comme 1’étyniologie et la signification
propre da mot Aininon , que je laisse
à d’autres à chercher ; car il y a
sous ce rapport beaucoup d’opinions
différentes. Hammon , n’est-il que, le
nom Hammel:: de l ’animal bélier ?
veut-il dire père , comme le pense
Eusthate:(ji ) , ou Dieu caché, et qui
se manifeste, comme le croit Héea-
tée ( a ) P c’est sur quoi je ne prétends
point prononcer , laissant aux
étymologistes ces détails minutieux,
Je ne 1 m’attache qu’aux formes symboliques
du Dieu , que je prétends
être empruntées du Bélier céleste x et
à ses opérations dans la Nature, que
je soutiens être celles qui dépendent
de l ’action du Soleil sur la terre,
à l’équinoxe de Printemps , ou à ses
approches, lorsque le Dieu Soleil s’u-
nissoitau Bélier, où qu’il en étoit immédiatement
précédé à son lever le jour
de l ’équinoxe. Enfin je dis, que c’étoit
l ’emblème, sous lequel étoit représenté
le Soleil, lors de sa grande fête, ou
de la fête de son exaltation, que tous
les Astrologues anciens avoient fixée
sous le Bélier. C’était alors qu'il pre-
noit le nom et les formes d’Ammon,
et qu’il étoit représenté par un bd-
lier (rrd) vivant , ou par une statue
coëfïée de la tête d’un bélier. Car
c’est sous cette forme , que le fameux
Jupiter Ammon fut toujours représenté.
Telle étoit la statue d’Eléphan-
tine ( 3 ), dont nous avons parlé plus
haut, ou celle par laquelle on représentait
la Néoménie équinoxiale du Printemps.
La tête du Bélier s’y trouvoit unie
aux cornes du Bouc ou de la Chèvre
placée sur les derniers dégrés du Bélie
r , et qui , suivant la fable, fournit
à Jupiter le lait dont il se nourrit
dans son enfance, et ensuite l ’Egide
dont il se couvrit dans le combat
(j) Eusthat in Dionys. p. 212.
(a) riutaich. de Iside p.354.
(m Eufeb. pr*p. Ev. î- 3. c. 1*,,
contre les Géans. Cette figure étoit
assise, et portait sur ses épaules une
tête de bélier, au lieu de tête humaine.
Une espèce de disque , placé entre les
cornes, suimontait cette tête de bélier
, armée des cornes du bouc.
On trouve dans le Planisphèi e Egyptien
de Kirker ( 4 ) une figure à peu
près semblablement coëffée, mais elle
est debout : elle est .casée dans la
division du Bélier, que Kirker appelle
station d’Ammon.
Toutes les traditions Mythologiques,
qui nous1 ont été conseivées par les
anciens auteurs , qui ont écrit sur les
Constellations , s’accordent à rapporter
au signe du Bélier l’origine des
statues , et du temple d’Ammon. Her-
mippus ( 5 ) ”, cité par Hygin- , racontait,
que dans le temps où Bacchus
portait,ses conquêtes en Afrique, ce
héros arriva avec son armée dans des
déserts couverts de sables , où il courut
risque de périr faute d’eau. Heureusement
pour son armée un bélier
parut:, et lui servit de guide dans
sa fuite, jusqu’à un certain endroit
où fut bâti depuis le temple de
Jupiter Ammon- Arrivés en ce
lieu , le bélier disparut : mais aussi
ils apperçürent quelque chose de plus
à desirer pour eux : c’étoit une source
d-’eau très-abondante, où ils se désaltérèrent.
