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jtf- amfir.p. d’Efpagne fous cette perfecution, On croïoic y avoir
éteint le chriftianifme , comme il paroît par ces inf-.
criptions que l‘on dit avoir trouvées: Diocletien, Jo,
vius , Maximien-Herculius,cefàts auguftes,après avoir
étendu l’empire Romain en Orient & en Occident , &
avoir aboli le nom des chrétiens 'qui renverfoient l’état.
Et cette autre : Diocletien , cefar auguile , après
avoir adopté G ilerius en Or ient , avoir aboli par tout
la fuperihtion de C h r i s t , &c étendu le culte des
dieux,
x l v i i . En Sicile la mêmeannée 3 0 4 . fous le neuviémecon-
fulat de Diocletien , & le huitième de Ma x imien, le
ffilpir douzième d’A o u f t , dans la ville de Catane , Euplius
diacre étant amené près du cabinet du gouverneur &
hors du rideau,s’écria : Je fuis chrétien,& jedefiré mourir
pour le nom de J . C . Le gouverneur qui étoit le con-
fulaire Ca lv i f ien, l’aïant oui, dit : Qu’on falfe entrer
celui qui a crié. Euplius entra dans le cabinet du jugç
portant les évangiles. Un des amis de Calvif ien nommé
Maxime, dit : Il ne doit pas tenir de tels écrits contre
les ordres des empereurs. Calvif ien dit à Euplius:
D ’où viennent ces écrits, font-ils fortis de ta maifon ?
Euplius répondit : Je n’ai point de maifon , mon Seigneur
J . C , le fçait. Calvifien dit : Les as-tu apportez
ici ? Euplius dit:Je les ai apportez içi moi-même comme
vous voïez , on m’en a trouvé faifi. Calvif ien dit:
Lis-les. Euplius les ouvrit & lut : Bien - heureux ceux
umth.y.io. qUi fouffrent perfecution pour la juft ice, puifque le
roïaume des çieux e f t à eu x . Et en un un autre endroit:
Que celui qui veut venir après moi porte fa Croix , &
quil me fuive. Pendant qu’il l i fo i t , Calvifien dit : Que
Marc, xvi- ii. veut dire cela ? Eupliusdit : C ’eft la loi de monSeigneur
qui m’a été confiée. Calvifien dit : Par qui f Euplius
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répondit par J . C . Fils du Dieu vivant. Calvifien prononça
cet interlocutoire : Puifque fa confeifion ell é-
vidente, qu’il foit interrogé à la queftion,qu’on le livre
aux bourreaux. Après qu’on l’eut livré , l’on commença
le fécond interrogatoire à la queftion.
Le même jour. Calvifien dit à Euplius , comme on
l’eut prefenté à la queftion : Que dis-tu maintenant de
ce que tu nous a avoué aujourd'hui ? Euplius fit fur fon
front le figne de lac roix de la main qu’il avoit libre,&
die : Je confeife encore ce que fai déjà di t , que je fuis
chtérien, & que je lis les divines écritures. Calvifien
dir : Pourquoi as-tu gardé ces écritures, que les empereurs
ont défendues , au lieu de les livrer ? Euplius
répondit : C ’eft que je fuis chrétien, & qu’il ne m’étoit
pas permis de les l ivre r ; il vaut mieux mourir. La vie
éternelle y eft ; celui qui les livre perd la vie éternelle,
pour ne la pas perdre je donne ma vie. Ca lvif ien prononça
cet interlocutoire ; Qu’on donne la queftion à
Euplius,qui a lû les écritures au peuple , au lieu de les
livrer , fuivant 1 edit des princes. Euplius dit pendant
qu’on le tourmentoit : Je vous rends grâces, J . C . vous
pour qui je fouftre ces tour mens , confervcz- moi. C a l vifien
die : Quitte cecce folie,Euplius, adore nos dieux,
& on te délivrera. Eup l iu s , adore nos dieux, & on ce
délivrera. Euplius dit : J ’adore J . C, je détefte les démons,
faites ce qu’il vous plaira, je fuis chrétien ; il y a
long temps que je defire ceci, faites ce qu’il vous plaira;
ajoutez d’autres tour'mens, je fuis chrétien. Après que
les bourreaux l’eurent tourmenté long temps , C a lv i fien
les fît cefler, & dit : Miferable , adore les dieux,
adoreIVlars, Apollon & Efculape. Eupliusdit : J ’adore
le Pere, le Fils & le S. Efpr it ; j’adore la fainte Tr inité,
hors laquelle il n’y a point de D ieu ; pér:ffent lesdieux,
l ui P pas fait le c i e l , la terre ik ce qu’ils ccntien