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Typhon. Is:s les ayant retrouvées voulut, dit-on,
qu’on en plaçât la représentation dans leur temple ,
et qu’on leur rendît un culte religieux. Voilà pourquoi
, suivant le même Diodore , les Grecs qui
empruntoîent des Egyptiens leurs orgies, ou fêtes de
Bacchus, ont consacré le Phallus dans leurs mystères
, dans les initiations et les sacrifices. Pour
nous, nous croyons que cette fable n’est que l’enveloppe
d’une idée physique , sous laquelle on a
caché une doctrine mystérieuse , sur la fécondité
donnée à la nature par le principe actif de l’univers,
et que le Phallus en fut un symbole et une image
représentative. Il en est de même des autres représentations.
Si elles ont souvent un rapport marqué
avec l’histoire, ou avec la fable faite sur une divinité,
ce n’est pas que ce soit précisément l’histoire >
qu’on ait voulu représenter, sans se proposer un
but ultérieur, mais c’est que l’histoire elle-même est
le but allégorique, vers lequel étoient dirigés les
symboles et les représentations. Elles se confondent
avec l’histoire allégorique dans la nature même,
dont on a exprimé les effets dans une histoire feinte
et dans des symboles et des cérémonies , qui
ont un même objet, et conduisent par des routes
parallèles et assez analogues entre elles , vers la
même opération Cosmogonique. Ainsi on a peint,
par un Phallus élevé, la Fécondité universelle ; dans
le même moment qu’on l’a exprimée allégorique-;
ment, sous le voile d’une histoire feinte. Voilà
pourquoi le cérémonial et l’historique ont tant de
rapports *, et ce qui pourroit faire croire, que le cérémonial
n’étoit imaginé , que pour mettre en représentation
rhistorique , quoique l ’un et l’autre
ne soient qu’une expression différente d’un phénomène
ou d’une opération de la nature. C’est la nature
qu’on a peinte, «t sous les traits de la fable ,
et sous ceux du cérémonial symbolique. L’un est
une représentation de l’autre, parce qu’ils le sont tous 1 2
(1) Porphyr. de Ant. Nymph,
(2) Meurs. Eleus. c. 12.
{}) Arisioph, Plut. v. 846, et Schol. ejusd.
O ME S E C O N D .
deux du même objet. C’est ainsi qu’un tableau et une
gravure du même homme se ressemblent, quoique
les moyens soient différens. La gravure est faite sur
le tableau, et le tableau sur l’homme. Mais on ne
dit pas pour cela, que la gravure ait pour but de
représenter le tableau.
( r ) La branche d’olivier étoit à l’entrée de
l’antre sacré des initiations (1).
(j) Nous avons déjà parlé de ce manteau Olympique
, parsemé de figures de différens animaux ,
que nous croyons- être ceux des constellations ,
ou de l’Olympe (à). Le récipiendaire aux mystère*
de Mithra, appelés Léontiques , parce que le Lion,
domicile du Soleil, donnoit souvent sa forme à ce
Dieu, s'enveloppoit pareillement de figures de
toutes sortes d’animaux, comme on peut voir dans
Porphyre ( de Abst. 1. 4 , § . 16 ). Les initiés aux
mystères d’Eleusis gardoient la robe , dont ils
étoient vêtus à l’initiation, et ne la quittaient, que
lorsqu’elle étoit absolument usée , et alors, ils en
consacroient les lambeaux à Cérès et k Proserpine
(3). j
Les femmes à Rome célébroient les fêtes
de Cérès, vêtues en habits blancs , et parées de
bandelettes. La couleur noire étoit proscrite. Ces
fêtes étoient celles du printemps, ou de la Néoménie
Equinoxiale ; elles étoient fixées au coucher
Cosmique>de la Balance, ou dans les premiers
jours d’Avril. La Lune alors croissoit ' tous les
mois dans l’Hémisphère supérieur (4).
( t ) Le Philosophe Anacharsis et Hippocrate
se firent inscrire sur le rôle des citoyens dAthènes,
avant d’être admis à l’initiation ( Soran. vitâ Isocr.
Càsaub. not. ad Spart, p. 116. Lucian in Scyth,
t, 1 , P. 644. ) (5). , .
(u) A Rome , on allumoit des torches de pin
gras, dans les fêtes de Cérès (6).
(4) Ovide Fast, 1. 4 , v. 619. Juvenal. Sat, 6 , v,
(ç) Meurs. Eleus. c. i <5 et 19,
lé) Ovid. Fast. -l. 4 , y. 409,
F i n d e s N o t e s d u t o m e s e c o n d .