*5o O R I G I N E D E T O
qu’il donne ces deux noms à l ’idole ,
qui faisoit partie du culte de la milice
céleste.
Nous avons déjà observé, que le
mot Melech étoit entré dans la composition
du nom d’autres divinités,
telles qu’Adra-Melecb, et Ana-Melecl),
dieux adorés pat les Sépharaïtes(i), qui
brûloient souvent leurs enfans en honneur
de ces cruelles divinités. Si nous
croyons les Rabbins (2) , ces idoles
avoient les attributs du mulet et du
cheval (3). LechevalpourroitêtrePégase,
placé sur le Verseau, et qui, par son
lever du soir , annonçoit le Solstice
d ’été , et montant avec Céphée ,
lui prêtoit ses attributs. Car , si nous
en croyons Hyde (4), la constellation
du Céphee étoit auoiée par les Sérdia-
raïtes , sous le nom d’Ana - Melech.
C ’est à cette occasion , que ce savant
ajoute , que le titre de Melech ou de
roi et de chef, étoit donné aux principales
étoiles , et aux plus brillantes
constellations. La liaison du Céphée
avec le Solstice, et sur-tout avec le
Lion , domicile du Soleil , le fit app
e le r le roi du Soleil (5). On le pei-
gnoit en conséquence , sous l ’emblème
d ’un homme enflammé (6), et on l ’ap-
pelloit l’enflammé (y). Horace, dans
une de ses Odes, le prend pour l ’indication
des grandes chaleurs et l ’u nit
au Lion ( 8 ) , dont il allume les
feux. Columeile fixe son lever du soir
au septième jour , qui précède les Calendes
de juillet, ou à l ’époque à laquelle
nous célébrons les fêtes ÿn feu ,
sous le nom de feu de Saint Jean (9).
On plaçait: aussi à côté de lui une
brebis, comme à côté du Précurseur
B (J) Keg. I. 4- cil 17. v. g i.
{%) Selticn S; nr. 2. c. 9.
(39 Kirk. oedip. t. If p. 371,
(4) Hyde vet. pers. rel. c. 5. p. 131..
(5) Riceioïi. p, 126. - •
(6) Léopold dus au£trf"
j) ÀTphons. cab.1 p. 215.
(8) Horac.'od. I. 3, od. 23. v. 27'.
(9) Co'umeüe I. r i. e- 2- p. 428.
( ïqJ Hyde comm- ad Ulug beigh. p. i l & 17 & de
U S L E S C U L T E S ,
du dieu Soleil, ou de Christ, et on
l ’appelloit le Berger avec sa brebis ('10,
Tel étoit le dieu des Sépharaïtes
Anamelech , auquel on joignoit aussi
Adramelech , dont on faisoit, cominede
Céphée, un Ethiopien, suivant Théophile
(n)., Le mot d’Adra signifie grand
et magnifique. Quelques Rabbins ont
donné à celui-ci les (attributs du mulet
(12) , ou de l'animal, que les Astrologues
Mahométans peignoient près du
Cocher céleste (r3)<
On voyoit aussi chez les Syriens des
divinités à tête d’âne. Tel étoit Tar-
tac(t4).C’est peut-être cette idole, qui a
donné lieu de dire que les Juifs adoraient
un ân e , ou des dieux à tête
d’âne. Cet âne est l’âne de Bacchus,
que montoit S cèn e , et qui fut placé
dans le signe du Cancer ( i5). Plutarque
et Tacite parlent de ce prétendu animal
sacté (16), révéré chez les Juifs ;
et ils supposent, qu’il avoit découvert
aux Juifs , l ’eau qui étancha leur
soif : allusion manifeste au signe céleste
où êst l’âne, et que l’Astrologie
avoit consacré à l ’élément de l ’eau,
comme nous le verrons encore dans
la Cosmogonie des Perses (17). Appien,
dans Joseph, reproche aux Juifs d’adorer
la tête d’âne. Origène, dans son
traité contre Celse, parle de sept Archanges
, ou grands Génies , dont les
têtes sont empruntées des animaux célestes
et caractérisent les intelligences
des sept Planètes. Celui qui répond à
la septième place, s’appelle Onoël,
ou Thaphabaoth ; et il a une têts
d’âne (18). La secte des Gnostiques ad-
mettoit aussi sept intelligences, qui
piésidoient aux sept cieux. Sabaotlr
vet. Pers. reiïg, p. 131.
( u ) 'theopnil ad Autolyc- f- 2. p. 103.
Q a ) OEdip. t. 1. p. 371.
(13) Riccroli p. 127. . /
(14) Selden synt- i- c 9. p. 328.
0.4D vjrgîn |. 2. làÉi. I. 1. c. ï ï .
(16) Tacrt I. 5. cl 1. .Plut, symp. I. 4. c* 5
(17) Ci-aprè3 t- 3. c, !. .
