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de la croix, pour fortifier i’am e ;onm c t la chair à l’ombre
par l'impoficion des mains, afin que l'ame foie éclairée
par l’efprit : la chair mange le corps 8c le fang de J .C .
afin que l’ame foit engraiifée de Dieu même. Nous
voyons ici les trois facremens , que l’on conferoit d’ordinaire
en mêmetems, le baptême, la confirmation
8c l’ euchariftie. Il ajoute la gloire qui revient à la chair
par le martyre; 8c conclut : Quoi donc cette chair que
Dieu a formée de fes mains 8c animée de fon foufle ,
qu’il a établie pour commander à tous fes ouvrages ,
qu’il a revêtue de fes facremens, dont il aime la pureté,
dont il approuve la mortification, dont il prife les fouf-
frances : cette chair ne réfufeitera pas, elle qui eft à
Dieu partant de titres.
f.14.1 j. i î . j j . Pour caufe de la réfurreétion, il apporte la j uftice de
Dieu , afin que la chair qui a eu part aux bonnes 8c aux
mauvaifes a v io n s , ait part à la récompenfe,parce qu’elle
n’eft pas feulement un inftrument; mais une partie de
»•h- 47- l’homme : or J .C . eft venu fauver l’homme entier.Com-
me les heretiques éludoient les paifages les plus formels
de l’écriture, par des allégories ; il montre qu’il faut fou-
l vent prendre à la lettre des predidtions des prophètes 8c
«.10. les paroles de J .C . Il rejette expreifement l’opinion de
».,5. ceux qui vouloient, que la mort éternelle ne fut autre
‘ •I'S-h- chofe que l’aneantiiTement de la chair ôc de l’ame même;
inutilement feroit-il parlé du feu éternel,s’il ne brû-
loit inutilement ; 8c inutilement la chair, qui n’étoit
plus , réfufciteroit-elle pour retourner dans fon néant?
*•*}■ il répond aux objections propres aux heretiques, 8c
à celles qui leur étoient communesaveclespaïens 8c conc
lu t , que toute chair réfufeitera, c’eft-à-dire tous les
corps humains;que ce fera la même chair, 8c qu’elle fera
m 7• entière; car la perte de quelque membre eft une partie de
L i v r e c i n q u i e ’ me. ¿ 9
la mort, qui doit être entièrement détruite.
La perfecution étoit toujours violente en Egypte fous j‘E
le prefet Aquila ; plufieurs difciples d’Origene y fouf- gypw. iwfr*
- I T *■ • f r>l . >/"» • quc.Pocamicnc, frirent le martyre. Le premier rut Plutarque , qu On- &c.
gene affiftaà la mort ; 8cpenfaêtre tué par les amis de
Plutarque, qui le regardoient comme la caufe de fa perte.
Le fécond fut Serenus, qui fut brûlé; le troifiéme
Heraclide , encore catecumene ; le quatrième Hero ,
nouveau baptifé : ces deux furent décolez avec lahache.
Le cinquième fut un autre Serenus, qui après plufieurs
tourmens eut auili la tête tranchée; le fixiéme fut une
fille nommée Heraïs, qui fut brûlée, n’étant encore que
catecumene; le feptiémeunnomméBafilide, qui avoit
conduit au fuplice la fainte martyre Potamiene, cesfept
martyrs étoient difciples d’Origene.
Potamiene étoit une efclavc de rare beauté. Son maître eu/Mc. j.p^-
ayant voulu abufer d’elle, 8c n’ayant pû la perfuader , IalhiJl,‘* jj| }
la livra au prefet A q uila , l’accufant d’être chrétienne,
8c de parler contre le gouvernement 8c contreles empereurs,
à caufe de la perfecution. Il promit au prefet une
grande fomme d’a rg en t, le priant de ne lui faire aucun
mal fi elle confentoitàfon defir;maisde la faire mour
i r , fi elle perfiftoit en fa dureté , afin qu’elle ne fe moquât
pas de lui. Le prefet n’ayant pû la perfuader, lui
fit fouffrir plufieurs tourmens;enfin il fit mettre fur le feu
une grande chaudière pleine de p o ix , 8c quand elle fut
bouillante , il dit : Vas obéis à ton maître, finon fâche
que je te ferai jetter là-dedans. Elle répondit : A Dieu
n ep la ife , qu’il y a itu n jug e a ffe z in jufte pour me condamner
à confentir à une paillon deshonnête, il la menaça
enfuite de l’expofer à être violée par des gladiateurs,
8c ne pouvant l’ébranler, il commanda qu’elle fut
dépoüillée8cjcttéedans la chaudière, Pontamiene d it: