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sauces de-la. nature ; enfin tout ce quin’é-
toit pas du monde1 yisible , que l ’on
appeloit, par opposition , l’être apparent
(•«).
La théorie des Génies entra donc
dans la science sacrée de l'initiation f
et fit partie du spectacle religieux des
êtres uiffércns , qu’on faisoit paraître
dans le3 sanctuaires ; elle étoit une
suite nécessaire de la croyance à la
providence et à la surveillance desDiéux,
une, des premières bases de l'initiation.
: L ’administration de l’Univers ,
confiée à des Génies, subalternes y par
qui les biens1 et les .maux étoient versés
dans le inonde étoit une conséquence
de eedogme, et nous avons vu -,
que les Perses avoient consacré .cette
opinion dans les mystères de Mithra,
■ oùTo®cxpasoit ce fameuxuenf, qulOr-
.musd ètAbrhnan s’étalent partagés:yen.
chargeant j^kacu’ri vingt - quatre Génies
d’y répkndrelès biénsiefcles mauxVqui
a-’y-rencotitteiït. Cesivingt-qüatre.Gé’tries
éS'dientsubordonnésàdouzeautresDiéux,
slont oe étaient enfansc du principe du
iiijin fft cU-ki.inuiiere.et six autres db prin-
■ «pés dunnalet des. ténèbrefif i)t Çæs D feux
de différées Ordres#iaiigês soùsdes drapeaux
chacun de leur principe 'ou
des. deux cÜefsxle la lumière (et des ténèbres
;, se jlivroient : desrnosafbats et sra-
• voilent Ip sorti. du tclçpÉïéiabiquéor; cm
.saincu.ilEettedactrànièdeiCÈéflïesipcHép»-
:ritâires deri^i proreideuide; wiweveellè ,
étoit intimémænit liée : a>ux mystères an-
(lüîùsi, et se îrotivoit esnsacré'o dan si es
-sacrifices et lesinitiàtions chefcles- Grecs,
icomme eJiezles barbares, au ' rapport:
-.dut même Ilùtarque (aj. Mous atvosts donc
vu raison d’avancer que , dans les Saco-
tuairds: ançiensyon yiclOBB'ùit 'le spécl-
ftacfe- dfes Génies, pxsliargds^éetibsdiniBtÿ-
-tration du. monde. Mnjteivewtio» du
-fonnettx MeïbüreiyeoBdafctsoïilés finies,
-qni:p3BcâssôiD,dajis lestefci jf&S-'Ü’Jfelisiï,
arvc 1s Soleil et la Lune, en est déjà une
preuve. Il en est de même de celuidesmys-
ières d’isis, que nous voyons paroîtrè à
-la procession des initiés, dans Apulée.
Le même Plutarque , dans uni au-
tre ouvrage: ( 3 ) , observe que les
.Dieux, , par le moyen des Génies intermédiaires
entre eux et> les hommes, se
rapprochent des mortels,, dans les cérémonies'
de d’initiation , et dans les Orgies.
Mais il croit prudent, à l’exemple
.a’Hérodote,de tirer le voile du mystère
-sur des grand s secrets', et: de supprimer
lesprenves,qu ’il en pourvoit; tirer de la nature
et: de l’èxisfence de -cés êtres iap'-
pslés Génies 3 dont, i l -fait' desj Ministres
Jde®. DieufcfcvdeS Secrétaire®, des Officiers
-chargés de l'inspection de leurs: Sacrifices
j et d ’assister . à : leurs mystères.
On ônseignioit, que ces Génie» étoient de
•deux sortes,dès nns y chargés)'derdis-
tribuer les peines yppri’exétoef dfi"ven-
-geance des : Dieux- i -c outre Tin jus ticeet
l’orgueil des mortels ; qrre'les autres an
’Con traire , d’une nature plus:pure, (; ce
gant nos- Anges, ) étoient les-dispensa-
-teurs desrdoiis' de: laiDlh'iuite pàj’qjïi ', à
cause de l’éjecellfence de' iefif fiatvwè B on
..'tvoit. attribut: cctEt: foilction royale j eàr
,it :.n’étfliavj)asd de, fonction phisis digne
dde la rnajeslé royaie y tiisoit-on , que la
• bienfaisance/ • : ' ‘ -' "• /'a 1
à J On reeormoît, dan»èedouble ordre dè -11 éïiitts, les ' Génies subordonnés: a- Orqi
-maa© let-à ■ -Aln'iinan Ichez les Perstss ; ce
isopecbez nous, les'Anges etleS'Démord.
©n remarquéetbiijôtas le même w t
des mystères, celui d’établir le dôguie
des! récompenses' ët des peines à venir,
le même t jfi’on: avoit y en établissant lé
■ dbgméde'fo Providence, dont. la theorie
-suite tilif-à. beux: }■ qui ' vtrnl-o io n t t*xphqt 1 tir
le rnétlairgéi dé») bién« et dés orôâùy.
