Rscula'pc fils H'dne? Titanide. Ces rap-
■ prdchemens sémblën t indiquer de grands
rapports j.entre le culte d’Ësçolape à
Titane près Sicyone , et celui d’Escu-
lape, fils d’uhe Titanide, en Phénicie.
Esculape prenoit à -Titane (1)'le nom
dé Goitynien. Il avoit aussi ses dragons
sacres, dont on n’osbit approcher. Ori
leur jettoit de la nourriture à l ’èntrée
de leur grotte.
A Leuctre, on honoroit d’un culte
spécial Esculape ( 2. ) , fils de la belle
Arsinoé, nom d’une Pléïàdé et fille de
Leucippe, ou de l’homme knx chevaux
blancs, dont l’histoire se lie'à celte' des
Dioscures ; en Mesîenie (3) , comme la
filiation d’Esculape est liée à celle des
Dioscures , dans la Cosmogonie Phénicienne.
On trouve la même union à Sparte jM|
où les Dioscures étaient singulièrement
adorés. Esculape y prenoit le sUrnom
d’Agnités.
On retrouve encore Esculape dans
d’autres lieux de la Laconie. Il y prend
le nom de Lptylé',' près dé Thérapné(5),
de Plniblaiis ou d’kmi dù peuple à Aso- J
pus. (6) Près dù golfe de Boia , Apollon
, et Esculape avoiènt leur temple.
On y trbuvoit aussi les ruinés (7) d’un
ancien temple d’Isis e\ de Sérapis, c’est-
a-dire d’Isis et d’Esculape ; car nous
Verrons bientôt, qu’Esculape est le Sé-
rapis Egyptien. Sur la côte orientale de
la Laconie , dans le golfe d’Argos, est
une autre Ville d’Epidaure, surnommée
Limera, dans laquelle Esculape avoit
aussi ses autels, et on y cünservoit une
tradition sur sa fondation , assez semblable
à celle de Thèbes , sur sa fondation
par Cadrans (fi) ou par le Serpentaire
; avec cetté différence, qu’au lieu
du boeuf équinoxial, c’est lè serpent,
son Paranatellon, qui y figure..
Q ) lbid.p. S S -
Xji) Pauf. Laconie, p. 109.
CsJ Meffanic. p -113— 141 —142-,
(4) Laconie, p.- Ç6.
(5) Ibid. 102.
(6) Ibid* g'. 105.
Esculape avoit aussi un temple ett
Elide (9), sur le sommet d’une montagne
voisine de l ’Alphée. On l ’hono-
roit sous le itorri d’Esculape Démainète.
- Près de Peliène , en Achaïe (10) , on
trou voit un temple d’Esculape surnomme.
Gyrtis (66) ou le Seigneur ; il était fameux
par les cUreS qu'il iaisoit. Il y
avoit plusieurs fontaines pies du temple.
Là statue d’Esculape était placée
près des bords de la plus grande de ces
fontaines. Près de là coûtait le fleuve
Bélier ou Crios , qui avoit son embouchure
à Egire.
En Phocide ( 11 j , près de Tithorce ,
Esculape était honoré par un culte tout
particulier. On lui intinoloit toutes Sortes
d’animaux, excepté les chèvres ; on
l ’ihvoqùoit sous le nom d'Archagêtés ,
et ce culte s’unisSoit à celui de la fameuse
Lis ; ce qui est conforme à notre
doctrine, puisqu’Esculape est le même
dieu que Sérapis. Nous aurons occasion
d e parler de l’Isis de Tithorée, dans notre
traité des mystères, et dé faire voir, que
ce culte était d’origine Egyptienne.
Nous allons maintenant examiner
les rapports , qu’a Esculape avec le fameux
Sérapis , ou plutôt faire voir,
qu il est absolument le même que le
Sérapis des Egyptiens , dont le culte
fut toujours uni à Celui d’Isis:'Lé savant
Jablonsfci a très-bien apperçu , que
Sérapis (12.) n’étoit que le'soleil , considéré
dans là partie inférieure du zodiaque
; il n'a manqué à Sa théorie ,
que de chercher aux cieux , dans la
constellation même, sous laquelle se
fait le passage du soleil aux signes
inférieurs , l’origine des formes de'Sé-
rapis I ou du Jupiter de Sinope , adoré
à Alexandrie et à Memphis.
Le fameux Sérapis ou Sarapis avoit
tous les attributs d’Esculape, et oiï
( l) Ibid. p. ro6>
PO p- 107.
