
i p d H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
^ dif qu’d eft bien difficile d’être tout enfemble des
diipenfàteurs fideles & prudens des revenus de l’églifè.
‘Fideles pour ne pas manger le bien des veuves & des
pauvres, &c ious prétexte que celui qui prêche doit vivre
de l’évangile, ne pas rechercher plus que la fimple
nourriture & le vêtement neceiïàire , & ne pas garder
pour nous plus que nous ne donnons aux freres qui
ont faim & fo if, qui font nuds& dans le befoin. Prudents
pour donnera chacun lèlon qu’il le mérité; car il
ne faut pas traiter de même ceux qui ont vécu durement
dès l’enfance , & ceux qui ont été élevez dans
l’abondance&dans les délices. On doit donner différent
iècours aux hommes & aux femmes;,: aux vieux ou
aux jeunes, à ceux qui ne peuvent travailler, & à ceux
qui peuvent s’aideren partie. Il faut s’informer du nombre
de leurs enfans; s’il y a de la négligence, ou fi leur
travail ne peur leur fuffîre. La difpeniàtion ipirituelle
n’eft pas moins difficile, pour ne pas répandre la doctrine
auhazard & iànschoixà toures fortes deperfonnes»
cherchant plutôt à faire paraître nôtre capacité , qu’à
les édifier par des difcours de morale,' ou ne voulant pas
nous donner la peine d’expliquer la doétrine plus rele-
M om .xii.lit.f, , , • r . i / . hùm.u.inGimf. Veeaceux qui en lotit capables, ou craignant le mépris
J es gens ¿ ’ejpnt & des içavans , fi l’ on s’arrête à des explications
fimples. Il veut que celui qui gouverne l’églife
foit tout occupé des foins du fpirituel, & point du tout
du temporel ; il dit que les prêtres qui ont un partage
fur la terre, & qui s'appliquent à la cultiver, font plutôt
des prêtres de Pharaon que du Seigneur; car J . C. nous
commande de renoncer àtout.Comment pouvons-nous
lire ce précepte ou l’expliquer au peuple ? nous qui non-
feulement ne renonçons pas à ce que nous poffèdons ;
L i v r e s i x i e ’me. 1 4 7
mais qui voulons acquérir ce que nous n’avions point
avant que de venir à fon fervice.
Origene eftimoitneceifaire d’obferver à la lettre la loi
des premices, comme plufieurs autres, qui n’ont point
été abolies par l’évangile ; aü contraire J . C. l’a .confirmée
en difant., que celui qui fèrt à l’autel doit vivre.de
Faute i , & il eft iqdi n qu celui qui entre dans l’égiife,
ne donne pas aux prêtres & aux miniftres, qu’il voit à
l’autel, occupez à la parole de Dieu & au lèrvice de l’é-
glife; qu’il ne leur faiTe aucune part des fruits de la terr
e , que Dieu lui donne , faifant lever fon foleil & tomber
iès pluies. Ce qu’il dit des premices,il le dit auffi des
décimés, ôc ce qu’il dit des fruits, il le dit auffi du bé- j?""1* u-“ ?»-
tail. Et ailleurs : La loi de Dieu eft confiée aux prêtres &
aux levites ; afin qu’ils s’en occupent uniquement fans
autre foin. Mais afin qu’ils le puiiïènt faire, ils ont be-
foin du lècours des laïques ; autrement, s’ils font obligez
de s’occuper des befoins, du corps ; vous en fouffri-
rez vous-mêmes, la lumiere de la fcience s’obicurcira,
fi vous ne fourniffez de l’huile à la lampe, & un aveugle
conduira un autre aveugle. Que fi recevant de vous a-
bondament les choies neceiïàires, ils négligent de s’apli-
queràl’inftruélion, ils rendront cómpre à Dieu de vos
ames.S.Cyprienincontinentaprésmarquoit auffi cette
i i - . . - * Cyfr de unit, ep• obligation. ü «.«tr.
-Origene décrit ainfi les aifferens ordres de églife.
J» C. en eft le chef, les évêques les yeux , les diacres &
les autres miniftres les mains, le peuple les pieds ; on
voit ici d’autres miniftres outre les diacres ; c’eft-à-dire,
des leéteurs », des portiers & d’autres officiers ffemblables,
comme dans l’églife latine. Il nomme ailleurs l’ év
êq u e ,-le prêtre, le diacre, ou autre dignité ecclefiaftique.
Ailleurs il marque ainfi les divers-ordresde l’é- B,m'u' inJ cr-
T ij