■ Pkitàrqtte Có®tEintiei’exaölén rte la. 11a •
tare) de 'CéS clifféreris ordres1 de G.énies,
denton parlffit dans les mys'ères (4.r|5;*;-t
on y apperçoit des traces de notre o.pift)
Plut, c’e Iside , p. 36r-— r .bidi ( ) (3.); De Otaciri. Befectt.fi.y 17.
(2) Ibid- p. 3^ 5? .3 ,? 1 àr.bii3 .uv‘0 (à) ( j) Ibid. p-Cfiyr i cc -7 e> -ftn'
R E L I G I O N , U N i y e R s El l l e . ?T l
nionsurles Anges de ténèbres «et shï Jes
Apges de lumière. De même que parmi
les hommes, dit ce philosophe , il y a des
différences de caractère et de qualités ,
il y en a pareillement parmi les Génies..
Les uns ont à peine une teinte légère
de la nature passive et déraisonnable,,,
tandis que chez les autres ellq.domine.-
de manière, qu’il est difficile j.qu’ils s’en,
dépouillent. Nous en trouvons des,
preuves éparses çà et là dans la'My'ho-
logie, et des traces dans les initiate m,s,
et dans les sacrifices., C’est ic i, qu’à propos
des preuves que l’op peut tirèr des,
Mystères et du cérémonial de; l’initiation,
Plutarque croit devoir se condamner
à un respectueux silence.
Il est aisé de voir, quelle fut l’origine
des bons et des mauvais Anges , pu des
Génies subalternes, chargés de dispenser
les , biens èt les maux de la nature.
Comme on ne vouloit point inculper la
Divinité , on rejeta-le mal, tantôt sur
ses : ministres , taut,ôt sur un second
principe ,en opposition avec le bien et
la lumière et comme le bien et le mal
sont dans la .nature , à-peu-près à dose
égale;, on attribua, comme-dans la.Théo-
logie dejZoroastre, aux,Génies çju Anges,
(le I lumière la. dispensation ijes biens M
et aux Géniqs.'OU .Anges des ténèbres ,
et à leur chef, la dispensation des maux.-
Ainsi le soin de tourmenter les cou--,
pables fut tine des fonctions confiées
aux mauvais Gépies , aux Anges,
des,ténèbres , aux Euménides , filles de
la n,uit , etc. au Diable toujours npir ,
et chef des puissances des ténèbres. Tous
les Anciens ont admis cette.distinction
des bons et des mauvais Anges oti Génies
, comme On peut le voir dans le.
traité d’isis de : Plutarque (1 ) , distinction.,
qui résulte et de leur nature e t de
leurs intentions différentes , ajoute ce
philosophe. Platon donnoit aux premiers
le nom de Dieux célestes ; ce
(0 De Iside, p. 361.
(13 Ibid. p. 370.
(3) Ibid, p, 261.
sont fu)3: Angeal; et il. leur attribuoit (2)
la droite, fet le nombre pair , c’est-à-dire
l’apanage du, bon principe. Il donnoit
au: contraire, aux autres, qu’il appeloit
proprement Démons , la gauche , et ie
nombre,impair,-qui étqient dans l’apa-
nagp d,u mauvais prinoipe-
Xénofirate; (3)1 pensoit,. qu’il y a,voit:
dans 1,’aif de cea Génies .d’une nature
forte[et robusteydq .forum, gigantesque ,
d’un -caractère dur et féroce, qui se
plaisoient à voir le deuil et les larmes,
et qui avoient besoin de se repartie du
speçtaelede l’affliction des mortels , pour
s’abstenir dei'air.e de plus grands maux.
CesGéniesjComme chez nous lesDémcns,
e'toient des êtres, qui avoient été précipités
dans les régions inférieures de
l’air, pour y expier la peine de leurs
fautes. C’est Empédocle , qui nûus a
transmis ces idées Théologiques, fort
semblables aux nôtres , sur la nature et
la chûte des mauvais Anges;, Plutarque
ajoute (4) , que le fameiix Typhon ,
l’ennemi et le meurtrier d’Osiris, étoit
un de ces mauvais Génies, qui, après
avoir , comme l’Ahriman des Perses ,
dont i! parle plus loin (y) ,. jeté le plus
grand désordre dans la nature , porté le
trouble sur la terre et sur la mer, où
il avoit, comme le mauvais principe
de l’Apocalypse ( 6 ) , causé les .plus
grands maux , finit par être puni de ses
crimes, C’étoientces aventures, qu’Isis,
ajoute Plutarque , , avoit voulu retracer
dan* les cérémonies mystérieuses,
et dans les plus saints mystères , qu’elle
établit en mémoire de ses malheurs et
de ses courses, dont on donnoit l’image
et ^représentation dans les sanctuaires,
en même temps qu’on y offroif des en-
GOuiagemens pour la piété, et des consolations
dansles malheurs. Plutarque en
a bien montré ici le but et le véritable
caractère., On n’y voit rien , qui ait
trait à -l’Agriculture ; mais tout y a trait
' (4) Ibid.
(5) Ibid. p. 470.
(6) Apocal. ,c. 12 y y. 12 , etc.
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