
i 9 o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
décourager les fiJe le s , files mores demeuroient fans
iepultures. Le clergé de R.omeajoûce : les freres qui font
dans les fers vous laluënc, 8c les prêtres 8c toute l’ ég life ;
fçaehez que Baiïien eft arrivé ici.Nous vous prions, vous
qui avez du zele pour D ieu , d’envoyer copie de cette
lettre à tous ceux à qui vous le pourrez, même par un
exprès.
jp.f.ram 4. g Cyprien répondit par une lettre adrelfée aux prêtres
52 aux diacres de R om e , qui commence a in fi: Nous
n’avions encore appris,, mes chers freres, que par des
bruits incertains la mort du S.homme mon collègue,
lorfque j ’ai reçu la lettre que v o u s 'm ’avez adrelfée
par le foudiacre Clementius r par laquelle j ’ai été pleinement
inftruit de fa fin glorieufe , & je me fuis extrêmement
ré jo u i, qu’il aie ii dignement couronné une
admmiftration fi pure. Et enluice: J ’ai lû aufli une lettre,
qui ne marque ni par qui elle eft é c r ite , ni à qui
elle s’adrelfe. Et parce que l’écriture, la fubftance de la
lettre Sc le papier même, m’ont fait douter que l’on n’y
ait ôcé ou changé quelque chofe je vous l’ai renvoyée
en o rig ina l, afin que vous reconnoiffiezfi c’eft la même
dont vous avez chargé le foudiacre Clementius, Car il
feroit très-fâcheux qu’une lettre ecelelLftiqu.e eût été
falfifiée. Afin donc que nous puiffions le favoir , voyez
fi c’eft votre écriture & votre foufeription , 8c nous apprenez
au vrai ce qui en eft. Ces paroles de faint C yprien
font voir qu’il y avoit deilors quelque forme particulière
pour les lettres-que les églifes s’éerivoient, par laquelle
on pouvpit en reeonnoître l'a v é r ité ,. & affûter
ce commerce, où lefecret étott fi neceffaire.furtom en
tems depérfecution. Peut-être étoit-ce la crainte de ce
pé ril, qui avoit empêché le clergé de Rome, de mettre
à fa lettre le titre ordinaire, qui ctoit le nom de celui
L i v r e s i x r E * M E . \ ■ . ’ ri ï i
qui c c r iv o it, ¡8e celui à qui il écrivoit.
| Lesderniers jours du mois de Mars de la même an- xxxyn.
A l * A , ■ / a . _ . Confeflion de n e e x jo . Achatius ou Acace eveque en Orient, on ne S . Acace.
fait pas bien de quelle ég life , fut amené devant le con-
iulaire Marcien > qui lui dit ; Vous devez aimer nos princes,
vous qui v ivez fous les loix Romaines. Acace répondit
: Et qui aime plus l’empereur que les Chrétiens?Nous
prions continuellement pour lu i, afin qu’ il v iv e long-
tems, qu’il gouverne les peuples avec une puiffance
jufte, que fon regrie foit paifible; enfuitepour les foldâts
& pour tout le monde. Marcien dit : J e loüe tout cela J
mais afin que l’empereur connoiffe mieux votre foumif-
fion , faites-lui un facrifice avec nous. Acace dit : J e
p rie je grand 8c le vrai Dieu poux l’empereur ; mais il ne
doit point exiger de facrifice, & nous ne luien devons
point. Qui pourroit façrifier à un homme ? Marcien dit :■
Repondez, à quel Dieu faites-vous vos prières ; afin que ¡nous lui falfions au lit des facrifices ? Acace dit ; J e iou-
haite que vous le connoi-ffiez utilement. Marcien dit :
Dites-moi fon nom? Acace dit ; Le Dieu d’Abraham,
d lfa a cô cd e Jacob. Marcien d it : Sont-ce des noms de
dieux ¡N o n , répondit Acace ; mais celui qui leur a parle
eft le vrai Dieu, que nous devons craindre. Marcien
d it ; Quieft-il ? Acace dit.\Le Très-haut, Adonaï , alfis
fur les Chrétiens 8c les Séraphins. Marcien dit : Qu’eft-
ce quun Séraphin? Acace répondit : Un miniftre du
Dieu tres-haut, qui approche de ion trône. On voie ici orig.^martyr,
la pratique de ce que diloit Origene, peu de tems au-
paravant ; qu il n eft pas permjs de donner à Dieu d’aur
très noms que 1 écriture ne lui donne.
M a rc ien ; Quelle vaine philofophie vous abufe?
laiffez les çbofes invifibles, & reconnoiffez plutôt pour
Vrais dieux, ceux que vous yoyez. Acace d it : ;Q u ifont
Z iij