iftusd , principe de tout bien & de toute
lumière ( i ), lui dit : vousa vez rendu sans
force celui quia tué le Taureau , c’est-à-
dire Typhon ou Ahriman , ennemi d’Osiris
taureau, &son meurtrier..............
accordez-moi la vie longue, que je desire
, vous qui avez donné un taureau,
& qui avez dit, que de ce seul animal les
biens sortiroient pour long-temps. . ..
Donnez libéralement les fruits, ô Or-
musd , qui avez fait ce Taureau qui est
donné par le pur Bahman. (2)
Vous avez donné au monde le Tau-
i»eau (3), dont vous avez fait venir les
arbres en abondance, ô saint Ormusd,
principe vifible des biens nombreux,qui
sont dans le monde. Je fais Izechné
à ce taureau.(J)
Il seroit difficile de prendre un tel Taureau
, qui fait pousser les arbres , & qui
est regardé comme le principe vifible de
tous les biens, comme celuiqui fait croître
l ’herbe verte,pourle taureau des champs
qui la broute, & de n’y pas voir le ligne,
sous lequel la nature se régénéroit tous
les ans au printemps. C’est lui qui, dans
les principes de l’Astrologie ancienne,
étoit censé cause des effets sublunaires
produits sous son aspect & à l ’époque de
son union au soleil & â la lune, les deux
principaux agens de la nature & des
générations , conjointement avec le zodiaque
et avec ses lignes.
C’est là ce Taureau, principe de l ’humide
fécond , qui se développe au prin-
t?mps , lors de sa conjonction avec le
soleil, & que monte Mîthra , qui est
invoqué dans cette autre formule de
prières chez les Perses , où on lit ces
mots : J’adresse ma prière aux Amchas-
pands ouauxsept grands esprits célestes ;
à Mitlira , qui rend fertiles les terres
incultes. J’adresse ma prière au Soleil,
courlier vigoureux (5) ; à l ’eau qui est
l ’oeil d’Ormusd, & au Taureau. . . . à ce
(1 ) Ibid. 171.
(2) Ibid. 172.
Ô ) Ibid. 201.
(4) Ibid. 213.
Is j i faw. 253.
U S L E S C U L T E S ;
Taureau , de qui viennent les trôtr-
paux, &dont, ô Ormusd, vous avez fait
sortir les arbres en abondance. A ce
Tauueau , d’où sont sortis les êtres qui
peuplent la terre (6).
On lit ailleurs ces mots (7) : J’invoque
la terre donnée d’Ormusd , les arbres
& j ’invoque Taschter, astre brillant
& lumineux, qui a un corps de taureau,
& des cornes d’or.
Dans le Fargard vingt quatre &les sui-
vans, on lit encore (8 ) adressez vos prières
au Taureau pur , excellent ; adressez
votre prière à ce principe de tout
bien, au taureau devenu pur & céleste,
saint, qui n’a pas été engendré & qui
est saint ; au taureau , qui a donné la
pluie. Telle est la fonction desHyades,
qui font partie du Taureau , & celle
d’Osiris , source du principe humide &
fécond , comme nous l’avons déjà d it.,
Le Soleil, tel qu’un coursier vigoureux,
s’élance avec majesté du haut de
l ’effrayant Albordi , & donne la lumière
au monde. . . . La Lune, dépositaire
de la semence du Taureau, s’élance
aussi avec majesté.. .Elle domine sur
le monde, &c.
Ontroüvedansletome second du Zend-
Avesta une foule d’autres prières ,
qui contiennent les mêmes idées théologiques
sur le Taureau & sur la Lune,
presque toujours unis dans leur action
sur le monde élémentaire. (9) Je prie , y
dit-on, Mithra & les astres,le Soleil &
la Lune.. . .Je prie Ormusd, & les Ain-
éhaspands ; je prie la Lune , qui garde
la semence du Taureau, qu’elle me
soit favorable ; elle qui conserve la
semence du Taureau , qui a été créé
unique , & dont sont venus les animaux
de beaucoup d’espèces.. . .11 faut prier
la Lune , quand elle croît & quand elle
décroît; & surtout, quand elle croît,
c’est-à-dire, quand elle a la figure de
(6! Ibid. 262.
(7 ) Ibid. 419.
