inferieure j etoit une' idole de la nature
de celles quiretraçoient les signes et
les constellations ', et en particulier
les Poissons celestes adorées dans toute
la Syrie, suivant le témoignage des
auteurs ci-dessus cités et en particulier
d Eratostliène, (1) qui dit expressément,
que les Poissons célestes étoient
révérés dans tonte la Syrie. C’étoit cette
divinité poisson, qui avoit été consacrée
dans le Betîi Dagon , ou temple
de Dagon , dont il est parlé dans les
livres sacrés des Juifs. (2)
Aussi dans les divisions de la terre ,
imaginées par l’astrologie, à raison des
influences auxquelles chaque pays étoit
soumis , la Syrie et les rives de l ’Euphrate
étoient soumises au signe des
Poissons, comme on pcutle voir dans
Manions (3), qui raconte à ce sujet une
tradition fort approchante de celtes que
nous avons rapportées , et dont Vénus
est l’objet, (hj) D’après cette distribution
astrologique, et les principes de
culte énoncés dans le traité d’astrologie
de Lucien , il s’ensuit que les Poissons
celestes ont dû être des divinités
îuteiaires pour les Syriens et les images
Ichtyomorphiques autant de Talismans.
Delà dut naître aussi l ’abstinence^
de la chair de poisson , dont
des jirêtres d Egypte , qui avoient consacré
le poisson Oxyrinqueet le Latus,
leur donnoient l’exemple. Néanmoins
il paraît , par le témoignage de Mna-
îseas (4) cité par Athénée, que les prêtres
d’Ascalon mangeoient des paissons;
que le peuple servoit sur la table de
la deesse Atargatis ; la même divinité,
qui, avec son fils devenu poisson, s’étoit
précipitée dans le lac d Ascalon , suivant
Panthus le Eydien , à la suite d’un
outrage qu’elle avoir essuyé. Antipatrè
Tarse, Philosophe Stoïcien , faisoit
d Atargatis une reine de Syrie, appel-
iée d’abord Gatis , qui ne vouloir pa*
Çi) Eratosth. ch. 8K.
( -) Sam., c 5; l ■
fi/ManiU. * .^ 7 STn
qù’on mangeât de poisson , si ce n’est
elle seule , et cela parce qu’elle étoit
fort friande de ce mets. Je laisse ces
fictions , qui n’ont pour objet que de
déterminer l’étymologie du nom et le
sujet de l ’addition du mot grec aler\
celui de gatis. Certainement cette étymologie
est mauvaise ; mais la tradi-
tion nous apprend au moins , qUe 1'
déesse d Ascalon , appellé ici Atargatis
est la même que nous avons vu ail’
leurs appel ice Derceto. Car c’est absolument
la même aventure rappelles
sdus ces deux noms, et qui dans les
astrologues anciens est appliquée au
grand 1 oisson , on au Poisson austral
et aux deux Poissons du zodiaque. Il
ue paraît y avoir de différence qUe
n ï t r 6?. d,es statu« ; puisque
celle d Hehopolis etoit une femme simplement
et que celle de Phénicie avoit
ta partie inférieure terminée en poisson
Lune se nommoit Atagatis , l ’autre
Derceto. (ij)
Si nous consultons les traditions Astrologiques
conservées par Germanicus,
nous trouverons que le nom d’Atargâ-
tis fut donné à la constellation dé la
V lerge ; et que, sous ce rapport ^ Atargatis
ne dut présenter que l’image
d une femme , telle jqu’Astrée et Cérès,
sans aucune monstruosité , ni union à
un corps étranger , tel que celui d’uit
poisson.
Quelques - uns; , dît Germant
cus (5) | prétendent que la Vierge céleste
est la même déessé que Cérès,
a cause de 1 épi qu’elle tient; et d’autres
quelle est Atargatis. Ce qui est
assez vraisemblable, d’après ce que’dit
I heon , (6) que les fictions sacrées ou
lès fabiessur cette constellation s’étoient
ioit multipliées. Sa tête et ses épaules 9
e cet auteur,se lèvent avec le'Eioii.
