R E L I G I O N U N I V E R S E L L E
ÿ m . . . H H ! jiïais cet. abus ne nous empêche - pas de
dire , qu’originairement on la regar-
doit comme le pins bel apanage; d_e
cette Déesse , qu’oit se proposoit a îmi-
' Cette continence, ou cette chasteté de
quelques jours , commandée comme ,un
préliminaire ; de l’approche aux saints
mystères, avertissoit l’homme de séparer
son aine de la matière l’avoit engagée l’action gé, ndéarnastr ilcaeq ,u ealflien
de pouvoir , dans un état absolument
pur et libre , recevoir l’impression de la
hunière divine, qui alloit se manifester
à fle n fut de même de l’abstinence on
du jeûne , qui dé.chargeoit l’ame en
cpoarmtime oddue ,f aqrudie as’uo pdpeo secnett tàe l am vaistiioènre dines
Dieux. L ’Empereur Julien nous donne
le détail des différentes " choses , qu il
étoitinterdit aux initiés dém anger, et
il y joint les, raisons mystérieuses de ces
défenses (i). 1 - ,r Les. initiés aux mystères d Orphee
professoient l’abstinence, que Pythagore
avoit recommandée à ses disciples , et
qu’ils reaârdoient comme urie imitation
de la vie“ frugale des'premiers hommes
« Trompe-nous, tut Thesée à son fais
d» rHieipnp molaynteg e( ra, )q uii eani t aeluie vcitea,n te t tdleo on ee
» en tout aux leçons d’Orphee, donne-
» toi pour un homme inspire, qu exaUe
» un vain savoir' ». Ces dogmes leur
étoient venus des Egyptiens ,
imitèrent en beaucoup de choses les
F On co n to in o it à la retraite et au
jeûne le plus rigoureux le récipiendaire,
qui se présentait, pourse: faire initier
auLx ems yEstgèyrpesti ednes Msei thprraé p(oa)r.o i>ent par le
jeûne à la célébration de leurs solemni-
OE et souvent ils y joignoient lallagella-
tiiin (4)-
( j) Orat. $ , p. „ . . .
(2) Euripid in Hippel. v. 94?— 14-
(,) Nonn. Sc’nol. ad Grcg-Nat- E- 143-
(4) jlerçd, 1. 1 , v. 4°-
Cés moyens physiques d affoibhr le
corps dé lui retrancher les alimeiis (p),
de le sevrer'des-plaisirs de la génération,
afin de séparer d’ame , autant qu il etoit
possible, de la matière , et dë lui rendre
salégéreté originelle, en détachant d elle
tout ce qui poùvoit appesantir ses ailes,
et la souiller, furent accompagnés d une
autre cérémonie préparatoire_, qui netôit
qu’un signe matériel de l idee pny-
siquu, qu’on avoit voulu exprimer, sur
le dégagement de l’ame de toute matière
étrangère , qui pût souiller la purete
de sa substance. On fit sur le corps,
par des ablutions, ce qu’on vouloit opérer
sûr l’ame , par les initiations, et par
lé retranchement de la matière. On purifia
le corps lui-même , et on l’epura de
toutes les molécules-étrangères, qui pou-
voient le souiller , affaiR’avoir dans cette
cérémonie une image d’une purete plus
élevée , qu’on exigeoit de l’aine , qui de-
voit être purifiée de toute matière, dont
le contact nuisoit à sa pureté , et conséquemment
à.la vision divine, qui etoit
la grande attente des initiés. Ainsi il
y avoit dés bains sacrés ou des especes
de.baptêmes préparatoires pour l mitie,
avant d’être admis à la cëlébràtion- des
mystères. Par là il concevoit une grande
idée des vérités saintes , dès spectacles
merveilleux , qu’on alloit lui présenter,
par le soin ’même, qu’il devoit prendre
S’écarter tout ce qui pouvqit souiller le
sanctuaire des Dieux. De là M g
toute initiation étoit toujours précédée
de lustrations , d'immersions , d aspersions
lustrales et de purifications de
toutes espèces (5). Près d’Athènes cou-
lbit l’ilissus, petite rivière consacrée aux
Muses, dont l’eau servoit aux purifications
préparatoires (6)v Les devo s,
se rassembloient en foule sur ses n -
ves:, qui, par cette raison, sappeloient
rives mystiques , et la riyiere elle-meine
reçut l’épithète de divine. Son onde
SM Plat, in Phadro. . ■ c 1 „
(6) Pausaii. Âtticis, c. ig.Himenps ifiEdog. ;
Decl. Dionÿslus Peré&>
sacrée
sacrée étoit censée rendre au corps cette
pureté et cette blancheur, que l'initiation
alloit donner à l’ame,Le ministre,
chargé de les purifier , s’appeloit Hy-
drane , nom dérivé de sa fonction
elle - même (1). C’étoit lui qui étoit
chargé de donner cette espèce de baptême.