Bacchus , en reconnoissance
de ce bienfait des Dieux, bâtit en ce
lieu un temple à Jupiter Ammon,
dont la statue représentoit un homme
à cornes de bélier. R plaça aussi aux
cieux l’image du bélier, afin que la
Nature , sous ce signe , tous les ans se
reproduisît par la végétation périodique
, c’est-à-dire, qu’elle remplît com-
plettement l’idée , que Jamblique nous
a donnée plus haut du Dieu Ammon
des Egyptiens. Il voulut aussi, que ce
bélier , dit Hygin , fût le chef des signes
(4) OE iip . t- 2. p. g|
Ci) Hygin, I- %
Lmme il avoit été le guide de son ar-
jmée ■ ’ *
j Proclus, dans son commentairp sur le
ETimée de Platon ( 1 ) , parle de la vénération
singulière qu’avoient les Egyptiens
pour le bélier, et il en trouve
l i cause dans les cornes , qu’ils don-
Iroient à leur Dieu Ammon , et dans
la fonction que le Bélier remplit aux
mieux,comme premier des signes, celui
sous lequel commence à se développer
la force génératrice de la Nature,
et où la force motrice des sphères
circule avec plus de rapidité. Il
recormoît donc une correspondance
I etàbiie par les prêtres de l’Egypte en-
| tre l’animal consacré à Jupiter Am-
fnon, entre les formes de sa statue et
ce Bélier chef des Constellations, dans
lequel la Nature a placé le siège et le
commencement du développement de
I pa force la plus active et la plusféconde;
c’est-à-dire, celle qui s’exerce, lorsque le
J Pieu artiste appelle par la génération les
I Etres cachés vers la lumière, et qu’il
I te nomme Ammon , ou Jupiter Ammon.
I P’est ainsi que l ’oracle de Claros (2),
pn parlant des dénominations variées ,
bue prend le Soleil à chaque Saison,
^ i t que le nom de Jupiter est celui
}ue le Dieu Soleil porte au Printemps.
Jupiter est donc la dénommais
*011 du Soleil de Printemps , et con-
^Béquemment du .Soleil peint avec les
jMtitributs du premier signe, ouduBélier,
J^Bont la statue d’Ammon ( 3 ) prenoit
JF°ns les caractères et les attributs,
'r Jupiter et Ammon ne sont qu’une
ême Divinité ( 4 ) s suivant Plutar-
ne et Diodoçe , qui nous assurent
ne le nom d'Amun en Egyptien ,
ont les Grecs firent Ammon, étoit le
|om propre de Jupiter : donc , Am-
Jaon étant Jupiter, et Jupiter étant
B nom du Soleil de Printemps , Amfi)
ErocT. I. 1. p. 30.
t— (2) Macrobe Sat. t. 1. c. 18.
B (s ) Hefych. Ammon.
(À) Plut- & Isid.P..3J4 Djod- Sicil-1. 1 E. 1*.
mon sera le Dieu Soleil de l ’équinoxe
de Printemps, et tes statues seront
celles du Soleil équinoxial , ou
du Soleil arrivé an Bélier , qui pendant
bien des siècles, c’est-à-dire pendant
plus de deux mille ans , a été le
premier des signés.
Léon , qui avoit -écrit sur l’Egypte ,
et en particulier sur la statue d’Ammon
, dit aussi que le bélier, dont les
cornes arment le front d’Ammon, fut
placé aux cieux, ou ce qui revient au
même, qu’il est celui qui est un des
douze signes. Hygin ( S ) confime ailleurs
la même tradition sur l ’origine
du Bélier équinoxial , et du temple
d’Ammon. Gerroanicus César en dit
autant ; nous en avons déjà parlé à
l’occasion de Bacchus et d’Hercule,
et nous avons fait voir, que c’étoit par
ce signe céleste , que l ’on devoit expliquer
la filiation de Bacchus , fils d’Ammon
et d’Amalthée, dans la fable Libyenne,
et la Théophanie ou apparition
de Jupiter à Hercule, dans la
fable d’Hercule, et dans la cérémonie
qui se pratiquojt tous les ans en
Égypte au temple de Jupiter. Nous"
y renvoyons le lecteur. (6)
Telle fut l’origine de cette statue
singulière , et du culte rendu à la
brebis par les habitans de Saïs et
de Thèbes ( 7 ). La grande Divinité
de Saïs étoit Minerve, c’est-à-dire,
la Déesse à laquelle on assigna la
bélier , dans la distribution des douze
Grands Dieux entre les signes. Quant
à Thèbes , ou Diospolis, on sait que
Jupiter étoit la grande Divinité- qu’en
y adoroit, et que son culte tenoit à
celui d’Ammon , révéré par les Libyens.,
qui empruntèrent de l’Egypte
l ’idée de leur Jupiter Ammon ( 8 ).
Ainsi, Ammon devint le Jupiter Libyen
, ou le Jupiter à cornes de bé-
P|| Fab. 123. Germ. Caes* c. i8.
(6) ci-deffus 1. 3. c. 1 & c. 6.
(7) Strabon 1. 17. p. 559. Clem. Alex. Strom, p 2$,
($) Eusthatius Iliad,,A. v. las'*