Je fais remarquer cette circonstance,
parce que nous« verrons bientôt cé syin-
(4) Athénée deipno. f. 8 p. 172.
iS) German. coes. t. 8. ■ .
f v Tteon. ad A rat. Phoen. p . i i f .
bole uni à Atargatis. Eratosthène (1)
6 accorde avec Théon à nous dire, que
l’on débite beaucoup de fables sur cette
constellation, et avec Germanicus Cæ-
sar, en ajoutant qu’elle est la même
qu Atargatis , Isis et Cérès. Ainsi l’antiquité
nous indique elle-même le lieu
où nous devons chercher aux cieux
l’image d’Atargatis. Ce lieu est dans
le signe opposé aux Poissons , ou dans
lequel la lune est pleine., lorsque le
soleil est en conjonction avec le signe
des Poissons , lieu de l ’exaltation de
Vénus, et au lever Héliaque du Poisson
austral,qui monte aÿec le Verseau et
avecunepartjedesPoissons(2). C’est alors
que la Vierge se couche le matin au
lever du soleil et descend au sein des
flots , en même temps qu’une autre femme
, qui lui est opposée , Andromède
placée sur les Poissons , monte à l’Orient.
Ce sont ces'aspects simultanés,
qui ont servi de fondement aux peintures
du soleil , de la lune et des astres
Paranatellons,qui fixenteette époquedu
temps, et quion t donnélieuaux fables sur
Atargatis , Derceto et les Poissont délestes
, et même sur Vénus, qui a son
exaltation en ce lieu. Aussi, dans le
Planisphère de Kirker, nous trouvons ,
dans le signe des Poissonsune femme
à queuè de poisson , telle que Derceto
et qui tient un' petit enfant ou un petit
simu làcre à la main, tel qu’on en suppose
un à Vénus, lorsqu’elle- se jetta avec son
fils dans le fleuve Euphrate,’ (3) à4a vue
de Typhon ; et que là ils y subirent
la .métamorphose ën poisson , qui fut
cause, que les Syriens dans la suite
«’interdirent l ’usage1 dù poisson. D^e
nnë autre tradition ; on suppo^eux
le Poisson austral fut placé aij;s n0uS
parce qu’il avoit sauvé IsêyJnnoit ie
avons -vu | qn’Ei atostb4'tar„ atis à la
double nom d’Isis e^. Ia.,Vierg>e cé-
meme constellation!
( 0 Eratesth. t A , xhéon ». ? "
(») Hygm t 1 h .
Vi) Hygip
2l3
leste , qui tombe au sein des eaux ,
au lever des Poissons. Ces poissons
figurent donc dans la même fiction
sacrée , reproduite sous lés
noms d’Isis , dAtargâtis et même
de Derceto leur fille. Car on put très-
bien unir les formes du poisson , soit
au signe de la Vierge , soit à Andromède
, soit à la lune pleine dans la
Vierge , et lier entre elles ces diverses
fables , comme on lia les emblèmes
astronomiques. Cette’ union consat-
tée par le Planisphère de’ Kirker fut
la base-des unions monstrueuses,, que
l’on trouve dans les divers simulacres
des anciens. On peut donc croire, que
s i , dans quelques temples , Isis , Atargatis,
Cérès bu la Vierge étoient représentées
simplemejitsous l’emblème d’une
femme ; dans d’autres temples , elle'
étoient unies à son Paranatellon. D’apè
ce principe, il y eut une CérèsAur
de cheval, lorsqu’on prit le Pég§fj‘euse
son. Parauatellpn. C’étoit con-
Cërès.de Phigalie. (4) Lorft placé au
traire on se servit du Pokase on eut
midi du Veiseau, et du^on, telle que '
unedivinité'àqùeuede^gjjjg^’Atar-
E)èrcëto, quin etoit^e de cettep^ion
gatis souvent dép^‘ s gpe ayric toutes
monstrueuse. Efi. p.T.ynome (5) ,
les formes ' de v ou celles de la
adorée au ra®e^ Tes attributs du Pdîs-
Lune peinp a„dranateîlaii du Cancer à
son austral ^ comme il l ’est de la Vierge
son couder. Il est à remarquer, que
à fÔÈùrynome avoit des chaînes d’or ;
e-qui la rapproche de ]a Derceto adorée
sous la même forme à Joppé , ville où
l ’on montrait aussi tes chaînes d’Andromède.
Or il suffit de jeter les yeux
sur une Sphère, pour voir que les Poissons
, le cheval Pégase , et Andromède
sont placés sur là même partie du zodiaque
, et en opposition avecla Vierge
(4) faufan. arcad. p. 2^0,
(5) Ibid. 271,.