qu'ils se célébraient. C’était aux filles
oe Danaiis qu’on en attribuoit l’insd-
tution ; ce qui confirme l’opinion où
l’on était , que les mystères du Sauveur
avoient une origine Egyptienne-,
et que , comme Osiris , ce Dieu étoit
descendu aux enfers et ressuscité : car
Osiris avoit fait tout cela, comme Bacchus.
Si nous passons-en Laconie (1) , nôus
■ verrons à Sparte Bacclius enfant, porté
Sur les épaules de Mercure, ou du Dieu
qui a son domicile dans la. Vierge.,
mère d’Horus, le fameux Gabriel des
Chrétiens.
Bacclius y prenoit aussi le surnom de
Colonate (2). Près de son temple étoit
un bois consacré à un certain Héros ,
qui, dit-on , avoit servi de guide à Bac-
clrus, lorsqu’il vint à Sparte. On sacri-
fioit à ce Héros , avant de sacrifiir à
Bacclius. Les courses qu’v faisoient les
Prêtresses, appeléesDionysiades, .étaient
lin usage qui leur étoit venu de Delphes.
On -donnoit aussi le nom de Leucip-
pides à quelques-unes de ces Prêtresses ;
(3) allusion, sans doute, aux filles de
Leucippe , enlevées par les Dioscures.
Elles étaient trois soeurs, Hilarie, Phébé,
Arsinoé. Ces noms sont ceux des Pléiades
, placées sur le Taureau, et que les
Gémeaux ou les Dioscures semblent
chasser devant eux (4}.
On voyoit sculptées sur un autel , à
Amyclée (5) , les images de Bacclius.,
de Sémélê sa mère , et d’Ino sa tante;
et près de css figures celles de Çérès, de
Proserpine et dé Pluton; celles desHeures
et des Parques.
Bacchus étoit une des Divinités principalement
adorées dans cétte ville. Il
y prenoit le surnom de Psila , ou aîlé.
Cyprès
du mont Taygète étoit la yillq de
■ ( i; PausnirLaconic. p. 93 et 101,
(2) Ibid. p. 9;.
(3) Ibid. p. yÿ.
(4) M&seniac. p. 42.
(.5) Laconie, p. loi.
lô) Ibid. p. 10a,
Brysée, où Bacclius avoit un temple (y\f
les statues étaient en plein air. Quant
à celle , qui étoit renfermée dans 1©
temple , les femmes seules avoient la
permission de la voir, parce qu’elles
seules faisoient , dans le secret ,
t'ôut ce qui concernoit les mystères,
Macrobe parle des mystères de Bacchus-
Bryseis , qu’on représentait sous les
quatre formes de* quatre âges de la vie
humaine, et qu’il dit être le Soleil (8).
A- Gythium , on avoit élevé dans la
place publique la statue de Bacchus à
côté de celle d’Apollon et d’Hercide (9) ;
d’un autre côté on voyoit celle d’Escu-
lape , et un temple d’Ammon.
C'étoit près de cette ville , dans ut*
lieu appelé Larussium , que l’on célé-
broit, au commencement du printemps,
une fête en honneur de Bacchus (to).
Parmi les fables que l’on débitait à l’occasion
de cette solèmnité, On disoit
qu’en ce lieu ils trouyoient le raisin déjà
en maturité.
A Brasias ,- en Laconie (11) , on racontait
sur Bacchus des aventures, qui
sembloient s’éloigner des traditions des
autres Grecs ; savoir, que Sémélê ayant
eu Bacchus de Jupiter, Cadmus1 son
père , qui s’en apperçut, la fit jeter
elle et son fils , dans une espèce d’arche
ou coffre ; que ce coffre fut poussé par
les eaux jusque sur la côte de leur pays;
qu’ayant trouvé Sémélê morte , iis lui
donnèrent la sépulture-, et qu’ils firent
nourrir Bacchus ; que depuis ce temps
leur ville, appelée auparavant Oreiates,
prit le nom de Brasias.
Ils aj outent(i 2),qu’Ino, errante et vagabonde
, arriva'dans leur pays, et qu’elle
voulut' être elle-même la nourrice de
Bacchus. On montroit enoore ohez eux,
du temps de Pausanias , l’antre dans
lequel Ino nourrit Bacclius ; et fout
QVIfeîd. p. 103.
(8) Macrob. S a t/ i, -c. iS,
(9) Paysan. Ibid p. 104.