En entrant dans le temple d’Eleusis ,
011 trouvoit encore un va.se d’eau lustrale
, dans lequel on se lavoit les
mains (2).
On recoramandoit sur-tout aux initiés
de ne se présenter devant les Déesses,
qu’avec des mains pures et un coeur
pur. La pureté des unes n’étoit qu’une
image de celle qu’on exigeoit de l’autre,
comme nous l’avons déjà remarqué ;
voilà pourquoi ces deux préceptes se
trouvent ici réunis.
Apulée (3), dans la cérémonie préparatoire
à son initiation , est obligé de
se rendre à. la mer, pour s’y plonger sept
fois , nombre mystique, relatif aux sept
Sphères matérielles , dans lesquelles
passe l’ame , en descendant ici-bas, et
où elle se revêt d’enveloppes , qui altèrent
la pureté du feu principe, qui constitue
son essence. Avant d’être admis
dansle sanctuaire, Apulée est encore conduit
par le Prêtre dans des bains voisins ;
et après s’y être lavé , il reçoitl’aspersion
d’une onde pure, que le Prêtre fait sur
tout son corps. Les Indiens se plongent
également dans le Gange.
Elément d’ Alexandrie (4) observe, que
ces bains sacrés, en usage chez les Orientaux
ou chez les Barbares, répondaient
aux purifications et aux lustrations, qui
chez les Grecs servoient toujours de préliminaire
à l’initiation aux mystères. Le
même auteur ( 5 ) cite un passage de
Menandre, où ce Poète parle d’une espèce
de purification faite avec du sel
(1) Hesychius in voc.
(2) Lysids orat. in Anrioc.
(A Apulée, Met. 1. 11, p. 277.
(4) Stromat. 1. 5 , p. 58a.
i-5) lbid.1 i. 7 , p. 714.
Relie. Unit. Rome II.
et de l’eau , dont on aspergeoit trois
fois celui que l’on vouloit purifier. Il
ajoute, qu’avant qu’un homme f ût admis
à l’initiation, il devoit y être préparé par
des purifications préliminaires.
Les Chrétiens ont leur eau bénite et
leur baptême, où l’on emploie l’eau et le
sel , pour .purifier celui qu’on admet
à l’initiation Chrétienne. Le grand Prêtre
ou le Koës de Samothrace exigeoit
des initiés l’aveu de leurs fautes , et
les purifioit, avant de les admettre à la
célébration des mystères des Dieux Cabines
(6).
Les mystères, que le* Corybantes cé-
lébroient en honneur de Rhée, enPhry-
gie , commen çoient par des purifications
; ce qui donna peut-être lieu à la
fable , qui dit, que Bacchus fut purifié
par la mère des Dieux (7).
Les initiés aux mystères de Bacchus
ne pouvoient entrer dans le sanctuaire
du Dieu, qu’après s’être lavés et purifiés,
suivant Tite-Live (8).
Orphée et Musée avoient publié des
rituels, qui contenoient les règles de ces
cérémoniesexpiatoires, qu’on employoit
dans les Orphiques , et dont les Orphéo-
télestes s’occupoient. Ainsi nous voyons
Eschine , qui servoit sa mère dans ce
métier , chargé par elle d’arroser
d’eau lustrale les récipiendaires , et de
les frotter, avec un mélange de glaise et
de son , pour enlever toutes les taches
de leur corps (9).
Il y avoit aussi des purifications par
l’air, par la terre, et par l’eau , comme
nous l’apprendServius (10). Le van mystique
étoit le symbole de la ventilation ,
ou purification par l’air. On les accom-
pagnoit de formules magiques ; l’orge ,
l’eau de mer, le sel, le soufre, la résine
, le laurier servoient aux purifica-
(6) Plut. Apoph. Lac. p. 12 9 , t. 2.
(7) Scfioliast. dîflom. Iliad; h 6 , v . 150.
(8) f i t . Liv. 1. 3ÿ , c. 9. f 1
(9) Dcmost. pro Coron, p. 5
(10) Servi»! AEneid. 1. v ,’ v- 7I ’•
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