leur -ville ( i ). La Déesse étoit adorée-
dans un temple commun avec son fils,
A côté , on avoit consacré un temple à
Venus - Uranie, à laquelle on sacrifioit
sur des antels , qui lui étoient dressés.
Cérès Chamynienne y avoit aussi sa Prêtresse
, qui , sui' tin siège élevé, assistort
aux Jeux Olympiques. G’étoit dans cet
Hippodrome, quels Cocher céleste (a),
que nous avons dé} a trouvé honoré dans
tant d’endroits difïérens, avoit son tombeau
ou son cénotaphe. Il y étoit invoqué,
sons le nom de Taraxippuset d’Olénius,
surnom dé la Chèvre qu’il porte. D’autres
disent, qu’il est leNeptune-Chevalier,
dont le culte fut souvent lié à celui de
Cérès. Aussi voyons-nous , qu’à l’extrémité
de l’Hippodrome on avoit élevé-
un temple à Cérès Chamynienne , et
qu’on y trouvoit la statue de cette Déesse
a-veecelle de sa- fille , comme nous Pavons
dit plus haut.
On voyoit encore les autels de ces
deux Déesses , dans un ancien Gymnase
de l’EUde. (3)-. Les deux Divinités ,
Ilros et Anteros , dont la première est
nommée par Sanchoniaton dans sa
Théologie Phénicienne,y figuroient aussi
aveelTIercùïe Phénicien, invoqué là
sous le nom- de Parastale. Le buste du
Dieu Hercule- étoit dans un angle, dans
la troisième enceinte appelée Mal-
coth, nom Phénicien d'Hercule, lequel
signifie Roi- L ’Amour y , tenoit une
branche de l’arbre de Phénicie , appelé
Palmier.
On y voyoït la statue d’un jeune
homme nommé Sérapion, nom dérivé
de Sérapis , qui’, dit-on, avoit proenré
du blé aux Eléens , dans un temps de
disette (4)-
Ces noms, ces formes-, ce culte, le
palmier, tout nous rappelle vers la Phénicie
èt L’Egypte, pour y chercher l’ori- (i)*3 4 5
(i) Pausan. Heliac. a ,p . 197— 198.
(a) Pausan. Heliac. 3 , p. 199.
(3) Pausan. Heliac. a , p. 30a.
(4) Paus. Heliac. 2 ,p. 303.
(5) Ibid. p. »93—«>4.
gtné de ces institutions religieuses des
Eléens, et dé-leurs jeux Olympiques.
Le fameux Fltrton , ravisseur de Proserpine
, avoit aussi son temple et son
enceinte sacrée à Elis , qui ne s’ouvroit
qu’une fors tous les ans (5).
En Aeliaîe, entre AEgium etAEgira,
étoit l’ancienne ville de-Borna, où l’en
voyoit le temple de Cérès et le bois
sacré d’Illythie , ainsique le temple de
Bacchus et de Vénus- (6).
A Egire, on trouvoit aussi la statue-
d’Esculape , qu’avoît nourri la Chèvre ;
ainsi que celles d’Isis et de Sérapis (7).
On y adoroit sur-tout Vénus-Uranie :
lës hommes ne pou voient entrer dans
ce temple. Ceux de Pellène, près Egire,
adoraient aussi îllythie et Mercure (8).
Mercure étoit père du Cocher céleste.
G’étôit dans cette même contrée qu’étoit
établi le culte de Cérès Mysienne , dont
nous avons parlé plus haut-
Avant de quitter le Péloponèse, pour
passer dans la partie orientale de la
Grèce, parcourons les terres qui- précèdent
our forment l’isthme daCorinthe ,
qui va- nous y introdüire-
A Cenerée (9) , Sérapis-, sous le nom
d’Esculape-, avait un temple, avec Isis
sa- fidelle eompagne. Neptune n’y fut
point non plus oublié.
Ces mêmes Divinités , Isis, et fe Dieu
de Canope , Sérapis ( 10 ) , étoient honorées
sous leurs noms Egyptiens à Corinthe
7 mais ils ï’étoient aussi sous leur
forme et sous leur dénomination
Grecque. Esculape , Gérés et sa fille
y avoient leur temple. Isis y prenoit
les noms de Pélasgîenne et d’Egyptienne.
Ces temples étoient près de la montagne
appelée Acro -Corinthon , où se
trouvoit le temple de la fameuse Illythie,
peut-être la Chèvre, et celui de Vénus sa
compagne. Elle y étoit revêtue des armes
de Mars-,qui préside aux Décans du Belier
(6) Paus. Ach. p. 233;.