(10) Ibid. p. 105.
(11) Ibid. p. 107. .
(12) Paysan. Lacon. p. 107, ’
champ s’appelloit les Jardins de Bacchus.
On trouvoit au même lieu un temple
d’Esculape, et un antre d’Achille , en
l’honneur duquel on célébroit tousles
ans une fête.
La statue de Bacchus et le temple
d’Esculape se trouyoient pareillement
à Las , à quarante stades environ d*
Gythium (1).
Cette statue étoitunie à celle de Diane,
à Alagoni’e , une des villes qu’habitaient
les Eleuthéro-Laconiens (2).
En Messénie (3) , vers les sources de
laPamise, est le mont d’EVt?, ou Evan,
ainsi nommé d’un cri bacchique Evoi ,
que proféra, pour la première fois en
ce lieu , Bacchus, ainsi que lesi femmes
de sa suite.
Près Coronée de Messénie (4), on
voyoit les temples de Diane , nourrice
d’enfans , celui de Bacchus et celui
d’Esculape. Près delà Ino, nourrice
de Bacchus , avoit aussi son temple ;
c’étoit en ce lieu qu’elle sortit de la mer,
déjà reconnue Déesse , et décorée du
nom de Leucothée.
À Cyparisse (5) on montroit la fontaine
Dionysiade, queBacchus, comme Moïse>
avoit fait sortir d’un coup de baguette ,
ou avec son Thyrse.
A Olympic (6) en Elide , on voyoit ,
près du bois sacré de Pelops, Bacchus et
les Graces , qui avoient leur autel en
commun, et tout près celui des Muses
et des Nymphes.
On le voyoit aussi dans la même ville,
placé à côté d’Apollon Pythien. La tradition
de ce pays avoit conservé le souvenir
des prétendus amours de Bacchus
avec Physcoa (7) , qui en eut le jeune
Narcisse, lequel , devenu grand, rendit le
premier en ce pays des honneurs à Bacchus.
Bacchus s’y trouvoit aussi uni à La-
(t) Ibid. p. 108.
(a) Ibid. p. no.
(3) Pausan, Messen. p. 14#
W Ibid. p. 144.
(5) Ibid. p. 147. : '=&-'
fb) Heliac. p. îéas-
7*
tone , à la Fortune et à la Victoire , laquelle
étoit représentée avec des ailes.
(8) On y voyoit Mercure portant Bacchus.
Vers1 les bords de l’Alphée (9), près
des confins du territoire de Pise et de
i’Arcadie , étoit un temple d’Esculape ,
et un autre de Bacchus , surnommé
Leucuanite. Les Eléens révèrent singulièrement
Bacchus , à qui ils ont consacré
un théâtre et un temple (10) ; ils se
flattent que ce Dieu leur rend visite,
dans la fête des Th y ades. C’étoit dans
cette, fête, que se faisoit le miracle
des noces de Cana , ou un miracle à
peu-près semblable , et dont celui de
Cana n’est qu’une copie (11). Les Prêtres
prenoient trois cruches vides ,
qu’ils renlermoient dans une chapelle ,
apres y avoir apposé le sceau devant
tout le monde. Le lendemain on alloit
reconnoître les cachets , et on trouvoit
qu ils étaient entiers , et que les cruches
néanmoins étaient pleines de vin. Ce
miracle étoit cru et attesté par tout ce
qn il y avoit d’honnêtes gens dans la
ville ; citoyens, comme étrangers , tous
l’attestèrent à Pausanias. Ces sortes de
miracles n’étoient point rares : car ceux
d Andros avoient chez eux une source
de vin, qui couloit aussi tous les ans
du temple de Bacchus , le jour de la
fête du Dieu. Ces supercheries étaient
fort familières aux Prêtres, qui sachant,
que le peuple aime les miracles, lui en
faisoient. La crédulité donne sur elle-
même une grande prise à l’imposture.
Les Ethiopiens, qui habitent au-delà de
Syène , publioient aussi de semblables
miracles , qui s’opéraient sur la table
du Soleil. Je ne parlerai pas de ceux
des Juifs , nation la plus crédule da
monde ; ils durent se multiplier ches
eux en raison de leur stupidité.
(7) Paus. Heliac. p. 164.
\S) Ibid.
(9) Heliac. 2, p. 200;
fio) Ibid. p. 204.
£ï i } Pausan. Heliac. 2 , p. 204,