
j7 o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
mier nommé Ares fut brûlé ; les deux autres Promus &
Elie eurent la tête coupée.
x x v i i . Le cefar Maximin’qui perfecutoit a-infi les chrétiens *
« ^ § 8 étoit fort adonné à la magie par foibJcfle & par fuperftition
& n’ofoit entreprendre la moindre chofe,fans
i»/.». 4,0. confulter les oraçles & les devins. Il fit réparer les temples
dans toutes les villes ; établit par tour des facrifica-
teurs des idoles, &£ en chaque province un p on tife ,
avec une compagnie d'officiers & de gardes, & une
grande autorité dans 1 état. Il donnoit des dmnitez &
de grands privilèges aux enchanteurs & aux magiciens,
les regardant comme des hommes pieux & aimez des-
dieux. Il accabla les provinces où il commando«,d’exa-
étions extraordinaires, 8i enleva aplufieurs riches leurs
anciens patrimoines. Le vin le mettoit en fureur , & iL
donnoit étant y v r e , des ordres dont il fe repentoit à
jeun. Son exemple excitoit fes foldats & les gouverneurs
des provinces au luxe & à la débauche. Parcoures
les villes où il pafloit il corrompoitdes femmes & enle-
voit des filles ; mais il y eut des chrétiens qui préférèrent
la mort à cette infamie. Une femme d’Alexandrie
entre les autres lui refiAa courageufcment, Elle étoit
noble, riche & fçavante ;car ce n etoit point une chofe
extraordinaire de voir en cette ville la des femmes inim
ité s des lettres humaines & de la philofophie ; & à.
ces marques quelques - uns ont cru que c’étoit l’illufire
Catherine ou Hecaterine. Quoiqueliedemeurât invincible
aux pourfuites de Maximin , il ne fe pue réfoudre'
a la faire mourir,il fe contenta de lui ôter toutfon bien
& de l’envoïer en exil,
AwVrvf.devir. A Antioche une vierge nommée Pélagie, âgée d'environ
quinze ans, £e trouva ailiegée dans fa maifon,en
L i v r e n e u v i e ’m e . 571
Pabfencc de fa mere & de fes foeurs. Comme elle fça-
voit que l’on en vouloit à fa vie ou à fon honneur ; elle
préféra la m o rt, & crut que Dieu lui permettoit de la
chercher. Elle fe précipita du toîc de la maifon, & f u t -Aatl Wa h ‘‘l6
honorée comme martyre. Les perfecuteurs voiant qu’elle
leur avoir échappé cherchèrent fa mere 8i fes foeurs.
Elless’étoient fauvées à la campagne, & fe trouvèrent
"preifées par la riviere qui leur fermoit le chemin, elles
releverent modeftement leurs robes, pour marcher plus
librement,& fe tenant par Icsmainsellesentrerent dans
la riviere, cherchant les endroits où fon lit étoit le plus
profond. Ainfi la mere & les filles moururent enfemble,
fe tenant étroitement embraffées.
Maxence qui commandoit cependant à Rome ref- VI1 S | p cfembloit
tellement à Maximin par fes vices, que l’on eut
pû les prendre pour deux freres. Il n’étoit ni moins
impie, ni moins infâme.
La feptiéme année de la perfecution, qui étoit l’an xxvm.
Æ K Ê Ê Ê Ê Ê Ê •/ 1 -r • » 1 / tv Martyrs, de Pa- 305?. de J . C . 1 onzième de Janvier ou Audinee , Pierre ieftm-.s.mtPam-
Apfelam futmartyrifé à Cefarée en-Paleftine. Il étoit phlie’
du bourg d’Anea auterritoire d’Eleuterople, & menoit
la vie aicetique. Le juge & fes confeillers le prièrent plu-
iieurs fois d’avoir pitié de lui-même & d e confidererfa
jeuneife, car il étoit à la fleur de fon âge,mais il demeura
ferme & fut condamné au feu. Avec lui & dans le
même bûcher fut brûlé un évêque des Marcionites
nommé Efclepius, attaché par un faux zélé à fon he-
refiè.
Au mois de Février, Pamphile prêtre d eC e fa ré e ,
fut prefenté au gouverneur Firmilien , avec douze autres
martyrs. Pamphile étoit né à Beryte en Phenicie & c°ddifciplede
Pierius d’Alexandrie,dont nous avons parlé. R y B f
i l avoir été ordonné prêtre par l’évêque Agapius. Il i * V ‘j ^
C c c c ij