
îjtf HistoIre Ecclest a r t i qu e;
malade,il demeura trois jours de fuite fansvoix 8c fans
fentiment -, le quatrième jour s étant un peu éveillé, il
appella le fils de fa fille, 8c lui die : Ehi mon enfant,
julques à quand veut-on me retenir? de grâce qu’on fe
dépêche, pour me congédier au plutôt ; appelle-moi
quelqu un des prêtres. Ayant dit cela, il perdit encore
la parole. L’enfant courut au prêtre -, il étoit nuit ; 8c le
prêtre étoit malade, il ne put donc y aller. J’avois donne
ordre que l’on donnât l’abiôlution aux mourans s’ils
la demandoient, & principalement s’ils l’aVoient in-
ftamment demandée auparavant ,afin qu’ils s’enallaf-
fent avec une bonne eiperance. Le prêtre donna donc
a 1 enfant un petit morceau de l’euchariitie, lui ordonnant
de la tremper 8c la faire couler dans la bouche du
vieillard. L’enfant retourna ; & comme il étoit proche,
avant qu il entrât, Serapion étant encore revenu â lui,
dit : Viens-tu, mon enfant ? le prêtre n’a pû venir; mais
fais vite, ce qu’il a ordonné,& me délivre. L’enfant
trempa l eucharifte , & la fit auih-tôt couler dans la
bouche du vieillard , qui rendit l’efprit après un leget
foupir. N’eft-il pas manifefte qu’il fut confervé juf-
qu a ce qu il futabious defon péché, 8c reconnu pour
fidele, a caufe de tant de bonnes oeuvres qu’il avoit
faites î .
Saint Denis d’Alexandrie fit pluiîeurs autres écrits â
cette occafiom Une lettre a tous les Chrétiens d R-
gypte,ou il marquoitee qu’il avoicordonné touchant
les apoilats v diftinguant les diversdegrez.de pechez.
Une exhortation à fon troupeau d’Alexandrie , 8c une
lettre à Origene en particulier,fur le martyre, par où 1 on voit qu’il le tenoit en fa communion. Il écrivit un
traité de la pénitence , adreifé à Conon évêque d’Her-
mopqlis ; une lettre aux freres de Laodicée, dont Thel-
L i v r e s e p t i e ’ m e . 137
mydres étoit évêque ; une à ceux d’Arménie dont l’évê-
que étoit Merouzane.
D’ailleurs le pape faint Corneille écrivit à Fabien v.
d’Antioche, depuis la réconciliation des confeffeurs ;
outre deux lettres qu’il lui aYoit écrites auparavant, Novatien.
touchant la condamnation de Novatien, 8c le confen- hiJ1' c'
tement des autres églifes. Dans cette derniere il expli-
quoit au long les crimes de Novatien , Si l’irrégularité
dç ion drdination; le retour des confeifeurs qu’il avoit
iéduits, Si comme tout le monde l’abandonnoit. A la
fin de cette lettre étoient les noms des évêques alfem-
blezàRome , qui avoient condamné l’erreur de Nova*
tien, Si les noms de leurs églifes. On y lifoit auffi les
noms 8c les éelifes deceuxquiétantabfensvavoienten- m
voy c/ na Rome il eur avi• s 8c l1 eur cont/ entement par 1l ettres; Cor£n»./. yt.hiji.
Scc’eft peut-être ce quefaint Jerôme appelle le concile C' J>6‘
d’Italie.
Saint Corneille écrivit auiîl à faint Denis d’Alexandrie
contre Novatien ; 8c faint Denis dans fa réponfe lui
marquoit qu’il avoit été invité de fe trouver à un concile
qui fedevoit tenir à Antioche ; où quelques-uns s’ef-
forçoient d’établir l’hérefie de Novatien. Ceux qui a-
voient invité faint Denis à ce concile, étoient Helenus
évêque de Tarfe en Cilicie , Firmilien de Cefarée en
Cappadoce, Theoétifte de Cefarée en Paleftine; tous
trois évêques des Métropoles voifines d Antioche. Mais E u f shy, an».
avant la célébration du concile, Fabien mourut, après li,m
avoir tenu lefiege environ deux ans depuis le martyre
de faint Babylas. A Fabien fucceda Demetrien quator- M
ziéme évêque d’Antioche. Il tint le concile, où Nova- i-cme.yi.».
tien fut condamné 8c dépofé, comme favorifant le péché,
en rendant la pénitence impoiGble. :
Dans le tems de Pâque de la même année 2.5Z. Saint
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