
Ci H i s ï o î r ë E c c l e s î X s t i q j / ë ?
b e , le Pere 8c ion Fils : 8c le troifieme après Dieu 8c fois
F ils , qui e ftl’Efprit. Souvenez-vous toujours de'la réglé
que j ’ai établie, que le Pere, le Fils & l’Efprit font
inféparabîes l’un de l’autre. Quand je disque le Pere eft
autre que le Fils 8c que leS . E lp r i t , je le dis par ncceffi-
te : non pour marquer diverfice, niais ordre ; non di-
v ifio n , mais diftinélion, il .eft autre en perionne, non.
Je. xiv. zs. c- en fubftance. Le Pere eft toute la fubftance, le Fils en
eft un écoulement, auffi, d i t - i l , le Pere eft plus grand
que moi.
Autre eft celui qui engendre , 8c celui eft engendré ;
autre celui qui en vo y é , 8c celui qui eft en voy é : autre
celui qui f a i t , 8c celui par qui il fait. Le Seigneur même
a ufé du mot d’autre en la perfonne du Parac let, en
d ifa n t , je prierai mon Pere, 5c il vous envoyeraunau-
f g tre confolateur. Il infifte fur la nature des relations.
Dieu conierve ce qu il a inftitue : pour être pere il faut
avoir un fils, 8c pour être fils il faut avoir un pere : autre
chofe eft d’avoir un pere, autre chofe de l’être : & il
eft impoiîîble étant feul, ni d’avoir un fils , ni de l’être.
Cependant c etoit la prétention de Praxeas , que
Dieu étoit lui-même fon fils. Dieu devoir donc dire ,
p/i f.io9. Te rtullien : J e fuis mon fils , je me fuis engendré
trov.im. ii. avant l’aurore: je me fuis produit au commencement
de mes voyes : or il dit tout le contraire, Quecraignoit-
il ? finon de mentir & de nous tromper , comme il au-
roit f a ù , fi n’étant qu’une même petfonne , il parloit à
lui-meme , 8c de Jui-même. Et enfuite ;
ù- Jamais le nom de deux Dieux & de deux Seigneurs
<• ne forcira de notre bouebe : non que le Pere ne foit Dieu,
8c le Fils Dieu 8c le S. Lfprit Dieu; mais parce que lc>Fils
n eft nomme Dieu que par l’union avec le Pere : donc
pour nepas feandalifer les Gen tils, j'imiterai l’Apôtre j
L i v R E c i n q j j i e ’m e . c y
8c fi je dois nommer enfemble le Pere 8i le F i l s , j ’appellerai
le Pere Dieu , 8c le Fils N . S. J . C. mais quand
je nommerai J . C. fe u l, je pourrai le nommer Dieu.
Quand l’Ecriture dit qu’il n’y a qu’un D ieu , c’eft contre
les Payens, qui admettent la multitude des faux
Dieux/ou contre les Hérétiques, qui font auffi des idoles,
par leurs difeoursyc’eft-à-dire, eeuxquimettoient
plufieurs principes, comme Marcion 8c les femblables.
Il répond aux paifages dont abufoit Praxeas. Le Pere 8c
moi nous fommes un. Il ne dit pas ,• je fuis, mais nous
fommesr. ôcne dit pas »»»s au mafeulin, mais mum au
neutre : une même ch o fe , non une même perfonne.
Pour montrer l’unité de fubftance , non la fingularité
de perfonne : il dit : Je fuis danslePere , 8c non pas, je
fuis le Pere. Tertullien releve la ceremonie myfterieufe
quis’obfervoit alors au baptême ,• où l’on plongeoit, non
une feule fo is , mais t ro is , pour chaque nom des per-
fonnes divines.
Les Hérétiques preffiez p a r la diftinéiion du Pere 8c
du Fils fi évidente dans l’écriture : fe reduifoient à dire
que le Fils étoit la ch a ir, l’homme , Jefus : le Pere ,
l ’Efprit : le D ie u , le Chtift : ainfi il n’y avoir qu’une
perfonne divine. Mais pour défendrel’unitéd eD ieu, ils
détruifoient l’incarnation. Car ce qui eft né de la Vierge
eft le Fils de Dieu : Emmanuel, Dieu avec nous, donc
ce n’eft pas la cha ir feule : car la chair n’eft pas Dieu.
De plus, Dieu ne peut changer : toutefois le verbe s’eft
fait chair , donc il n’a pas été changé en chair , mais
s’en eft revêtu , pour fe rendre fenfible 8 c palpable.
Autrement fi J , C. étoit mêlé de la chair 8c de l’e fp r it ,
ce feroit une troifiéme fubftance , qui ne feroit ni l’un
ni l’au tre, ni D ieu, ni homme. Or en J . C. il y a deux
jubftançesnonconfufes, mais jointes en une perfonne,