( it ) En E lid é , près de l'embouchure du fleuvé
AnVrus , à Samicura, on voyoit un antre des
'Nymphes de l’Anigrtis, • ôh on alloit invdquer
ces Déesses ( i ). Oh trouvoit l’àntre de,Pan, près
de Marathon ('2) ', l’entrée ën étoit étroite-, et le dedans
contenoit des salles spacieuses, dés bains, etc.
(/ ) Ceux qui né célébtôient 'pbmt les mystères
dans des antres-obscurs, atténdoient la ntïit
pour les célébrer, afin d’avoir. une obscurité
mystique, qui représentât celle du «tondesublunaire,
telle qu’elle existe par sa ft&türe, aVaiit
que le ■ Dieu-Soleil y . verse sa lumière. Aussi tous,
les mystères se celébroiènt durant la nuit, et
nous voyons qa’Hércdote àppelîè ceux d’I s is ,.à
Sais, les mystères de la nuit. Bacchus avoit ses
orgies nocturnes etc. La plûpârt dés cérémonies
mystérieuses de Samothrace se célébrôiënt la nuit ;
quelques-unes mêmes dans un antre ptorond,
et dans le secret le plus inviolable. Il en étoit
de même des Bacchanales à Rome. ( Tité - Live,
1. 39, c. 10 ). Il én fut aussi de même de presque
tous les mystèrés.{ Clein. in Prctrept. Maxim, de
T y r , diss. 3 3 ; August. de Civ. Dëi , 1. J , c. 21).
'. ( m •) L’initiation -, chez lés Perses, avoit donc
pour objet la théorie de Parité, sôn origine, son
destin, et les moyens dë/la perfectionner.
( a ) Nous traduisons aoiyeut , par
les zlitntns de la Sphère ,■ car c’est ainsi que Sau-
maise croit, qu’on doit entendre le mût Koa^tKoif
eoyjiov chez les anciens, lorsqu’ils parient du
inonde ou de la Sphère.
( o ) Pausanias , Lacon. p. 110 , parle d’un antre
sacré en Laconie, dont l’entrée étoit étroite ;
dont l ’intérieur offroit des tableaux intéressans ;
et un autre antre sacré dans le même pays, près
du cap Tenare ( ibid. p. 108). Il y avoit un
antre à Corinthe (3), oh gissoit le jeune Palæmon,
porté sur un Dauphin.
Il y en; avoit un à Eleuthère, en Béotie, oh
Antiope accoucha des deux Gémeaux. Bacchus ou
Dionysius étoit la'grande Divinité d’Eleuthère (4).
Vénus étoit adorée dans un antre à Naupacte ( 5 ).
; ( p ) I l me semble que les anciens , faisant
voyager les âmes dans le Soleil et dans
la L u n e , elles dévoient descendre, depuis lé
Cancer jusqu’au Capricorne, et remonter depuis
Je Capricorne jusqu’au Cancer ,' comme les vaisseaux
mêmés , dans lesquels elles voyagépient.
Peut-être est-cë là ce qui a fait fixer au Cancer
le point, d’oh elles descendoient ; et au Capricorne
celui, d’ou elles remontoient. Alors les Equinoxes
étoient les points, par oh elles passoient de l’ombre
à la lumière, et de la lumière dans l ’ombre.
i i i q ) Mactobe Liv. 1 , ç. 9 , p. 4 1 * du
séjour naturel des âmes.* qu’il fixe, dans le premier,
(1) Pausaa. Heliac. p. 152»
fO Attic. p. 32.
(3) Curinthiac. p. 45«
$4) Attic. p. 37.
mobile : aniniis ttiijn nte dum desidtrio oerpons
irretitis sid-crea pars mundi pràestnt habitaeuhun , et
indè iabàntur i/t corpora. iüiO- /lis illà est rtditus
qui mentit ur. Rtctissirnè ctgo dictum est, ciim in
Galaxta , quant Aplanis continu, ;sermô iste procédât
: hue fr o fic ti, hue. rtvertuntur.
’( r ) m y avoit aussi sept grades d’initiation ,
nombre, safts d oute, relatif à celui des sept Planètes.''
Âu: dessus de tous étoit le Pater Patrum,
Pater Patratus. ( Hierônym. ad Læt. Ep. 7. )
( r ) Encore aujourd’hui les Perses , suivant
Anquëtii, distinguent difierens cieux, oh les âmes
jouissent jusqu’à la résur-rettion d’ un bonheur
proportionné à leur vie passée. Celui du Soleil ,
Ko'rschid-paè, ë:;t lé plus élevé. Au-dessus est lé
Corot'uiarL, séjour d’Ormusd et des esprits ce1-
lestes, lequel ..répond à la -p or te , dont parie
Celse (6).