.,(18) Oiigîn. conir- tels* I- 6- p. 304
&oit l’Ange du septième ciel H® il avoit
une tête d’âne , e t , suivant d’autres ,
ée porc, ou des deux animaux, que
Plutarque dit avoir été consacrés par
des sectes Juives (2). : V -
La Sphère dés Perses de Scaliger
place sous les premiers Décansdu Lion,
et sur les deux derniers du Cancer,
les oreilles des ânes, et une tête d’âne
avec celle du cheval (3). Ce sont ces
divers Paranatellons , qui formèrent
les figures b zarres du Soleil, de la
Lune, et des autres Planètes, représentées
pari les Astrologues, dans leur
union aux difféi eus signes ; et aux'
Décans de ces mêmes signes. De cette
nature étoit sans doute l’idole des Hé-
véens, que nous ne connois sons que
par les Rabbins (4). Ils adoraient aussi
Kibaz, que je crois être le Mercure
Anubis, et Nebo, divinité à tête de
chien (5). Gelse, dans Origène, place
le Génie à tête de chien à la sixième
place, et l ’appelle Eratliaoth (6). On
trouve le chien parmi les Paranatellons
du Cancer et du Lion, ainsi que la
tête d’âne , et celle du cheval, dans
la Sphère de Scaliger. On trouve aussi
un homme à tête de chien, dans le Planisphère
de Kirker. Ge chien, ou cet
homme à têle de chien, ne peut être
autre chose que le type de l ’idole des
Aval es , et un Mercure de l ’espèce
du Mercure Egyptien, Anubis, qui
avoit ces formes. Kuker a bien apper-
çu cette vérité j lorsqu’il en fait un
Mercure Egyptien, tel que celui que
nous voyons dans la procession d’Isis,
décr ite par Apulée ( 7 )< Les Rabbins
font venir ce nom Nibas de La-
trare, ou d’Aboyer (8): Les Syriens et
(O Epiptr. adver. b acres, c. 26.
(a; Vint. symp. 1. 4 c. 5.
($ ) Scalig. noi ad. maniip. 339«
■ (■ O Kirk. oedip. t. 1. p. 371.
(5) Ibid. p. g^o.
(6) Origen- ibid 1. p 301.
C l J Apulée metam. I. 1. v
O) r: rassi, apud KirL. ibid- p. 370.
i9J Seldeasysit. 2. c. ia.
les Arabes, écrivent Nibhou et Nib-
han. Quoique j’attache plus d’importance
aux formes et aux fonctions des
divinités, qu’aux noms, j’incline pour
faire venir ce nom de la même source,
que le nom de Nebo, ou Nabo ( 9 ) ,
que les Clïaldéens donnoient à la planète
de Mercure ( i o ) , divinité peinte,
chez les Egyptiens, avec une tête de
chien, et qui tenoit en main le caducée,
entortillé duserpent(i 1). C ’est dans
Isaïe , qu’il est parlé de l ’idole de
Nebo , idole des Chaldéens, qui fut
brisée avec celle de Baal, ou du Génie
, dont le nom est donné à la Planète
de Jupiter (12), chez ce même
peuple Astrologue.
St.-Jérôme enfait une idole, qui avoit
le talent de la divination , et qui reii-
doit des oracles (i3). Les Rabbins prétendent
que, comme Mercure et Escu-
lape,il avoit les attributs du Serpent (14}.
On pourrait y voir aussi Esculape et
Sérapis, qui avoit le double attribut
du serpent et du chien. Mais la dénomination
de Nebo , donnée par les
Chaldéens à la planète Mercure , et qui
entra dans la composition des noms
Nabnchodonazer, Nabuzardan,cliez ces
mèmès Chaldéens,(i5) nous détermine à
y voir le Mercure adoré chez ces peuples,
livrés auSabisme et au culte des
Planètes. Les mêmes Chaldéens adoraient
Orionjsous le nom de Niphla(iü»)
ou de Miphleseth , dont la mère d’Asa
avoit consacré l ’idole,(17)sous desformes
Priapiques , telles que icelles de
l’Orus dont parle Suidas, de cet Orus,
dont Orion , placé sur les limites du
printemps , étoit réputé l’astre familier
(i.8j.
110) Hyde de vet pers. rel- p. 67. Ricciolip. 127
( 1 1 ) Apul- ibid.
Q 2 } Isa.e c- 46. v. I-
(13) Hierony. in isa. c. 46.
(14) Xirk. p:dip- t. i.p . 381.
(ïg)Hyd. vet pers relig. p. 67 Seld.Synt.2.c. 12.
(i(t) Hyde com. ad Ulug- beigh. p. 44-48
(17 ) Paralip..2. c. 15. v ■ 16. reg- g. c- 15- v. ig_*
(18) Plut. de isid. p- 357.