osa R E L I G I O N U N I V E R S E L L E,
y place un fleuve d’or. Voilà donc des
cérémonies religieuses , qui se rapportent
à la marche de Paine , soit lorsqu’elle
descend vers les régions inférieures
du inonde , soit lorsqu’elle retourne
vers les régions supérieures ;
et qui suppossentun passage, du monde
de lumière , au inonde des ténèbres , et
du monde des ténèbre»,à celui de lumière,
aux mêmes époques du temps, auxquelles
le Soleil passe de l’Hémisphèrè lumineux
à l’Hémisphère ténébreux , et réciproquement.
L’Empereur Julien nous'
a donné la même explication , avec
encore plus de développement (i). 31 examine pourquoi on fixa la célébration
.des mystères augustes de Cé-
rès et de l'roserpine , à l’Equinoxe
d’Automne (é ), et il en trouve une raison
sage , et un juste motif , dans les
craintes que l’on avoit , que la force
impie et ténébreuse du mauvais principe,
qui venoit alors à prévaloir , ne portât
atteinte à nos aines ; et 'c ’est pour
cela, que l’initiation , et la célébration
des mystères-, eh honneur du Dieu Soleil,
qui-s'éloignent de nous , devenoit à
cette époque très-nécessaire. C’étoit une
précaution , et un moyen de salut, qu’on
croyoit devoir prendre dans les mystères
, au moment ou le Dieu de la
lumière passoitdans-la région opposée
du monde , tandis qu’à l’Equinoxe de
Printemps, on ne faisoit qu’une simple
commémoration des mystères", parce
qu’alors on avoit moins à craindre, puisque
ce Dieu, présent dans nos régions ,
rappeloit à lu i les âmes, e t s ’en mon-
trait l e i>auvcur(x). Julien avoit développé
un peu auparavant cette idée théologique
, sur la force attractive ,- qu’exerce
-le Soleil sur les ameâ: , qu’il appelle à
lui , et - qu’il élève vers son séjour lumineux.
C’étoit à l’occasion des fêtes
d’Atys , inort et ressuscité I et des Hi-
la r ie s , ou fêtes de joie , qui an bout
:( i ) Julian. Orat. s , p. 324.
f*)- Ibid. p.i 3a j.
( î) Tbld.p. 322.
de trois jours succédoient au d eu il de
cette mort ; et il examine , pourquoi ces
mystères d’Atys , ou du Dieu Soleil ,
mort et ressuscité , *e célébroient à
l’Equinoxe de Printemps. « La raison ,
>j dit Julien (o), n’en est pas difficile à
»> saisir. Comme le Soleil , dans son
» arrivée au point Equinoxial de prin-
» temps , se rapprochant de nous, aug-
» mente la durée des jours , Cette sai-
» son a dû paroître la plus favorable
» à ces cérémonies. C ar, sans parler
» d’une raison , qu’on en donne , et
»» qui se tire de la grande affinité ,
» qu’il y a entre la substance de la
» lumière , et la nature des. Dieux ,
» je pense encore, que les’ rayons du
» Soleil ont une faculté attractive,
3» propre à rappeler les âmes vers leur
33 source , et toute favorable à ceux ,
33 qui s’efforcent de se dégager de la
>3 matière génératrice de ce bas monde. 3> Et voyez, en effet, ce qui se passe.
33 Le Soleil a la vertu d’attirer tout à
>t lui. Il anime ét échauffé par une
33 clialëur admirable la matière , qu'il
33 divise , et qu’il atténue d’une u -
3» nière si petite , qu’elle s’élève façi-
33 lement dans les, plantes , qu’elle or-
33 ganise, et qui poussent vers le haut,
3» par une Suite de la légéreté , qui ré-
33 suite de cette extrême division des
» molécules,qui sans celaretomhe’roient
3» vers le bas. Cette opération physique
33 nous est un indice assez certain des for. 53 ces occultes de la lumière solaire (4).
b Car ce qu’il produit, dans les corps ,
53 par sa clmleur'corporellè , comment 3> ne le produiroit-il pas sur les âmes ,
33 par sa forcé cachée et incorporelle ?
53 Pourquoi , par l’action divine et pure -33 de ses rayons , n ’attiretoit è tn ’êlève-
3» foit-il pas vers lui lés Ames bienlieu-
» reuses (5) ? Puis donc q.u’il est évident,
33 que la lumière est analogue à lana-
33 ture divine, et favorable à ceux, dont
<(45>) IbIbidid, .p p, .3j231|..
