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*’est aussi (la-ns le passage cL’Epiphane,
qui nous parle des cérémonies célébrées
par les prêtres d’Horus et d'Harpo-
crate (1). Quant à leur rapport .avec
le Soleil et ta Lumière, il résulte de
leur identité reconnue avec l’Apollon
des Grecs. Harpocrate est l’Apollon mutilé,
foible et sans force. Il est encore un
passage , qui semble réunir toutes ces
idées sur l’identité des divinités Horus,
Harpocrate et Apollon j c’est celui de
Damascius et de Suidas surHéraïscus (2).
On dit de lui, qu’il yint au monde tenant
son doigt sur sa bouche, tel que les
Egyptiens peignoient Horus , et ayant
lui le Soleil, au moment de leur naissance.
11 est évident que cett.e peinture
est celle du fameux Harpocrate , ' soit
qu’on l’appelle Horus , soit qu’on le
nomme Soleil.
Le culte d’Harpocrate semble tenir
étroitement à celui de Sérapis ou du
Soleil des signes inférieurs. ’Cette opinion
, qui résulte de la définition que
nous avons donnée de ces deux divinités,
est confirmée par les témoignages de
Varron et de Tertullien , (font nous
avons déjà parlé plus haut. Le premier
en effet compte pour Dieux premiers
(3) , le Ciel et la Terre, qui, suivant
lu i, sont les mêmes diyinités, que
les Egyptiens honorent spu$ les noms
de Sérapis et a'Isis , quoiqu’Harpocrare,
dit Varron , m’indique avec son doigt
que je dois garder Le silence sur ce
mystère. Le second op. Tertullien les
unit également entr’eux dans son Apologétique
(4) , lorsqu'il nous apprend ,
que sous les consuls, Pison et Gabinius,
on avoit chassé Sérapis, Isis et Harpp-
crate du Capitole , et renversé leurs
autels, Çes divinités du temps de Pline
l'ancien étoient en grande vogue à Rome,
et on portoit leurs images sculptées sur
les anneaux digitaiies , comme étant
D U S L E S C U L T E S ,
des espèces de Talismans, tels que ceux
des Gnostiques et tels que leurs Abra-
xas (5) , où l’on trouve Harpocrate sou s
les noms d’Iao. On peut voir à ce
sujet lq père Kirleei (6), tant sur Harpocrate
, que sur les Talismans Egyptiens,
et sur les Abraxas , ainsi que Cuper,
dans son traité sur Harpocrate (7). Le
culte d’Harpocrate étoit répandu dans
l ’occident au même temps où les Gnos-
tique.s propageoient leurs dogmes, sur
Iao , les Ophionites sur leur dieu à
formes de serpent, et les Egyptiens le
culte de Sérapis , d’Isis et d’Harpo-
erate (cc6).
Les noms de ces dieux ne furent
guerres connus en Grèce , avant la
règne d’Alexandre le Grand. Hérodote,
qui parle des différentes divinités Egyptiennes,
et qui avoit visité tous les temples
de ce pays, ne parle ni de Sérapis,
ni d’Harpocrate 5 mais d’Osiris et d’Ho-
rus,qui sontbien les mêmesdivinités(8),
figurées et appellées aujrement , parce
qu'elles ont pour objet une autre
époque du mouvement du Soleil, et
un autre état dp la Lumière et du Jour.
Cependant, Harpocrate n'en est pas
moins une très-ancienne divinité Egyptienne,
et le passage d’Eratosthêne (9)» 1
dont nous avons déjà parlé, qui cite un
certain Serophucratés , parmi les anciens
Pynastes , nom qu’il traduit par
Hercule-Harpocrate , prouve que ce
nom n’étoit pas nouveau de son temps
en Egypte, On pourroit même conjecturer,
que ce culte appartenoit à la
Thébaïde, et qu’il étoit lié à celui du dieu
Cneph, dont nous avons parlé dans le
chapitre précédent
Il naisspit, comme Horus son frère,
du mariage d’Isis avec Osiris ; mais ces
deux époux s’étoient unis dans l’ombre
frnur produire Harpocrate, et il étoit
e fruit des amours d’Osiris après qu’il
CiJ Epiph. esp. fid. p. 1091.
(2) Fhat. Cod. 24a. & Suid. in lierai!,
(3) Virro de JLing. lac. i. 4. p. 17.
