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Do&rinc Chrétienne*
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X i H i s t o i r e E c c l e s i à s t i q j j e .
depuis peu dans cette ville fous1 une forme nouvelle;
Quelque miferable de ceux qui fe louent pour combacre
contre les bêtes, a expofé un tableau avec cette inferip-
tion : Le Dieu des chrétiensi race d ane.il avoit des oreil*
les d'âne i un pied ron d, un livre à la main , un manteau
à la romaine. Nous avons ri & du nom & de la figure.
Venons maintenant à expliquer notre religion , après
avoir écarté toutes fes impoftures.
Ce que nous adorons eft un feul D ieu , qui par fa parole
, fa raifon & la puiiTance , a tiré du néant tout ce
monde, avec ce quile compoie, les élemens, les corps,
les efprits, pour être l'ornement de fa grandeur. Voulez-
vous le connoître par fes ouvrages ? voulez-vous le témoignage
de l’ame, qui malgré la mauvaife éducation ,
les paillons, la fervitude des faux dieux, toutes les fois
qu’elle fe reveille le nomme par ce feul nom de Dieu :
Grand Dieu ! Bon Dieu 1 Ce qui plaira à Dieu : Dieu le
voit 1 J e le recommande à Dieu : Dieu me le rendra : témoignage
de l’ame naturellement chrétienne : & en di-
fant cela , elle ne regarde pas le capitole, mais le ciel.
Pour, nous donner une connoiifance plus parfaite de lui
& de fes volontczjil nous a donné le fecours de l’écriture.
Ca rd e s le commencement il a envoyé dans le monde
des hommes dignes , par leur jufticeôt leur fainteté, de
le connoître & de le faire connoître aux autres, les ayant
remplis de fon e fp r it , pour publier qu’il n’y a qu’ur^
Dieu, q u ia tou t créé, qui a formé l’homme de terre, qui
a réglé le cours du monde , & donné des préceptes pour
lui p la ire , que vous ignorez ou abandonnez, qui à la fin
de ce monde jugera tous ceux qui le fervent, pour les re-
compenfer de la vie eternelle ; &i à condamner les impies
au feu éternel , après avoir reiTufcité tous les morts.
Nous nous fommes moquez autrefois de cette doètri-
L i v r e c i n q u i e ’ me . 1 3
lie : nous avons été des vôtres, les hommes nenaxifent
pas chrétiens ; ils le deviennent.
Il marque enfuite comme les écrits quicontiennent les
difeours ôc les miracles des prophètes, furent traduits
par ordre de Ptolomée Philadelphe. Aujourd’hui, dit-il,
on montre la bibliothèque de Ptolomee avec 1 original
hébraïque, près le temple de Serapis. il prouve 1 autorité '• ***
de ces livres par l’antiquité deMoïfe , plus ancien que
les hiftoires des payens, que leurs villes 8c leurs nations,
que leurs dieux Scieurs religions. Lap reuve, dit-il, n’en
eft pas fi difficile qu’elle eft imrnenfe ; & après avoir fait
le dénombrement des auteurs d’ouon la pouvoir tirer, il
ajoute: C ’eft déjà une partie de la preuve que d’en avoir
indiqué les fources. Une autre preuve de l’autorité des Mt
livres facrez , eft l’accompliiTement des prophéties. Et
afin que l’on ne dît pas que les chrétiens fefervoient de
l’antiquité des Ju ifs pour couvrir leur nouveauté , il
montre que c’eft une même re ligion , 8c explique la di-
Vinité de J . C. en ces termes :
Les Ju ifs étoient feuls agréables àDicu, à caufe de la foi
& delavertudeleursperes. Delàvenoitlagrandeur de
leur nation, leur royaume fioriflant, leur bonheur ; tel
que Dieu même les avertiifoit de conferver fes bonnes
grâces. Enflez du mérité de leurs ancêtres , ils fe font
écartez des réglés, & font tombez dans l’impicté 8t dans
toutes fortes de crimes. Quand ils ne 1 avoiieroient pas,
l’ état où ils font aujourd’hui réduits le prouveroit. D if-
perfez, vagabons, bannis de leur terre , ils errent dans
le monde fans avoir ni hommes ni Dieu pour roi. Il ne
leur eft pas permis de mettre le pied dans leur p a ïs , même
comme étrangers. La fainte parole qui les menaçoit
de ces malheurs, leur inculquoit en meme tems, que
vers la fin des fiecles, Dieu le choifiroitde toute^ation,
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