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plus ancien de ses temples suivant
Fausénias .($?, dans lequel aidés étrangers
, ni les prêtres mêmes ne'potivaient
entrer , avant qu’Apis eût" été enterré;
Apis,image vivante d’ûsiris et du Taureau,
qui passdit dans l’ombre des nuits
et quidescendoitsous l ’horison lematin;
tous ,les' ans, lorsque le soleil occupoit
le Scorpion , .et qu’on célébroit la mort
d’Osiris. Alors le Soleil s’éntortilloit dü
Serpent et devenoiü'Sérapis ■ alors" tJrt
entroit dans le temple de Sérapis .Fï>elle
est ; ee;me .Semble, l’origine decetté défense
ê que. je crois devoir s’appliquer,
non a la mort du boeuf sacré , mais au
coucher du boeuf céleste,;dont Apis était
l ’image vivante, suivant Lucien et suivant
ce que nous avons vu.
Enfin il est évident, que les Egyptiens
avoient des statues destinées à représenter
le Soleil dans.les isignes inférieurs;
comme nous l ’a dit Majrobe. Or la statue
de Sérapis a la couleur noire, affectée
à ces sortes! dei statues , et de .plus
l ’attribut du Serpent, signe 'céleste* sons
lequel se faisoit tous'les ans ce passage
du Soleil vers l ’hémisphère inférieur,ou
vers les li eux où régnoit Pluton. C ’èst Pluton,
que Porphyre fa) associe à Sérapis ,
comme représentant la lumière solaire ,
lorsqu’elle descend sous lhémisphèTë ,
c’est-à-dire, comme s’explique Porphyre
lui-même , lorsque le Soleil ^s'approche
du Solstice d’hiver et qu'il vaéclai-
rer l ’hemisphère , qui nous est invisible.
Le plus ancien des temples de Sérapis
en Egypte étoit celui de Memphis
, comme nous l ’a dit plus haut
Pausanias. (3) Sérapis étoit avec Apis
la grande divinité de cette! ville.. D ’un
autre côté , on nous dit, que Memphis
étoit fameuse par le culte d’Escu-
lape (4) , qui l’honoroit de sa piésence.
On donne à Esculape l’épithète de dieu
CO Paafàn. Atticis. ps 16.
(O Forphyr apud Eufeb. I. 3. c. rr. p. 109.'
fg) Paufan. AtticisKi6.-
( a) Ammian Marceli. J. a i , p. 145.
(5) Clément' Alex. Stroin, >.
46) Balüaud p, 206,
de Memphis. .(5) Ces deux dé'nonvinai
tions rentrent dans la.même idée ;!’car
on se rappelle ce que Tacite nous»a dit
plus haut, que Sérapis étoit pris pour
Esculape, parce que, comme, FEscu-
lape des Grées y dont il avoitles attributs!,
il .étoit aussi le dieu puiss'àïït'qni
gttérissoit nos maladies. On lui donnoit
pour cela le titre de dieu sauveur, à
Ganope ,£é)., ville où Sérapis avoit aussi
un magnifique temple , :et ou il étoit
Régulièrement honoré.1 Sfiràbon (7) nous
donne d’assez longs détqilsi sur les fêtés;
quiis’y 1 célébroient, tet surda dévotion
licentieuse des" Egyptiens, qui s:y ’ r’efli
doipnt en foule. On: .alloit y 'chercher
la'guérison de ses nialsdies ,' el 'consulter
les oracles du dieu de Canope.
Heraclide de Pont, cité'par Plutarque,
parle des oracles du dieu de Canope,
Sérapis , et i f les appelle les oracles
de Pluton ; ce ! qui fait avec raison
conclure à Plutarque y ( 8 ) que Sérapis
et Pluton étaient la même divinité ; ce
que nous prouverons bientôt. Le culte
du Sérapis de Canope passa à Corinthe
(9), ville fameuse par les mystères
d’Isis'décrits par Apulé( io ) , et il y
conserva le, nom de Sérapis de’Canope.
Ifis y prenoit le nom de Pelagienne,
et d’Egvptienne. Près dm temple de Sérapis,
on jvoyoit lés .autels.du Soleil,
ou du dieu, dont Sérapis étoit une des
formes astrdnomiques1. Isis présidoit à
la navigation. Le Serpentaire, sous le
nom de , Phorbas y présidoit aussi , et
Çorintliyi étoit fameuse par sou commerce
maritime. Dans la. partie ibâSse
de la ville d; Athènes y (11) ontrouvoit
aussi un temple d e , Sérapis , dont < le
reulte avoit été. introduit dans cette
ville par les Ptolomés. Sparte „si'fameuse
parla naissance des Dioscures,
frères. d’Esculape (12) , ou duSerpen-
(^/ Sttabijn. 1. i", p. Jer*
. (8) E>e Ilide- 361.
