
 
        
         
		chargés  d’attacher les  âmes au* corps ,  
 comme ils étoient  chargés de les en  détacher. 
  C’étaient Proserpine et Mercure  
 »uivant Plutarque (i), quittaient chargé*  
 de  cette  fonction. Dans Platon (2), c’est  
 un  Génie,  qui propose  à l’ame le choix  
 de l’état  de  y ie,qu ’élle  veut:mener:sur  
 la  terre.  C’est  un  Génie  familier,  qui  
 accompagne  l’homme en  naissant ;  qui  
 le  suit , et  le surveille pendant toute  sa  
 vie,  et qui à  la mort le  ramène  au T ribunal  
 du  grand  Juge  ( 3 ).  Tant que  
 l’homme  habite  ici-bas,  ce  sont  des  
 Génies ,  qui entretiennent,le  commerce  
 entre  lui et  les  Dieux.  Les Génies  sont  
 donc les  intermédiaires,  entre l’homme  
 et la Divinité, et, tant dans sa descente et  
 son h abitation ici bas,que dans son retour  
 au Ciel , l’ame est toujours  en présence  
 avec  ces  intelligences.  On  trouve  une  
 nouvelle preuve  de ce  dogme, dans les  
 prétendus  oracles  de  Zoroastre p i  :On  
 d it,  <c  que  le  père, a  revêtu  de:  corps  
 x   sensibles  les  principes  ou  les  pms-  
 »  sançes  , qui  eorlnoiçsent  ses  oeuvres  
 ao  intelligibles, cjest-à-dire les substances  
 x   spirituelles. Que ces puissances transe  
 »  portent  les  âmes  au père et à la ma-  
 »,tière. Ellesforment desimàges,visibles  
 »»  d,es choses  invisibles, et introduisent  
 »  dans le  monde  visible les  substances  
 »  invisibles ».  C’est  une idée toute  Platonicienne., 
   remarque  judicieusement 
 •p)  De Fade in Orbe Lunae, p.  943.'  - 
 (2)  Rep, 1.10. (.3)  Plat. Phæé. 
 Beausobre (5).  Ces substances  sont  les  
 astres ,  et  principalement  le  Soleil  et  
 la  Luné,  ou  les  intelligences  qui  résident  
 dans ces Planètes.  Ce  sont ees  intelligences  
 ,  qui  introduisent  les  âmes  
 dans  la  matière,  et  qui  les  ramènent  
 dans le  Ciej ,  elles  rendent  au  père.  
 Voilà.pourquoi lés  Théologiens  outre»  
 gardé  le:  Soleil  et  la  Lune  j  comme  
 les- portes des arnés j: et Mercure, comme  
 leur introducteur.  Aussi ces trois astres,  
 ou leurs intelligences ,  étaient-ils mis en  
 spectacle  à Elèiisis. ' 
 Nous conclurons de tout ce qu,e  nous  
 venons dç  dire,  sur- la • manière  dont  
 l’ame s’établit ic i,  et dont elle retourne  
 ensuite vers son-principe ,  quë la théorie  
 des' Sphères 'Ç celle  des  signes  et  
 des  intelligences ; qui y  présidoient, et  
 en général,  que tout le système astronomique  
 ,  étoient  liés essentiellement à la  
 théorie  de l’ame,  et  à  son  destin,  et  
 conséquemment atu; Mystères anciens ,  
 dans  lesquels on développbit les  grands  
 principes de Physique  et  de  Métaphysique  
 , sur  l’origine  de  l’ame ,  sur son  
 état ici-bas-,' sur sa  destination ,  et sur  
 son destin  futur.  Ce  sont Ces rapports ,  
 que  la  science  secrète , et  les  emblèmes1  
 mystérieux  des  anciennes  initiations  
 :  avOient  avec  le  Ciel  ,  ayec  lès  
 Sphères ,  etlesconstellations , que nous  
 allons examiner m aintenant 
 (4)  Oracuî. Zor. v. 95. 
 (5)  Beaus.  t.  a ,  p.  507. 
