honorait
Jupiter Sauveur, qui avoit délivré
la Ville dés foreurs dû sërpeht. Ce Sauveur
ressemble fort au nôtre -, qui est
aussi fils de là Vierge (7)..- .
Ce culte se rapproche beaucoup de celui
des Eléens (8), qui adoroieït t égide m'en t le
fils d’Illithye changé' en serpent , et qui
s’appe I oit Sauveur de la ville. De même
qu’en Elidé (9) Sosipolis étoit accompagné
de la Foi-tune , de même à Thespie
on voyait la Fortuné (10) près du Sauveur,
ainsi qu’Hygiëe. Ce qui me fait
croire , que ce Sauveur es% Esculape,
qui est représenté aux cieux tuant le
Serpent5qutec’éstCadmus,etc. , Pluton ,
Sérapis. On y adorait aussi le fils dTl-
lythie , que l’on nommoit L’Amour ;
c’est ainsi qiic l’appeioit Oiénûs , dans
son Hymne à lllythie. La fameuse
Aphrodite y avoit son temple sous
le nom de Noire , Mélanide , pu Hèsf
pérus ; ainsi que Nicé, qiie Plutarque
unit à Vénus (11). Le fameux. Hercule ;
Dactyle Idéen, y avoit aussi le (riens
Nous l’avons déjà tu présider au temple
de Cérès Mycalésienne.:
On montrait à Lébaqlée le bois satire
de Trophonius (13) I, près duquel Er-
cynie joupit autrefois avec Proserpine,
et tenoit un oie qui , s’échappant de
ses mains, se cacha dans l’antre, où Pro-
seripinè le trouva. Dp lieu d’où la D cessé
retira l’ôiseau jaillit la source dû
fleuve J.icyne., sur les bords duquel
étoit un temple d’Ercyne, où l’on voy r.it
une jeune fille tenant une oie dans ses
main's. On trouvoit dans cette grattéJ1 es
sources du fleuve , et des figures droites j
tenant des sceptres entortillés de sér-
pcris. On poünoit', dit Plutarque, les
prendre pour les statues d’Esculapè . et
d’Hygiée. Mais on peut aüSsi y voir Trophonius
et Elrcyne , à qui le sérpent
est aussi bien consacré qu’à Esculape.
Les objets les plus remarquables dans
(1) Ibid. p. 298.
(2) Mes*, p. 143.
(3) Boiotic. p. 298.
(i) Ibid. p. 299.
V<) Paus. p. 301.
(6) Ibid. p. 391.
(7) Theon ad Aràt. p. 129.
(8) Pausan. Heiiac. 197.
(9) Ibid. p. ac 4.
(ic) Ibid. p. 402.
(11) Plut, de Iside.
(12) Paus. Boiotic. p* 31a*
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