£4) Tertulï. Apol. &. 6,
(fi) Monfaucon & Chifflet,
£6) Kirker OEdip. 1.1. p, 212. id. t. 3. part. 3. p. 465*
(7 j Cuper in Hàrpocr. p, 7 &c. Michel de la Chausse
part. 2. n, 32—34.
(8) Cup. inHarpo. p ,4.— 4. JablonskjI. s-C.4■ Æ
(9) Syncell. p. 109,
fut
O TJ R E L I*G ï 0 N U soi
fut mort, c’est à dire qu’il fut devenu
Sérapis , et eut passé dans l’ombre des
signes inférieurs, où Typhon le précipita
, comme nous l ’avons vu à l ’article
d'l is. Delà les caractères de foiblesse
et de décrépitude , qui furent imprimés
au fruit posthume d’une Æelie union.
Voilà à-peu-près à quoi se réduit ce
que nous avion» à dire sur Harpocrate,
-et c’est à cette idée principale que doit
se rapporter toute la théorie et l ’expli-
€ H A P I T R E !
CA n o b u 'S ou le dieu Soleil ».
-N ”ou s avons Vu le Soleil représenté
sous les formes du Boeuf dans O iris et
B&cchns, revêtu dès attributs du L'on
dans Hercule, ét entortillé du serpent
dans Sérapis et Pluton. Nous avons en
même temps remarqué, que ces attributs
étoient empruntés des signes équinoxiaux
et solstiiiàux , auxquels il répon-
doit au cbirtméncèment des saisons ,
trois milleans environ avant notre Ere ;
car le Taureau , le Lion, le Scorpion
surmonté du Serpent, et le Verseau qui
tient un vase, 'étoient alors lés quatie
signes où commenvoient les saisons.
Nous avons fait voir son union aux
trois premiers de ces signes;; il nous
reste à parler de son union au quatrième
ou au Verseau.
D après les principes que nous avons
posés et qui ont servi de base à nos
explications, il est évident , que si le
Soleil a été peint avec les attributs des
signes dans lesquels üse trouvoit chaque
mois , et spécialement avec ceux du
signe initiât de chaque saison ; il doit
V avoir des figures du Soleil unies au vase
d dquarius , comme il y en a eu d’unies
Lion, qui lui est opposé. Ce qui a
ir r.e ’ d'aPrès notre théorie , existe
cfiectivement. La fameuse divinitéEgyp-
(17 Apuï. met. T. 11.
ilelig. Univ. Tome II.
N I V E R S E L L E.
cation des divers monumens , qui nous
retracent cette divinité Egyptienne, doHt
le culte passa en occident, vers la fin
de la République Romaine, et fut en
vogue dans les premiers siècles du Christianisme.
On peut même dire, que Ife
culte d’Harpocrate, celui de l’Enfant
Jésus des Chrétiens et du jeune lao
des Gnostiques , ont le même objet ,
l’Enfance de la Lumière, du Jour et du
Soleil.
> E I Z I E M E.
■ int avec les formes du Verseau.
tienne , 'connue sous le nom de Carto-
bus, est.de ce génrèJOn trouvé en effet
des vases surmonté; d’une fête humaine’,
‘Comme on trouve des têtes surmontées
de cornes de boeuf, et des corps entortillés
du serpent. Ces vases mystiques ,
ou ces figures de dieux , se nomment
des Canopes. On en portoit un sém1-
Llalile dans la procession d’Isis, décrite
par Apulée (1). Il ne s’agit plus qiie de
bien déterminer la nature de cette divinité
, et de faire voir l’origine de ce
symbole Egyptien.
Les anciens Egyptiens’ , ayant représenté
le dieu Soleil avec les formes des
signes, et consacré dans leurs temples
les images des constellations , durent
nécessairement y consacrer le vase, oti
le signe du Verseau , d’autant plus qu’il
se lioit à une époque importante de
l’année et du temps , ou au Solstice
d’hiver.
Ce signe d’ailleurs selioit aussi au débordement
du Nil étau Solstice d'été , et
•la Lune pleine y étoit en opposition,
avec le Soleil du Lion. En voilà plus
qu'il n’en faut, pour avoir déterminé
les Egyptiens à unir à ce symbole
les images du Soleil et de la Lune,
Aussi dans la table Isiaque, on trouve
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