 D E U X I È M E 
 A v a n t   de  faire  mouvoir  l’ame  dans  
 le  Zodiaque ,  soit  lorsqu’elle  part  du  
 Cancer, et parcourt les  six  signes des-  
 cendans, soit lorsqu’elle remonte du Capricorne  
 etsuitles  six signes ascendans,  
 pour retourner au Ciel, il est bon de se rappeler  
 une autre  division  des signes non  
 moins importante, celle des six signes supérieurs  
 , et celle des six signes inférieurs;  
 les premiers, depuisA r le s  j usqu’à Libra;  
 et  les  six autres , depuis  Libra jusqu’à  
 Ar le s.  Ces  six  signes  appartenoient  à  
 Ormusd ,  et  étoient  le  siège  du  bonheur, 
   comme  on  le  voit  dans  la  Cosmogonie  
 des Perses  (1)  ,  qui  les appellent  
 les six mille  de  Dieu ;  les six autres  
 à  Ahrî'man , et  formoient  les  six  mille  
 du  Diable.  Les  six  premiers  Génies ,  
 créés par  Ormusd , présidoient  aux  six  
 premiers signes ; et les six  Génies, créés  
 parA hrim an,  aux six  autres signes  (1).  
 L ’ame était heureuse ,  sous l’empire des  
 six premiers; le mal commençoitàse faire  
 sentir  à  elle  ,  au  passage  sous  la  Balance  
 ,  ou  au  septième  signe.  Cela  
 posé , il  s’ensuit,  que  l’ame  éprouvoit  
 l’action du  m al, qu’elle  ne  connoissoit  
 pas  encore , et  celle des ténèbres ennemies  
 de  sa  nature  ,  en passant  dans  
 les  constellations  ,  qui  sont  à  l’Equinoxe  
 d’Automne ,  et  qu’elle  rentroit  
 dans  le  règne  du  bien  ,  et  de  la  lumière  
 ,  en  passant par  celles du Printemps  
 ; en  un  m o t,  qu’ellè  étoit  déchue  
 de  sa  félicité  par  la  Balance  ,  
 et  régénérée  par  l’Agneau  ,  ou  par  
 A r le s ; qu’elle descendoit dans  le séjour  
 des  ténèbres  ,  par  l'Equinoxe  d’Au-  
 tomne,  et qu’elle  remontait  au  séjour  
 lumineux  de  la  Divinité  suprême ,  au  
 inonde  d’Ormusd  ,  par  l’Equinoxe  de 
 (1)  Zend.  Avest.  a.  Boundesh. 
 <»$  Plut,  dslsidt*,  p.  ?>7$. 
 S  E  C  T  I  O  N. 
 Printemps. Ceci est une conséquence nécessaire  
 du principe : or cette conséquence  
 se trouve confirmée par des autorités,  
 que  nous  allons  citer  ,et  par  des  emblèmes  
 , que  nous  allons  expliquer. 
 Salluste  le  Philosophe,  parlant  des  
 fêtes de  joie ,  qui  se céléhroient  à. l’Equinoxe  
 de  printemps  ,  avec  lequel  
 coïncide  notre  Pâque  , et  des  fêtes  de  
 deuil, en mémoire  du  rapt  de  Proserpine  
 ,  qui  se eélébroient  en  Automne,  
 dit  formellement ,  qu’à  l’Equinoxe  de  
 Printemps  on  célébroit  des  Hilaries ,  
 dans  lesquelles  on  se  couronnoit  de  
 fleurs  ,  parce  qu’alors  s’opéroit,  en  
 quelque  sorte ,  le  retour de  l ’ame  vers  
 le s   D ie u x ', et  que  la  supériorité ,  que  
 le  principe  de  la  lumière  reprenoit  
 sur  celui  des  ténèbres, ou  le  jour  sur  
 la  nuit  ,  était  l’époque  du  temps  la  
 plus  favorable  aux  âmes,  qui  tendent  
 à  remonter  vers  leur  principe :  que ,  
 par  une  raison  contraire ,  la  fête  du  
 Rapt  de  Proserpine (a)  ,  qui  se célèbre  
 à l’autre Equinoxe, étoit celle de la descente  
 des  âmes  vers  les  régions  inférieures  
 ,  ou  les  Enfers.  C’est  pour  
 cela  ,  que  les  Astrologues,  anciens  
 fixoient au huitième degré delà Balance  
 la place du Styx, dans lesCieux. Cest à ce  
 huitième  degré  de  la  Balance  ,  nous  
 dit  Firmicùs  (  3  )  ,  que  l ’on  p r é ten d   
 q u ’ e st  le   S ty x   ,  et  on  ne  peut guères  
 douter,  dit-il, que par Styx on  ne  désigne  
 la terre : car ceux qui ne craignent  
 pas les  choses célestes , redoutent celles  
 qui , tombées  du  Ciel  ,  ont besoin  de  
 s’appuyer  du soutien  des  corps  terrestres. 
   Cette idée, mystique nous  rappelle  
 l’allégorie  de  la  chute  des  anses  vèrs  
 la matière terrestre.  La Sphère Persiqùe 
 (3)  Fitm,  1,  8  ,  c.  13,