(8) Ibid. 424.
A ) Zend. Aveit. t. s p. 16 & 17.
croissant
Croissant, telle que celle qui étoit empreinte
sur l’épaule droite d’Apts. . . . .
La Lune est un Amchaspand , ou esprit
céleste , qui possède la lumière, qui
accorde la lumière & l ’éclat à la terre
Lorsque la lumière de la Lune
répand la chaleur, elle fait croître les
laibres , elle multiplie la verdure sur la
1 terre; avec la nouvelle lune , avec la
pleine lune viennent toutes les productions.
J invoque la Lune , qui est brillante,
éclatante de lumière & de gloire ,
qui paroît en haut et échauffe , qui
donne l’esprit élevé & la paix , qui rend
agissant ; la Lune bienfaisante, qui produit
la verdure & l’abondance, brillante,
principe de santé , Ized plein
de lumière , germe de beaucoup de
productions, germe d’une génération
abondante , germe grand. Le nom de
la Lune , qui garde la semence du taureau,
est répété sept fois dans cette
seule prière.
On lit ailleurs cette autre prière (2), je
fais Izeschné au saint Férouër du boeuf
intelligent, vivant & lumineux, & la
lumière des provinces.
Il est dit dans le Boundesh , ou dans
lia Cosmogonie des Perses (3) , que ,lors-
ique le taureau fut mort, les Izeds confièrent
au ciel de la lune la semence
iforte & vigoureuse du Taureau , & que
icette semence ayant été purifiée par la
lumière de la lune, Ormusd en fit un
Icorps bien ordonné ; qu’il mit la vie dans
■ ne corps & en forma deux taureaux ,
l’un mâle & l’autrq femelle..........Plus
loin, (4) que le taureau unique étant
mort, les grains vinrent de la moelle
de son corps. Des cornes, sortirent les
fruits & tout le reste sortit du taureau.
On se rappellera, que le coucher du Taureau
en automne étoit l’indication des
(semailles, au lever du soir des Pléiades.
On ajoute, que la semence du taureau
(1 ) Ibid. p. 18.
(2) Ibid. p. 277.
(3) Ibid. p. 363.
(4) Ibid. p. 37.W
Relia. Univ. Tome l ï .
ayant été portée au ciel delà Rune^elle
y fut purifiée, & que de cette semence
furent formés beaucoup d’espèces d’a-
nim aux. .. Ailleurs (5) enfin on assure,
que les arbres, qui viennent des germes,
sont tous sortis du taureau unique....]
& que les hommes, à la résurrection, seront
rendus à la vie, par ce qui vient du
Taureau (6).
Ces passages nous suffiront,pour comparer
les principes théologiques des
Egyptiens avec ceux des Perses sur le
Taureau & sur la Lune. Suivons ce parallèle,
Apis , comme nous l’avons vu ,
étoit consacré au Soleil & à la Lune ,
mais spécialement â cette dernière, par
laquelle s’opéroit le grand ouvrage
des générations. Il portoit en conséquence
sur son épaule droite le croissant
de cette planète , et sur son corps
toutes les marques caractéristiques de
la génération , comme nous l’avons
déjà dit; et il naissoit de l ’action de
laLune sur une vache, action qui s’exer*
çoit au moment où cet astre versoicl
sur la terre une lumière propre à fé-\
conder ( 7 ).
Qu’étoit le Taureau fameux dans la
Cosmogonie des Perses , et invoqué
dans les prières de ces peuples , sous lé
nom de Taureau céleste et saint, comme
l’étoit par les femmes Eléennes la
fameux Bacchus à pieds et à cornes de
Taureau, que l’on appelloit le Taureau.
saint, qui étoit invite à descendre du
ciel? Il étoit, dans l ’opinion tliéolq.-
gique des Perses, le Taureau créateur,
celui d’où étoient sortis tous les êtres ,
les germes de tous lesbiens, dontil étoit
le principe vifible , pour me servir des
expressions mêmes des Perses. Il faisoit
croître l ’herhe verte ; il répandoit la lumière
et l’abondance , comme Ormusd,.
principe de lumière & de bien dans
la nature. Il communiquoit à la lune „
(g) ftiJ. P- 4° î-
(6) Ibid. p. 387.
{7) Ci-dellus I- 3. c. t.
P