(9) Paufania* Corinth. p. 48* .
(jfc) Apulée métamph. I. 10 & ife,
(1 1 ) Piufen. Atticis. p. 16. \ .
(1») Paufcn, Ucosie. i *
taire avoit aussi élevé un temple à Sé-
rapis- Ce même dieu avoit deux temples
à Patras en Achaie (t) , dans l ’nn
desquels on montoit le tombeau de
ÿ e lu s l ’Egyptien , dont le nom Bel, ou
Baal est celui du Soleil , de ce dieu
Soleil, dont on montroit par-tout les
tombeaux , de cet ancien Bélus , qui
avoit épousé Isis , après la mort d’Apis.
On nourrissoit à Babylone , dans le
temple de Bélus ou du Soleil , un dragon
sacré. ( Selden, de diis Syriis syn-
tagm 2- c. 17,) Le .culte de Sérapis passa
dans la suite jusqu’à Rome (2) , avec
celui d’Anubis son chien , d’îsis son
épouse et d’Harpocrate leur fils# (m6)
Ils en furent bannis , sous le consulat
de Pison et de Gabinius. {3) .On rétablit
leur culte dans la suite avec plus
de magnificence que jamais. (4) Les Romains
néanmoins ne lui élevèrent
point de temple dans l’intérieur de leur
ville , mais bien hors de l’enceinte de
leurs murailles. (5)
Le culte de Sérapis s’étoit propagé
d’une manière étonnante par lesAlexan-
drins, an point que, vers le second
siècle de l’Ere Chrétienne ( 6), on pou-
voit compter plus de quarante - deux
temples de Sérapis dans la seule Egypte.
Lacélébrité d’Alexandrieçontiibua beaucoup
à la grande fortune , qne fit son
dieu dans toute l’Asie , et dans une
grande partie de l ’Europe (yz6). Joignez
a cela la grande puissance dont ont le
croyoit investi ; puisqu’il étoit dépositaire
de toute la force bienfaisante de la
nature. Rien ne lui étoit difficile. Il
exauçoit tous les voeux , qu’on pouvoit
former (7). Il se lioit à l ’existence de
l’homme, sous tous les rapports. Son
corps (8), son ame, et tous les biens
extérieurs.; étoient d**ts In dépendance
de ce cliçu, ou plutôt étoient son ouvrage
(9). Il tenoit en ses mains la mesure;
entière de la vie humaine, pour me
servir de l'expression du rhéteur Aristide
(10), qui en fait un éloge.pompeux,
que le lecteur peut consulter. Il étoit
le principe et la fin de toutes choses,
réunissantenlui seul lapuissancefn) dq
Jupiter, de Neptune , de Pluton, et
de toutes les autres divinités. Il étoit le
plus humain, et en même temps le plus
Redoutable des dieux (12), et il frappoit
leshommes d’une salutaire.terreur, poui:
les empêcher de se nuire les uns aux
autres. La bienfaisance étoit son attribut
le plus chéri et son véritable caractère. Il
ressuscitoitles morts (i3), rendoit la vue
aux aveugles. Les livres sacrés étoient
remplis du récit des miracles, qu’il avoit
opérés.. Car c ’était alors le siède des miracles.
Les places publiques, les ports,
les villes, tout étoit plein de monumens,
qui en retracoient le souvenir. Si je vou-
lois en faire l ’énumérationdit le rhéteur
Aristide (14), la vie la plus longue
ne me suffitoit pas pour en faire le catalogue.
Il me, semble.entendre l’érangé-
liste Jean terminer la légende du dieu
Soleil d es Chrét’Lqns,qui ressuscitait aussi
lesmorts, et qui rendoitlavueaux aveugles
: car il n ous dit( 15), « Jésus a fa i tencore
beaucoup d’autres choses ; et si on les
rapportait en détail, je ne crois pas que
le monde même pût contenir Les livres
qn’on écriroit » Ilparoît, qn,e ce Jean
était, comme Aristide, bien persuadé
de l’ignorance et de Incrédulité du peuple
dans son s’ècle, puisqu’on pouvoit
lui faire autant de contes qu’on vouloit.
Il n’est pas étonnant,que la religion des
Chrétiens se soit si facilement établie,
( 0 Pau fa» Achaie p. 2sS.
(а) Saturnal. i. a, c. 7. -
O Ter.tuHien Apoiog p. 7.
( 4) Arn®be. !. a. c. 81.
C5) Dion. i. 11.
(б) Arifüdas orat. in Sérapîm. p.IOQ. 17) ibidem, p. 01,
(5) Ibid, p, 93,
(9) Ibid. p. 94'
fio)Ibid. p, 95-
Çi 1) Ibid. p. 97.
Cia) Ibid.p. 98.
f i 3) Ibid. p. 99.
C14) Jean c. ax. v. af.
(159 Ibid. 99.
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