(9) Heliac. î . p. 290*
(ieyAchaicap. 23<n
f n ) Phocica p. 350-
(129 Jablonski, 1. 2. ca 5.
l’invoquoit aussi pour en obtenir la
guérison de toutes les maladies. Esculape
, comme nous l’avons vu, avoit
deux attributs caractéristiques , qui ne
permettaient pas de le confondre avec
les autres dieux;savoir le serpent, qui
entortiüoit son bâton , et le chien qti’on
plaçoit à ses côtés. Sérapis avoit les
mêmes attributs. Un long serpent entortillent
son corps dans ses replis , et le
chien Cerbère étoit à ses côtés. Tacite,
qui nous a conservé l’histoire merveilleuse
de lu translation du Jupiter de-
Sinope (c6) ou de Sérapis à Alexandrie,
par les ordres de Ptolotnée Soter , qui
affermit la puissance de cette ville
nouvellement bâtie, nous d it(i), que
ce prince fit élever à ce Jupiter de Sinope
un temple, dans un emplacement
où anciennement on avoit bâti
unechapelleà Sérapis'et àlsis..ll ajoute,
que les savans, qui examinèrent les caractères
distinctifs de la divinité de
Sinope , crurent y reconnoître les uns
Esculape, qui, comme Sérapis, préside
à la guérison des maladies ; les autres
Osiris, le plus ancien des dieux de l’E-
. gypte ; plusieurs Jupiter, le dieu puissant
, qui exerce son empire sur toutes
choses; d’autres enfin, le Jupiter des
enfers , autrement Pluton. Nous remarquons
, qu’il étoit exactement tout cela ,
puisqu’il étoit le soleil , qui a pris tous
cés noms à différentes époques de son
mouvement, et considéré sous divers
rapports.
Quant à ses attributs caractéristiques,
dont ne nous parle pas Taeite , Plutarque^)
mous dit quels ils étaient. Le
Serpent et le Chien, qui l ’accompa-
gnoient , firent juger à Timothée et à
Manethon , dit Plutarque, que ce dieu
etoit le même que Pluton. Mais nous
avons vu plus haut, que ces attributs
etoient aussi ceux d’Esculape. Ils
durent donc conclure aussi, qu’il étoit
(1) Tacite hist. ï. 4. c. 83 ■—.84. 0$, De Ifid. p. 36a.
(3) Macrob. Sac. 1. i. c. iS*
Esculape ; et nous voyons par le passage
de Tacite, que cette conclusion fut
efléctivementtirée. Il étoit aussi lernê1
me qu’Osiris-, suivant l ’interprétation
de quelques-uns, mais d'Osiris accompagné
du chien. Car nous avons vu ,
quelegiand chien , sons lenorn d’Anu-
bis , accompagnoit Osiris. Il avoit aussi
pour compagnon Macedo à tête de
Loup , ou peint sous les traits de la
constellation, qui avec le Serpent fixe
l ’équinoxe d’automne , au moment où
Typhon jette Osiris dans le coffre , et
plonge la nature dans l’ombre des hi-'
vers ; c’est-à-dire, lorsque le soleil passe
aux signes inférieurs , et qu’il prend
le titre d’Aidés ou de Pluton,suivant l’oracle
de Claros (3). Aussi Julien rapporte
t-il un vers de l’oracle (4), qui fait
de Jupiter , du Soleil, de Pluton , dé
Sérapis , un dieu seul et unique. Plutarque
(5) confirme cette identité de
Sérapis avec Osiris et Pluton , et conséquemment
avec le Soleil, puisque nous
avons fait voir plus haut qu’Osiris étoit
le soleil. (d6) On doit, dit-il, regarder
comme une seule et même divinité Bac-
chus et Osiris, et en même temps recon-
noîtteCLiris dans Sérapis; mais Osiris',
après qu il a changé de nature. Comment
se fiait-il, ' .que Sérapis s’appelle
Osiris , ajoute PlutâUque? c’est un secret
réservé'aux initiés. Ce secret , le
voici. Osiris, après son aventure malheureuse,
arrivée sous le Scorpion par
la perfidie de Typhon , qui lui coupe
les parties sexuelles, qu’il jette dans les
eaux, n’est plus le bel Osiris du printemps
et dé'l’été;'il passe dans la région
des morts , ou aux enfers, d’où il né
sort qu’au printemps1, pour combattre
avec Orus , vainqueur de Typhon, comme
nous l ’avons vu. Alors il s’est entortillé
dans les replis du Serpent, dont
le prince des ténèbres lui-même a pris
la forme , en usurpant son empire. Il a
(4) Julian orat. 4. p. 254.
' " (5') Plutarch de Isid. p. 3.62»