R E L I G I O N U N I V E R S E L L E . ’
■ 53 l’ame se reporte vers son principe ,
« et cjue Cette lumière reçoit des accrois-
semens , dans ce monde où nous ha-
33 bitons ,- de manière que les jours l’em-
33 portent par leur durée Sur les nuits ,
» du moment ,’ où le R o i S o le i l com-
33 menue à parcourir té Be&eR dn Prin-
t> temps; puis donc aussi que nous avons
33 fait voir , -que-les rayons du Dieu
>ï Soleil ont-tme force anagogique ; ou
35 attractive ., non seulement par leur
3»-énergie manifesté, mais encore par
35 " lelir force invisifelé, il s’ensuit, que les
33 amès sont attirées en foule vers la’
f! !knriîère solàîréj ën suivant le plus bril--
» lant de nos sens , et celui qui a le
» plus de ressemblante avec le Soleil >>.•
Jüliën ne pousse pas plus loin son explication
-, parce -que tout cela tient à
une doctrine" mystérieuse , hors de la
portée du vulgaire, et qui n ’est entendue,
dit-il-, que de ceux qui connoissent les
opéràtions Théurgique»,tels qué l’auteur
ChÊtidêén , qu’il cite , lequel avoit traité
daeusx msyepsttè rrèasy odnes l(a lum ière, ou dü Dieu c ).
On voit donc par ces deux pas-
sag'és, que les anciens ne fixèrent point,-
sans raison , la célébration' de leurs
mystères aux points Equinoxiaux ;
que les accroissemens , les ! diminutions
dü joür’, et les vicissitudes''de la
hiinièré , comparéè , dans sa mesure
eél- soh intensité j aVèe les ténèbres |
furent la base de cëttë- détermination f
et-la'-raison èn'ést simplè. Les autes ,
émanées du pr-iticipë lumineux';' parta-
gëoieiit son destinici -bas, et ne pouvoient
être indifférerttësà Ces révolutions' de la
Wiièrëi, tantôt vainCiie , tantôt "victo-
Mensét ; « duranï' 'üne Révolution solaire J
! ' Chefchdhs maintenant -la1 Confirma-
t-iotir dë icéfte Vérité dans' leS syùi-
boléi ‘cônsâeéés: dans' lès ‘iùystéfes. Un
dès'.emblèmes les plus fameux fest'le Sèr- pent.sLa Cosmogonie dès Hébreux ; et
celle dès Gnogtiipies ,-drmt nous â-vons
parlé , plus .haut, avoit désigné, cet anim
al, Comme l’auteur de la'chute des
âmes. .Le - ‘serpent étoit aussi consacré
dans les mystères de Bacchus , et dans
ceux d Eleusis. C etoit sous la forme
du Servent , que Piuton s’étoit uni à
Proserpine ; etr ce Dieu ravissétir de
la Deesse , le même que le Sérapîs
Egyptien , étoit toujours peint appuyé,
sur le - serpent , ou en tortillé de | ceS
animal. On le trouve dans les môriu-
irtens Mithrîaques, et On y 'voit le Scoid
pion ronger les- parties 'génitales du
Boeuf, qui porte Mithra: Enfin, il fdur-i
nit les attributs du Typhon dès Egyptiens,
de: l’ennemi d’Osiris et d’Isis.
On le retrouve , dans tous lès‘ mysjtèàr
edsi ta pnlcuies nhs a, ucto. mme nous l’avons déJetons
nn -coup d osil sur la partie
du Ciel, par:où voyagent les" âmes
lorsqu’arrivées -à la Balance elles pas-'
sent dans l’empire du- mal ét des ténèbres
; et nous -y trouverons lé Serpent ,
par lequel elles sont précipitc&s. -Il est
place sur la Balance même , et il fixe lit
division des deux empires, ou des deux
Hémisphères, Bèréal et Austral, lumineux
et- ténébreux , et le passage - du
Soleil à là partie opposée, à l'époque
même , où l’on priôit les Diëux de pa- ratitir 1 ame de la force ténébreuse
qui alloit prévaloir, et où on célébroit
1 e deseensus a d Ltferos. Ce serpent est
aeun trme illieesu mdea ilnas vdoui eS edrepse nâtmaeirse , /polua cdéë
la voie de lait ; et les Perses l’appellent
encore aujourd’hui lé Serpent
d’Eve ( |H II porte sa tête sons la
couronne Boréale , appelée par Ovide
Libéra , ôtt Prosërpine , etr monte ainsi
qu’ëllë, aved la Balance, à la suite de
la‘Vierge , appelée lsis ; qui a ses pieds
appuyés 'sur de bord oriental, le matoiùn
led uS ojloeiul rv ad ese l ’Eleqvueirn. oxe , au moment,
-Gommé ce Serpent est fort aîongé
dâns -les Cieu-x ; -et qu il s’étend, sur
deux signes, sur la Balance et sur le Scor-
(1) Voyage de Càarâ."t. 5 , p.l?6.' '