
Vale/, de v i t a &
fcript.Ettfeb.
Eufeb. i . v ita
Con/, c. 19. III.
57 6 H i s t o i r e E c o l e s i a s t i q j j e .
luue par le glaive. Ce futlederrîier de tous quifouffrit
le martyre à Cefarée de Paleftine , & la perfecution y
finit cette fepciéme année. Le gouverneur Firmilien qui
l’avoit fi cruellementexercée,mourut aulfi par leglaive
& fu t mené au fuppliceavec d’autres criminels,
D e tous les difciples du martyr Pamphile le plus fameux
fut Eufebe, depuis évêque de Cefarée & auteur
de l’hiftoire ecclefiafti-que. Il étoit né vers la fin du re-
u Yu/ / . " g n e de Galien en Paleftine, ou du moins il y avoit été
élevé. U n de fes maîtres fut D orothée prêtre de l’égli-
fe d’A ntioche , à qui il dit avoir oui expliquer lesfain-
tes écritures. Mais Agapiqs évêque de Cefarée l’aïant
mis dans fon clergé, il ha une étroite amitié avec le
prêtre Pam phile, en forte qu’on le nomma depuis Eu-
fçnft.-Euf. de pamph ilç} & il écrivit trois livres de la vie de
ce martyr, ftufebe étoit déjà prêtre de l’églife de C efarée
pendant cettç perfecution , 5c y demeura prefque
toujours ; inftruifant & exhortant les martyrs dont il
nousalailfél’hiftoire. Il vifitoit continuellem ent Pam-
pbile dans la prifon , & ils compoferentenfemble cinq
vhot.c.iii. livres pour la défenfe d’O rigene, aufquels Eufebe en
ajouta un fixiéme après la mort de Pamphile. T ou t l’ouvrage
étoit dédié auxconfeifeurs qui étaient aux mines
de Paleftine ; mais de ces fix livres il ne nous en refte
que le premier de la verfion de R ufin. Pendant la perfecution
Eufebe fit un voïage à T y r ; où il fut témoin
du martyre de cinq Egyptiens qu’il a décrit. Il alla jufi
quesen Egypte & en Thebaïde. il fut lui-m êm e mis en
prifon dans cette perfecution,& foupçonné de n’en être
forti qu’en facrifiant aux idoles. Mais il n’y a pas d’apparence.
qu’il eût été élevé à l’épifcopat après une chûtq
fi honteufe.
Il écrivit une rçponfe aqx dçux liyres d’HierocIés;
çonrre
v in . hifi. c. 7 .
Ibtd. c. 9.
ïttf. l i v .x 1 . c. 4J.
Sup.liv v iii. 3.3,0.
L i v r e n e ü v i e ’m e .’ 577
contre la religion chrétienne ; où il s’attache feulement e*/. >» hU>■•ch
à la comparaifon d’A pollonius deTyane avec J.C . ren-
voïant pour tout le refte à l’ouvrage d’Origene contre
Celfe. Hieroclés ne nioitpas les miracles de J.C . mais Laa.ub. 7.
leuroppofoit ceux que les Grecs attribuoient à quelques
perfonnagesilluftres : & s’arrêtoit à A pollonius, comme
le plus nouveau. Là il difoit ces paroles remarquables :
Cependant nous ne tenons’pas pour un Dieu celui qui
a fait de fi grandes ch ofes, mais pour un homme favo-
rifé des dieux : au lieu que les chrétiens, pour quelque
peu de miracles difent que Jefuseft D ieu. Tém oignage
irréprochable de la créance des chrétiens. Hieroclés
ajou toit, que les aôtions de Jefus n’avoient été écrites
que par des ignorans &des im pofteurs,com m e Pierre,
Paul & les autres ; au lieu que celles d’A pollonius
avoient été écrites par M axim e, Damis & Philoftrate,
qui étoient des philofophes &des fçavans.
Eufebe s’attache à Philoftrate, qui avoit recueilli
tout ce qu’en avoient écrit les autres, & convient qu’il
étoit homme de lettres, & d’une grande érudition :
mais non pas amateur de la vérité. Pour le mieux prouv
e r a i examine l’un après l’autre, fes huit livres de la vie
d’A pollon iu s,qu e nous avons encore, Sc montre qu’ils -
fo n t remplis de fables abfurdes & même de contradictions.
La principale eft qu’il fait palier A pollonius pour ?■
un homme d ivin, qui fçavoit tout par lui-même, & toutefois
il nomme les maîtres qu’il eut pour diverfes
fciences, & dit que ce fut pour s’inftruire, qu’il alla
voir les fages de l’Inde &i de l’E thiopie, & que dans ces
voïagesil fe fervoitd’interpretes : lui qui fçavoit toutes
les langues , même, des oifeaux. Eufebe refute en par- ¿,'.550. ,1.534.
ticulier les miracles d’A pollonius : montrant que les
•faits font très-douteux , 8i qu’en tout ca s, on peut les
Tome J I . D d d d
■ 5H. d.
52,1. T>.
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