( 1 ) Ce passage-de Salluste nous marque le
véritable but,des mystères. Cette définition est
la seule qà’on puisse admettre : c’étoit un moyen
de petfectîonher i ’:âme, en lui faisant conncître
sa dignité, èn lui rappelant sa noble origine et
son immortalité ; et conséquemment les rapports ,
dans ièsquels elle étoit avec l’univers et avec là
Divinité. Voilà un grand objet. Ce n’est pas un
but mesquin, tel que celui de rappeler lu découverte
du blé , ce qui n’a jamais pu être un
sujet religieux., pas plus que cellé du riz , et des
autres aiimens. Il suffit de savoir, que Mercure
•figuroie dans le temple ,d’Ele.usis, pour Conclure
qu’il s’agissoit du sott des âmes, et > de leur
.route au ciel et aux enfers.
( u.) Esse dicimus intelligïbilia , videri esse cor-
poralia emnia, s eu divinius corpus habeant, seu
caducum. ( Macrob.Som. Scip. 1. 1 , c. 6 , p. 2'î. )
(as) Ccelum, quod, yel i^norando , vel dis simulai!
do 3 vtl potius prodendo( anima.) deseruit ( 7 ) .
C ’est la chute dé l’âme par le péché.
( y ) Agnitionem rerum Divinarum sapientiam
proprtè vocantes eos tantummçio dicunt esse sa-
p un tes (8 ) , qui superna acte m-ertüs requirunt et
quserendi sagaci diligent id comprehendunt, et quan~
tum vivendi perspicuitas proestat , imitantur ; et
in hoc svlo esse aiunt txercitia virtutum, quorum
officia sic dispensant. Prudentioe esse mundvm is+
tum et omni-a qufc tnundo insunt divinorum corn-
timplationi despicen , omnemqut anima cogitatio-
nem in sola divïna diriger e. Tempérant i a offinia
rclinquert 3 in quantum haiurà patiiur, quee cor-
poris us us reqüirit. portitudinis, non terreri ani-
marn à corpore quodammodb ductu philosophie recèdent
cm 3 née altitudihtm perfectoe ad superna as-
censionis horrery. Justitiat, dd unam sibi kujus
piépositi consentit e vià rn iiniuscujusquc viitu-tis ol-,
(5) Phoc. p. 357- (6) Zend-Avest. t. 2 , p. 28.
(7) Maçrob. $om. Scip, h 1 j ci p , p, 4«*
(8) Ibid. 1. 1 , c. 8 , p. 36.
stÇuium. Voyez le détail des vertus, qui découlent
de ces quatre sources. (Ibid. )
( 1 ) Oh remarque, dans le Planisphère de Kir-
k e r , deux Chiens, aux deux divisions du Cancer,
et du Capricorne , dont l’une porte, le titre de
Statio Hermanu-bis, et l’autre de Regn. Soth. oh
préside Anubis à tête de Chien. Or Plutarque
o it, que l’ un caractérise ce qui descend, et Anubis
ce qui monte ( i ).
(a ) Peut-etre sont-ce ces portes, que l’on/vôit
dans la table Isiaque. La principale dé ces-portes
est occupée pli- Isis, avec le Cancer sur la tête,
et un Chien, Anubis est à côté de la porte, avec
le disque lunaire, tel qu’il est dans le Planisphère
de Kirker. Le Bouc ou Chevreau, qui pa-
roît à la tête de la table, immolé par un homnïe,
pourroit répondre au CapricQrne ; et les deux
Boeufs , au Taureau céleste , signe de l’exaltation
delà Lune. Les deux quarts de cerclérépondroient
à 1-hémisphère qéleste. N
( b ) Proserpine ou la. Couronne appelée L i béra
, qui se lève avec 'cette partie du Zodiaque
, passoit pour être fille de Jupiter et du
Styx. ( Apollodor. 1. i , c. 5- ) •
Célébrer les mystères de Proserpine, dit Servi
us , c’est ce qu’on appeloit descendre aux en-
fers ( ï ) . ' ^
c) Plutarqué, parlant des fêtes de d euil, qui
se cëlébroient en Egypte , à l'entrée de l’automne,
à l ’époque où l ’on supposoit qu’Osiris avoit été
tué par Typhon, nous dit que l ’objet; de ces cérémonies
étoit l ’altération de la lumière, la diminution
des jours et l’accroissement des ténèbres,
qui commençoient à prévaloir dans la nature.