(7) Ibid. p. 334.
(B) Ibid» p. a3f.
(9) Paus. p. 45.
(10) Ibid. p. 4L
avec elle et avec le Soleil,qui y -a aussi son On y invoquoit Arantus , avant la
exaltation; et de l’amour qui naît d’elle célébration <les mystères, é,t on 1 disoit
et de Mars. On y voyoit une fontaine , des libations à ses enfans , qui avoient
à laquelle donna naissance l’enlèvement en ce lieu leurs tombeaux avec le
nue fit Jupiter de la Nymphe AEgina , sien. Aoris et Arathuria ses enfans
fille de l ’Asopus ou tiu fleuve, qui prend avoient été grands chasseurs et grands
sa source chez lesPhliassiens, quiavoient guerriers.
llevé une statue à la Chèvre celeste , Il avoit une enceinte sacrée dans la
leur grande Divinité, e t, connue ailleurs,
sous le nom d’Illythie, à ce que je crois.
Cérès avoit aussi son. temple ( 1 ) à
Sicyone, lequel étoit un monument de
la reconnoissance d’un ancien Roi de
cette ville , dont .elle avoit nourri le fils-,
comme elle avoit nourri celui de
Pelée ( c e ) ; comme Isis avoit nourri
celui de Malcander , époux d’Astarte.
Le Soleil et Pan y avoient leurs autels.
,.x
C’est à quelque distance dé cette
même ville, que cette Déesse étoit honorée
, sous le nom de Prostasie. Elle y
recevoir un culte commun avec sa fille ,
dans ùn bois sacré. La statue des Déesses
et celle de Bacchus y étoient
élevées.,
A Titane , au midi de Sicyone ( 2 ) ,
entre cette' ville et Phlie, à une égalé
distance à pen-près de ces deux villes ,
on trouvoit les statues de Cérès et de la
Fortune des Dieux, ainsi que celle
d’Esculape , surnommé Gortynien. Eu-
hemêrion ou Bonjour, et Alexanor {dd) ,
Dieu du Sommeil et! du Repos., l’ac-
compagnoient. On.sacrifioit à ce dernier
après le coucher du Soleil, et on l’ho-
noroit comme un Héros ; on sacri-
fioit au premier comme à un Dieu. Esculape
y avoit ses serpens sacrés. Titane
avoit été fondée par Titan , frère du
Soleil. On y portoit la statue de la
Pleïade Coronis dans le temple de Minerve.
C’est sur-tout chez lés Phliassiens leurs
voisins, que le culte de Cérès étoit en
vigueur , comme nous l’ayons déjà remarqué.
(1) Paus. Corinth. p. 54.
(i) Ibid. p. 54.
citadelle , où l’on voyoit la statue de
Cérès et de sa fille , ainsi que leur
temple ( 3). Diane y étoit aussi honorée
, et avec elle la fameuse Chèvre ,
dont nous avons si'souvent parlé. Esculape
y étoit représenté sous les traits
de la jeunesse , n’ayant point encore de
barbe. C’étoit, le Dieu du Printemps, un
véritable Apollon.
Après avoir parcouru tout-le Péloponèse
, et rassemblé sous lé même point
de vue tous les lieux , où Cérès et Proserpine
avoient des temples , des statues
et des mystères, et remarqué les divinités,
qui presque par-tout les accompagnent,
telles que Bacchus , Esculape,
Sérapîs , etc., c’est-à-dire-y le Soleil , soirs
différentes formes et différées noms ;
ainsi que la Chèvre et les Pléiades,, qui
président au Printemps ; nous allons
continuer notre travail et nos recherches
dans le resté de la Grèce, dans l’At-
tiqne , la Béotie et la Phôcide , afin d’avoir
un tableau complet de ce .culte dans
tonte son étendue. .u, ,, uipuh.
L ’Attique la première" fixèra' nos regards
, comme ayant été le théâtre le
plus poinpenx où Cérès, èt sa fille aient
jamais para avec un grand éclat. En
effet, c’est dans l ’Attique que se trouve
Eleusis, bourg devenu si fameux dans
tout l’univers par la célébration dés
Mystères de ces Déesses , et qui a passé
pour être le berceau de leur3culte V et
le centre d’où sont partis, dans tous les
sens, les divers rayons de leur gloire. C’est
de-là qu’elles prirent leur nom d’Eleu-
siniennes , ou de Déesses d ’Elëusis.
(3) Ibid. p. 56.