
j i 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t iq jt e .
v. Dcmetrius centurion dk:Le voilà,feigneur. Lcgouvcrtowtoiff
neur du : A prefent au moins as-tu pitié de ta jeu nef.
A.iiirûuic, p£ | ^ as_tu pris la fage réfolution , d’être pieux envers
les dieux l autrement tu ne trouveras point de miferi.
corde. Approche donc, facrifie aux dieux%& te fauve,
Andromc dit : Malheur à toi ennemi de toute vérité, bête
impudente, tyran, j’ai fouffert toutes tes menaces, &
maintenant tu croi me perfuader de mal faire. N o n , tu
ne rompras pas ma confeffion ; je fuis prêt à foutenir
toutes tes attaques par le Seigneur, & à te montrer la
vigueur de ma jeuneffe &c la fermeté de moname. Maxime
dit : Il me femble que tu es en furie & poiTedé du
démon. Andronic dit : Si j’étois pofledé du démon , je
t’obéïrois; mais.comme je n’ai point de démon, je n’obéis
point. Car tu es tout entier au demon, & tu fais les
ceuvres des démons. Le gouverneur dit : Ceux qui ont
paiTé devant toi , ont dit ce qu’ils ont voulu avant les
tourmens ; mais la cruauté des peines les a perfuadez
d’être pieux envers les dieux & fournis aux empereurs
& ils fe font fauvez Andronic dit : Quand tu mens, tu
ne fais rien qui ne s’accorde à tes mauvaifes maximes.
Car ceux que tu adores ne fçnt point demeurez dans
la vérité ; tu es menteur comme ton pere. C ’eft pourquoi
Dieu te jugera promptement, miniftre de 'fatan:
Maxime dit:Si je ne te traite en impie, & fi je n’abaifle
ta fuffifance, je ne gagnerai rien. Andronic dit : Je ne
crains ni t o i , ni tes menaces au nom de mon Dieu. Le
gouverneur dit : Faites des paquets de papier & mettez-
lui le feu fur le ventre. . Andronic die : Quand tu me
brûlerais tout entier, tant que je refpire tu ne me vaincras
pas, maudit tyran ; le Dieu que je fers m’affifte &
ine donne des forces. Le gou verneur dit : Tu réfifte encore,
infenfé; demande du moins à mourir, pour ton in~
terêt. Andronic dit : Tant que je fuis en vie je furmon-
te ta méchanceté , & je prétends que tu me faile mourir
tout entier ; car c’eft-là ma gloire devant Dieu. Le
couverneur dit : Chauffez des broches & les lui mettez
foutes rouges entre les doigts. Andronic dit : Infenfe
qui méprifes Dieu, tout rempli de penfees de fatan ; tu
vois mon corps brûlé par les tourmens, &c tu penfes
que je craigne tes inventions. J . C . eit en moi, je ne
te crains point.
Le gouverneur dit: Ne f^ais-tu pas infenfe, que celui
que tu invoques eft un certain malfaiéfeur, qui fut mis
en croix par l’autorité dun gouverneur nomme Pilate,
& que nous en avons les a¿tes? Andronic dit : Tais -toi,
maudit, il ne t’eil par permis de dire cela; car tu n es pas
digne de parler de lui, impie. Si tu en etois digne, tu ne
perfecuterois pas les ferviteurs de Dieu; mais tu n’as
point de part à ion efperance. Le gouverneur dit : Et
to i , quel profit trouve-tu à croire & à efperer en cet
homme, que vous appeliez leChrift ? Andronic dit : J y
trouve un grand profit,& j’aurai uine grande recompen-
fe , pour tout ce que jèfouffré. Après quelques autres
difeours, le gouverneur dit : Ouvre-lui la bouche ,
mettez- y des viandes de deflus l’autel,& verfez-y du vin.
.Andronic dit : Seigneur mon Dieu , voiez la violence
que l’on me fait. L e gouverneur dit: Que feras tu maintenant,
maudit demon ; ceux a qui tu n as pas voulu fa-
crifier, tu goûtes de leur autel. Andronic dit : Infenfe,
tu m’en as fait ver.fer par force, je n en fuis point foiiil-
lé , parce que je ne l’ai point fait volontairement. Dieu
le fçait, lui qui fonde les penfées & qui peut me délivrer
de la fureur de fatan & de fes miniltres. Maxime dit :
Je te ferai couper la langue pour tempechef de tant
parler. J ’aitortdetefouffnr,je te rends plus infenfe. An-
T t t ij