( De Iside, p. 366. ) Ces fêtes répondoient, a joute
le même auteur, à d’autres fêtes lugubres en
Grèce, telles que celles de l ’enlèvement de Pro-
serpine, et de sa descente aux enfers ( ibid. p. 378 ).
Senèque le tragique (3) nous dit, que ces fêtes
se célèbrent, lorsque les nuits reprennent leur
longue durée sur les jours, et que la Balance a
partagé les deux règnes du jour et de la nuit, de
panière à donner bientôt à celle-ci l’avantage :
Citm longa. redit hora noctis
Crtsccrc et somnos cupitns quittas
Lilra , Ph&bcos tenet aequa currus ;
Turbo- secret Am Cererem fréquentât ,
E t citi tectis properant reliais
Attiê i noctem celekrare Mystte.
H y avoit un semestre d’intervalle entre les 4eux fêtes des mystères. ( Gorsini, Fast. Att. p. 37^).
Cette théorie est aussi celle des Indiens,
(t) De Isid. p. 37j.
(*) Æneid. I. 6.
($) Senecam Hercul. fiwente, v. 841.
qui font passer les âmes vertueuses dans le paradis,
toutes les fois qu’il arrive à un homme ,
qu’ils- appellent Saint, de mourir pendant le jour ,
ou même pendant la nuit, mais seulement
pendant les nuits d’été et de printemps, pendant,
disent-ils, lés six mois que le Soleil met à parcourir
l’hémisphère septentrional; ceux au contraire
qui meurent pendant la nuit,lorsque la Lun.e
n’éclaire pas, ou tandis que. le Soleil est ençore
dans l’hémisphère méridional , . montent dans
les régions de «fe Lune, oh ils demeurent ' quelque
temps, et de nouveau ils viennent habiter
un corps mortel. Ces deux choses, lumière^ et obscurité
, sont regardées comme les deux voies éterr
nelles du monde. Celui qui marche dans la première
, ne retourne plus ; tandis que celui qui marche
dans la dernière, retourne sur la terre. Celui
qui comfoîë ces deux voies d’action ( 4 ) ne sera jamais
dans l’inquiétude. On fera bien de rapprocher
cette doctrine de celle qui est consignée a
U fin du traité de Plutarque D e facit in orbi
Luna^tp. 94a, etc. et on verra qu’il y a , entre
l’une et l ’autre, beaucoup de ressemblance, sur*
tout pour le retour des âmes, qui etoient dans la
Lune ( 345 ). •
( i ) C ’étoit dans cette fiction Cosmogonique ,
sur le commerce incestueux de Çérès et de Jupiter,
sur la mutilation du Belier,. sur J4 nais-r
sanoe du Serpent, et celle du Taureau, que rési-
doit spécialement la partie mystérieuse de cette
cérémonie, dont l ’explication n’etoit pas donnée
à tout le monde. I l en étoit de meme de la naissance
et de la mort du jeune Bacchus, ou de
Bacchus fils de Proserpine. C ’étoit là cette partie
énigmatique des mystères, suivant Clement d A-
lexandrie, qui ailleurs convient, que les mystère*
étoient une véritable Physiologie ; ce qui s’accorde
parfaitement avec le principe de nos explications
( 5 ).
( c ) On trouve , dans les peintures d’Hercula-
nura, un homme qui porte un agneau sur ses
épaules, assez semblable aü bon Pasteur des Chrétiens
•, c’ est le Mercure Criophore. Pausanias
( Corinth. j>. 46 ) dit que, dans les mystères de
Gérés, on voyoit Mercure ayec un Belier, èt
il ajoute, qu’il n’en dira pas la raison, -quoiqu’il
la sache. Mercure eut cés deux attributs, le Serpent
et le Belier: par l ’un se faiso t la descente
des âmes ; par l’autre, leur retour. Mer.cure etQit
leur guide dans ce double voyage. Dans.le Planisphère
Egyptien de Kirker, on voit un Cg-
ducée dans là station d'Aries. Dans d autres lieux,
il étoit peint portant un Belier ( Maffei , p.
143 ) et un^ a Cérès. Ici il le portoit sur 5C6
épaules ( Boiotiç. p. 298 ). T el il étoit représenté
à Tanagre, en Béotie, oh étoit le temple de là
(4) Baguat Geta ,0.9,
Protrept. p. 13.
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