r 6® LI e l i g i o n u n i v e r s e l l e .
tions mystérieuses de son culte , des
gçmissçinens et des plaintes de ses adorateurs,
qui par leurs larmes., tous les
ans , retraçoient le chagrin de Cybèle.
sur les malheurs de son lils.
C’étoit sa fuit© j sa disparition et son
«ëjouédans1 l’aftWë-, dont on faisoit la
commémoration Chaque annee, à une.
certaine £|J<Jqiie,on!,pour parler d'une manière
plus précisé , à Tequinoxe même
du Printemps , au moment où le Soleil
atteignoit lé cerclé équinoxial. Ç’étoit
alors , qnè l'ort céiébrôit'lMs^siystèrâs du
Dieu Atys i'dànsdescpélS'lëaGorybântes
faisoient espérer aux initiés les* récompenses
dela Vié1 future (Jr)w commie font
tes Chrétiens 'encore aujourd'hui à la
fête de Pâques , qui est absolument celle
du passage d’Atÿs-à son règne , et son
retour à la1 Vie. 'îL'-n’ÿ a'de différence
que dansr la- partie tragique des deux
Fables. La fêté-dé la Passion d’Atys y
comme celle de Christ, cteoit trois joursC
Le premier joitr 8è passait dans le demi
et dans les larmes : au second jbuv, était
ïa fête des trompettes -» où tout reten-
tissoit du bruit de cés ifastrumens , ainsi'
que des tambours et dés crotales, comme
si on eût eu en vue de réveiller Atys.
En effet , les Phrygiens pensoient ( i ) ,
que le Soleil dormoit l’Hiver, et qu’il,
ne se réveillait qu’au Printemps. -Le
troisième jour, on faisoit la cérémonie-
de ce qu’on appelait l'amputation de là
moisson de Gal-ius ( après quoi- strc-
cédoient l'es ’fêtes de joie nommées Ui-
taria , ctr honneur du retour du Dieu
Vers lé vie ( 3 ).’CeS fêtes se célébroient
à Rome le te& mars , ou l’e huitième jour
avant lés kaient!es -d’avril, en honneur1
du triomphe qùé It-Dieir-Soleil', «ft Mi‘ !
crobé ( 4')Vl retrrftortoit en ce -'moment-1
sur les ténèbres- 7ét‘ lés longées nuits dé
l'HiVer. C’étoiti'dënc âfci'S , ’que l’dil-'(revoit
dire comme à Pâques : Haec (i) *3 4
(i) VAot. de Tside. • 1
(s) Julian. Or«. 5 , p. 311. H ’
(3) Damatcivit. Isid. Ap.
(4) Macrob.Sat, 1. 1 , c. ai. ‘
dies, quant fe c it Dominas , éxullemus
et lüétemur in ea. Alléluia. Si on ne
diisoit pas qes même mots , on devoit
dire quelque chose d’approchant, dans
dès ! fêtes Hilaries ou de gaieté ( h ),
Macrobé dit expressément de ces fêtes
équinoxiales, qui se célébroient en honneur
d’Atys , et qui , après avoir commencé
par le deuil et la tristesse , se ter-
minoient par une' grande journée consacrée
à la joie , qu’elles avaient pour
objet le Soleil, adoré sous le nom d’Atys,
amant de-Cybèle. La puissance du Soleil
sur toute la Nature étoit exprimée par la
verge,qu’on mettait dans une des mains
de la statue d’Atÿs ( 5 ) 5'iet sa- fonction
de Chef de l’harmonie céleste , par la
flûteaux sept tuyaux, que l ’on mettait
dans l’autre main. Gomme les attributs
dés statues du Dieu étaient tous symboliques,
des cérémonies, qui se pratiquaient
dans, ces fêtes , étaient toutes
allégoriques. Le sens de quelques-unes
pouvoîtêtre'dévoilé, suivant Julien (6) ;
mais il en étoit plusieurs, qui dévoient
rester couvertes du voile du mystère. La
oéliéinome de l’arbre coupé -, suivant
cet Empereur Philosophe , tenoit à
l’historique'Ides aventures de Gallus, et
n’appartenoit pas- essentiellement aux
mystères, auxquels elle se trouvoit- liée.
Julien néanmoins y voit des rapports
avec Parue , qui déposée sur la terre doit
sans cessa -tendre en haut, vers le1 lien
de son- origine t et dont, les racines qui
l’attachent 4 la terre ne peuvent être
trop tôt coupées. Le; bruit des trompettes
lui paroîtï être aussi un signal de
l’appel pour elle vers sa patrie céleste ,
et les Hilaries fêtoient son heureux retour.
Geci s’appelle commenter, àla manière
des- Pères de l’Eglise.
L ’ariti-é dâMS lfeqttel était descendu
Aiÿs Qj) I suivant Julien, c’est le monde,
où s’opèrent les générations; et il en sor-
(:j) Macroîj. rbid.
(6) Julian, p. 316.
(7) Jbid. p. 3î i .
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toit, pour aller ensuite reprendre au
Ciel son ancifen sceptre. Julien cherche
dans lès principes des Eclectiques , sur
l’origine et la destination de rame , la
•raison qui détermina les Auteurs de ce
culte à fixer ces fêtes à l’équinoxe de
Printemps ( 1 ) . Nous ferons.Usage de
ces mêmes principes ailleurs, dans notre
explication d’un ouvrage Phrygien , intitulé
, Apocalypse de Jean. La con-
noissance de cètte théorie estnécessaire,
pour entendre les li vres Apocalyptiques ;
c’est là véritablement que ces principes
trouvent leur application.
Julien entre aussi dans le détail des
abstinences et des pratiques de chasteté
(2) , qu’on exigeoit dans la célébration
de ces mystères ; et il les rapporte
au besoin , qu’avoit l’ame d’être dégagée
de tout ce qui pou voit l’appesantir, et
empêcher qu’elle ne prît un libre essor
vers les Cietix (r)v Ces principes sont
communsaux Pythagoriciens,et en général
à tous les Ascétiques. Nous entrerons;,
à cet égard, dans quelques détails,
dans la troisième partie de cet Ouvrage.
Quant aux fruits du Palmier, dont il
étoit défendu aux initiés à ces mystères
de se nourrir, il en donne pour raison ,
que cet arbre étoit consacré au Soleil ,
et conséquemment à Atys. Il remarque
que , parmi oes abstinences , plusieurs
étaient commandées par lé rit Egyptien
: ce qui nous confirme da-ns l’dpi-
nion, q.ue' les- Egyptiens ont été les
premiers instituteurs des mystères, qui
ont passé, sous différons noms et sous
diverses- formes, elxefc les différentes
peuplades de l’Asie et de la Grèce.
Juliën ®5® termine*-lé' discours dé Gy-
hèle , d’abord , par une invocation à
Mercure , sous- le nom d’Epaphrô-'
dite-, que lui dorthOïent les Mystës ,-
qui allumoieht lës flambeaux1 saCféif,
en honneur du sUge At-vs ; ensuite , par
une superbe prière, qu’il adresse à la
(0 Ibid, p. 313.
C*) Julian. Omt, 5, p. 335 , 326-, JéîQ 3*30, 335-
mère des Dieux, qui partage le trône
de Jupiter , source sacrée de nos âmes ,
laquelle , éprise des charmes du grand
Bacchus, a sauvé le jeune Atvs (4) , lorsqu’il
fat exposé dans son enfance ; et
qui l’a ramené ensuite à la lumière ,
lorsqu’il fut descendu dans la caverne
profonde de la terre : « c’est toi, dit-il ,
» que j ’invoque , ô Déesse , qui remplis
» le monde visible de tes dons, et qui
» es la source de tous les biens, dont
» jouissent les hommes » ! Dans ce discours
de Julien, Cybèle est peinte, en
grande par tie, 'sous les mêmes traits ,
qu’Apulée, dans son onzième livre , a
décrit la fameuse Isis, avec laquelle
d’ailleurs Apulée l’a confondue.
D’autres traditions ne font d’Atys
qu’un simple Prêtre de la Déesse Cybèle,
qui enseigna aux Phrygiens les mystères
de la mère des Dieux ; ce qui le rendit
cher à cette Déesse, et ce qui, d’un autre
côté, excita la jalousie de Jupiter lui-
même. Ce Dieu, pôurs’en vengèr, suscita1
un sanglier monstrueux , qui port à le
ravage dans tonte la Lydie, et fit, entre
autres victimes, périr le malheureux
Atys. Tel est le récit de Pausania-s, qui
fait d”Atys un Prêtre , fils de Calaüs le
Phrygien, jeune homme né impuissant,
et que, par cette raison , on disoit s’être
mutilé.
Dans cette légendé , ‘Atys éprouve le
sort d’Adonis, et les deux fictions ont
ce point de rapprochement commun.
Dans toutes lés deux:, le’ Soleil, soit
l’Adonis Phénicien , soit l’ÀtyS Phrygien
, périt de la blessure d’un sanglier,
qui les frappe tous deUx-, dans lès pàrties
du Corps* que la Nature a destinées à
être les organes de la génération ( 5).
C’est en conséquence de cette- opinion,
que les habitaUs de Pessinunte avaient
pris en aversion lé nord, Comme les
Juifs. NéaifmomS'; la tratlitibfi que nous
venons de rapporter ,.<5t que Pausanias
(3) Julian, p. 336.
(4) Ibid. p. 337.
(5) rausan. Àçhaic. p. 22|.